Est-ce que des concepts du système de Leibniz pourrait s’appliquer dans la construction de nos propres scénarios ?
L’effet de seuil
Il est possible de concevoir des effets de seuil dans des scénarios d’une manière qui s’aligne sur certains aspects de la pensée philosophique de Gottfried Wilhelm Leibniz. Leibniz était un philosophe, un mathématicien et un logicien qui a apporté d’importantes contributions à divers domaines, notamment la métaphysique et l’épistémologie.
Bien qu’il n’ait pas abordé directement les effets de seuil tels que nous les comprenons dans la science contemporaine et les systèmes complexes, ses idées peuvent être reliées au concept. Les effets de seuil font référence à des situations dans lesquelles une petite modification d’un paramètre ou d’une variable peut entraîner un changement radical et discontinu dans le résultat ou le comportement d’un système. Ce concept est souvent abordé dans des domaines tels que l’écologie, la physique et l’économie.
La philosophie de Leibniz, en particulier ses opinions sur les monades et le principe de raison suffisante, peut être reliée à l’idée d’effets de seuil.
Les monades
Leibniz a proposé le concept de monades, des substances indivisibles et immatérielles qui constituent la trame de la réalité. Chaque monade est unique et reflète l’univers entier de son propre point de vue. Dans le contexte des effets de seuil, on peut considérer que les entités individuelles ou les composants d’un système complexe sont analogues à des monades. Chaque entité peut avoir son propre seuil unique à partir duquel elle subit un changement significatif de comportement ou d’état.
Gottfried Wilhelm Leibniz a introduit le concept de monades comme élément fondamental de son système métaphysique. Les monades sont un élément central de la métaphysique leibnizienne et servent d’éléments constitutifs ultimes de la réalité. Les monades sont des entités indivisibles, immatérielles et non étendues. Cela signifie qu’elles ne peuvent pas être décomposées en parties plus petites et qu’elles n’occupent pas d’espace. Elles ne sont pas des particules physiques, mais des substances métaphysiques.
Le concept des monades de Leibniz est une idée philosophique qui n’a peut-être pas d’application directe et univoque dans l’écriture d’un scénario, mais vous pouvez vous en inspirer de manière métaphorique ou thématique pour créer de la profondeur et de la complexité chez vos personnages et dans vos situations.
Considérez vos personnages comme des monades individuelles, chacun ayant leur propre complexité, c’est-à-dire des expériences, des points de vue et des mondes intérieurs uniques. Tout comme les monades n’interagissent pas directement les unes avec les autres mais reflètent l’univers entier de leur point de vue, vos personnages peuvent avoir leurs propres mondes intérieurs, désirs et motivations qui ne s’alignent pas toujours sur ceux des autres.
Les monades de Leibniz seraient dotées d’une sorte de perception et de développement internes. Vous pouvez utiliser cette idée pour créer des conflits internes chez vos personnages. Ils peuvent être aux prises avec leurs propres désirs, croyances ou émotions contradictoires (ce qui du coup ne leur permet pas de discerner entre le vrai et le faux, entre ce qui est bon ou mauvais pour eux) et, ce faisant, vous ajoutez de la profondeur et du réalisme à leur parcours dans le récit.
Envisagez de structurer votre scénario avec des intrigues parallèles (une intrigue principale et quelques intrigues secondaires) qui représentent différentes monades de votre univers. Ces intrigues peuvent ne pas se croiser directement, mais contribuer au thème ou au message général de votre projet. Leibniz pensait que toutes les monades étaient interconnectées dans une harmonie préétablie. Dans votre scénario, vous pouvez explorer les thèmes de l’interconnexion, du destin ou de la destinée, où les actions des personnages ont des répercussions sur la vie des autres, même s’ils n’interagissent pas directement.
Les monades possèdent une nature opaque, ce qui signifie qu’elles n’interagissent pas directement les unes avec les autres par le biais d’une causalité physique. Au lieu de cela, chaque monade reflète l’univers entier à partir de sa perspective unique. Leibniz a décrit les monades comme une harmonie préétablie parce que leurs expériences et leurs états sont synchronisés d’une manière qui leur permet de refléter l’univers entier sans interaction directe.
Comme métaphore
Vous pouvez utiliser les monades de Leibniz comme cadre métaphorique pour explorer l’idée de l’individualisme, les limites de notre compréhension du monde ou la quête de sens. Les personnages peuvent s’interroger sur leur place dans le monde ou leur but, en écho aux questions philosophiques soulevées par les monades.
Montrer comment les personnages évoluent au fil du récit, à l’instar des monades dont on pense qu’elles ont une sorte de développement interne. Les personnages peuvent commencer avec des perspectives ou des connaissances limitées et acquérir progressivement une compréhension plus large de leur monde.
Utilisez la tension entre les monades individuelles et l’harmonie globale (ce que Leibniz comprend comme unité) comme source de conflit ou de résolution dans votre scénario. Les personnages peuvent s’efforcer d’atteindre leurs objectifs individuels, mais finissent par trouver l’accomplissement ou la résolution dans un contexte plus large et interconnecté.
N’oubliez pas que si le fait de s’inspirer de concepts philosophiques tels que les monades de Leibniz peut ajouter de la profondeur et de la richesse thématique à votre scénario, il est essentiel de veiller à ce que votre scénario reste attrayant et accessible à votre lecteur/spectateur. L’équilibre entre les idées philosophiques et une narration convaincante est la clé de la réussite d’un scénario.
L’harmonie
L’application du concept d’harmonie préétablie de Leibniz à l’écriture d’un scénario peut ajouter de la profondeur et de la complexité à votre récit. L’harmonie préétablie suggère que tout dans l’univers, y compris les monades individuelles (comme entités indépendantes), est synchronisé et coordonné, même si elles n’interagissent pas directement les unes avec les autres.
Ainsi, créez des personnages avec un passé, des désirs et des motivations qui leur sont propres.
Même s’ils n’interagissent pas toujours directement les uns envers les autres, leurs actions et leurs décisions doivent tout de même avoir une incidence indirecte sur eux. Montrez comment les choix d’un personnage peuvent avoir des conséquences qui se répercutent sur la vie des autres, en soulignant l’interconnexion de leurs histoires individuelles.
C’est aussi l’intérêt des intrigues secondaires qui se déroulent presque simultanément dans votre scénario. Ces intrigues doivent refléter différents aspects de votre thème principal ou de votre conflit central. Même si les personnages de ces intrigues secondaires n’interagissent pas directement, leurs récits doivent se compléter et contribuer à l’harmonie générale de votre récit.
Si vous y trouvez un moyen d’assurer vos idées, explorez les thèmes liés au destin, à la destinée ou à l’ordre cosmique. Examinez comment les actions et les décisions des personnages sont influencées par un plan ou un ordre plus vaste et préétabli dans l’univers. Cela peut créer un sentiment d’inévitabilité dans votre récit tout en permettant à chaque personnage d’agir et de s’épanouir. Le concept d’ordre cosmique fait référence à une croyance fondamentale et souvent philosophique selon laquelle il existe une structure ou une organisation inhérente et harmonieuse de l’univers. Il suggère que l’univers fonctionne selon un ensemble de lois, de principes ou de modèles naturels (qui ne souffrent donc pas d’exceptions) qui apportent équilibre, prévisibilité et stabilité.
L’ordre cosmique peut être compris et interprété de différentes manières selon les cultures, les religions et les systèmes philosophiques. Il sert de principe directeur pour comprendre l’univers et la place que l’on y occupe, et il peut façonner les croyances, les valeurs et les visions du monde de manière profonde.
Introduisez des objets, des événements ou des motifs symboliques qui servent de métaphores à l’harmonie. Ces éléments peuvent être récurrents dans votre scénario, reliant différents personnages et intrigues de manière subtile. Par exemple, un symbole récurrent peut représenter l’idée que tout est lié.
Un exemple notable de film dans lequel un symbole récurrent représente l’idée que tout est interconnecté est le film de 1999 Matrix, réalisé par les Wachowskis. Dans ce chef-d’œuvre de la science-fiction, le symbole récurrent est la Matrice elle-même, qui est une simulation informatique complexe qui contrôle et manipule la réalité perçue par l’humanité.
La Matrice est une réalité simulée créée par des IA pour soumettre et contrôler les êtres humains. Elle présente un monde virtuel interconnecté où tout semble réel, mais n’est en fait qu’une illusion. Cela symbolise l’idée que notre perception de la réalité est liée à nos expériences, même si ces expériences sont artificiellement construites.
Dans la Matrice, les vies de tous les êtres humains sont interconnectées, car ils partagent le même monde artificiel. Les individus interagissent les uns avec les autres, nouent des relations et mènent des vies entremêlées au sein de la simulation, ce qui met en évidence l’idée d’interconnexion au niveau personnel et sociétal. Le film introduit le concept de la pilule rouge et de la pilule bleue, où la prise de la pilule rouge permet de se réveiller de la matrice et de voir la vraie réalité, tandis que la prise de la pilule bleue permet de rester dans l’illusion interconnectée.
Ce choix représente le dilemme philosophique qui consiste à accepter l’interconnexion du monde ou à rester dans une réalité confortable mais fausse. Le personnage connu sous le nom d’Oracle fournit des prophéties et des conseils aux personnages. Ses prédictions et ses idées suggèrent une profonde compréhension de la nature interconnectée de la Matrice et des personnes qui s’y trouvent. Son rôle met l’accent sur l’idée que tout est lié et fait partie d’un dessein plus vaste.
La question de la causalité
Révélez des liens ou des relations cachés entre les personnages ou les événements au fur et à mesure du déroulement de l’intrigue. Ces liens peuvent être surprenants et donner un sentiment d’unité au récit, même si les personnages eux-mêmes n’en sont pas conscients. Insistez sur les relations de cause à effet entre les personnages et les événements. Montrez comment les actions d’un personnage, apparemment sans rapport avec un autre, finissent par avoir des conséquences sur ce dernier. Cela peut créer un sentiment d’harmonie dans le récit, où tout a un but et une place.
Utilisez le concept d’harmonie préétablie pour explorer l’évolution et la rédemption des personnages. Ils peuvent sembler initialement déconnectés ou en désaccord les uns avec les autres, mais au fur et à mesure que l’intrigue progresse, leurs chemins peuvent converger et s’aligner sur l’harmonie générale, conduisant à une transformation personnelle et à la rédemption.
En intégrant le concept d’harmonie préétablie dans votre scénario, vous pouvez créer un récit qui n’est pas seulement captivant, mais qui incite aussi à la réflexion, car il encourage le lecteur/spectateur à contempler les forces plus vastes qui sont en jeu dans la vie de vos personnages et dans l’univers qu’ils habitent.
Leibniz a proposé qu’il existe une harmonie préétablie entre les monades, ce qui signifie que malgré leur manque d’interaction directe, elles sont parfaitement synchronisées les unes avec les autres. Cette harmonie est établie par Dieu, qui coordonne les expériences et les états de toutes les monades afin qu’elles s’intègrent harmonieusement dans le grand dessein de l’univers.
Leibniz a suggéré qu’il existait une hiérarchie ou une échelle de monades, allant de monades simples et peu conscientes à des monades plus complexes et hautement conscientes. Les âmes humaines, par exemple, sont considérées comme les monades les plus avancées et les plus conscientes.
Une hiérarchie
L’établissement d’une hiérarchie des monades entre les personnages dans l’écriture d’un scénario peut ajouter des couches de profondeur et de complexité à votre récit. La hiérarchie des monades de Leibniz suggère une échelle de complexité et de perfection dans l’univers, où les monades de niveau supérieur ont une connaissance et une conscience plus grandes que les monades de niveau inférieur.
Créez une hiérarchie entre vos personnages en fonction de leurs connaissances, de leur conscience ou de leur développement moral. Certains personnages peuvent avoir une plus grande conscience de soi, une plus grande sagesse ou une meilleure compréhension du monde, tandis que d’autres restent plus naïfs ou ignorants.
Établissez des relations de type mentor & élève où un personnage ayant un niveau de conscience ou de connaissance plus élevé guide et enseigne à un personnage d’un niveau inférieur. Il peut s’agir d’une dynamique centrale dans votre scénario, le mentor aidant l’élève à évoluer et à s’élever dans la hiérarchie.
Développez des arcs dramatiques qui progressent vers le haut ou vers le bas de la hiérarchie des monades. Les personnages peuvent commencer avec une compréhension limitée et s’élever progressivement grâce à la découverte de soi, à l’apprentissage ou à la croissance morale. Inversement, les actions ou les choix d’un personnage peuvent le faire chuter d’une position initialement supérieure.
Utilisez le symbolisme métaphorique pour représenter les positions des personnages dans la hiérarchie. Les objets, les décors ou les motifs récurrents peuvent symboliser leur niveau de conscience ou leur développement moral. Par exemple, l’ascension d’un personnage peut se traduire par un environnement plus vivant et plus clair. Notez comme les mêmes contenants (relations, arcs dramatiques, métaphores par exemple) ne diffèrent que par leurs contenus afin d’amener jusqu’au lecteur/spectateur des sensations, des sentiments ou des idées dont il est nécessaire qu’il prenne conscience à ce moment du récit afin d’y garder le fil.
En incorporant la hiérarchie des monades de Leibniz dans votre scénario, vous pouvez créer un récit qui explore la complexité de la conscience humaine et de la moralité tout en fournissant un cadre pour le développement des personnages et la profondeur thématique. Cette approche peut conduire à une expérience scénaristique plus riche et plus propice à la réflexion pour votre lecteur/spectateur.
La question de l’incertitude
Les monades sont caractérisées par leurs perceptions. Ces perceptions ne se limitent pas aux expériences sensorielles telles que nous les comprenons généralement, mais englobent tous les aspects de leurs états internes. Les monades ont à la fois des perceptions distinctes (conscientes ou perceptives) et des perceptions confuses (inconscientes ou non perceptives). Le concept de perceptions confuses de Leibniz fait référence à des perceptions qui manquent de clarté ou de distinction. Pour suggérer des perceptions confuses aux personnages du récit, vous pouvez utiliser diverses techniques narratives pour transmettre leurs expériences subjectives, leurs incertitudes ou leurs défis cognitifs.
Écrivez à la première personne, ce qui permet au lecteur/spectateur de ressentir directement les pensées et les perceptions intimes d’un personnage. Décrivez ses pensées et ses observations d’une manière qui reflète la confusion, l’ambiguïté ou l’incertitude. Dans un scénario, transmettre les pensées confuses, ambiguës ou incertaines d’un personnage nécessite une utilisation habile du dialogue et de la description de l’action.
Utilisez le dialogue pour exprimer le trouble intérieur du personnage. Il peut poser des questions, exprimer des doutes ou utiliser un langage vague. Voici quelques exemples : Je pensais savoir ce qu’il fallait faire, mais maintenant je n’en suis plus si sûr.. ou bien Tout semble si confus en ce moment. Je n’arrive pas à faire la part des choses.
Vous pouvez inclure de brèves bribes des pensées du personnage dans la didascalie (la description de l’action). Cela permet de comprendre sa confusion ou son incertitude sans qu’il ait besoin de les énoncer. Par exemple : Les pensées de William se bousculent alors qu’il essaie de rassembler les indices contradictoires. Rien n’a de sens ou bien Sarah regarde fixement les deux options qui s’offrent à elle, son esprit est un tourbillon d’incertitude ou encore montrez la confusion ou le doute à travers une réaction physique : Marie fait les cent pas, les sourcils froncés par une profonde réflexion ; Marie tripote son stylo, incapable de se concentrer sur sa tâche.
Utilisez le cadre de la situation pour refléter l’état d’esprit du personnage. Décrivez l’environnement d’une manière qui reflète la confusion ou l’incertitude du personnage : La pièce est faiblement éclairée, projetant de longues ombres qui ajoutent au sentiment de malaise de Jeanne ou bien Dehors, le brouillard recouvre la ville, reflétant les pensées brumeuses d’Alexandre.
Ainsi des éléments symboliques : Un miroir fissuré est accroché au mur, reflétant les pensées fragmentées d’Anne ou bien Le tic-tac de l’horloge sur le mur fait écho à l’incertitude qui règne dans l’esprit de Manon. Le recours au symbolisme et à la métaphore permet d’illustrer la confusion interne d’un personnage. Les objets ou les événements du récit peuvent revêtir une signification symbolique, reflétant l’état d’esprit du personnage. Les éléments symboliques peuvent aider à transmettre des concepts abstraits liés à des perceptions confuses.
La subtilité et la nuance sont souvent plus efficaces que les approches directes. Permettez à votre lecteur/spectateur de déduire les pensées et les sentiments du personnage sans tout expliciter. Utilisez une combinaison de ces techniques pour créer une représentation stratifiée du monde intérieur de votre personnage.
Le détail
Concentrez-vous sur les descriptions sensorielles pour transmettre les perceptions confuses d’un personnage. Décrivez les données sensorielles telles que les images, les sons, les odeurs et les sensations tactiles de manière décousue ou incohérente, reflétant ainsi la désorientation du personnage. Par exemple :
INT. APPARTEMENT DE ANNE – SALON – NUIT
La pièce est plongée dans l’ombre, seule une faible lueur de lune se faufile à travers les rideaux en lambeaux. L’appartement est un fouillis de meubles, de vêtements, de vaisselle sale et de piles de factures impayées. L’air semble chargé d’une odeur de moisi et de négligence.
ANNE, une femme d’une trentaine d’années, est assise sur un canapé usé. Ses cheveux sont ébouriffés, couverts de sueur, et ses yeux sont injectés de sang à cause des nuits d’insomnie. Elle tient une photographie froissée dans ses mains tremblantes. La faible lumière projette des ombres inquiétantes et dansantes sur son visage, soulignant les cernes sous ses yeux. Ses doigts effleurent les bords de la photo, leurs mouvements sont hésitants et tremblants.
Des souvenirs fragmentés permettent d’illustrer les expériences ou les traumatismes passés d’un personnage qui contribuent à son désarroi actuel. Ces souvenirs fragmentés (nommés aussi analepses) peuvent être présentés de manière non linéaire afin d’imiter l’état mental du personnage.
Montrez des personnages qui ont du mal à communiquer avec les autres en raison de la confusion de leurs perceptions. Les malentendus, les interprétations erronées ou les lacunes dans la communication peuvent mettre en évidence la confusion interne du personnage et contribuer à la tension dramatique. Développez un arc dramatique qui s’articule autour du parcours émotionnel du personnage qui décrive comment il parvient ou non à surmonter ses perceptions erronées. Au fur et à mesure que l’intrigue progresse, le personnage peut graduellement gagner en clarté et en compréhension, reflétant ainsi sa croissance et sa transformation personnelles.
En employant ces techniques narratives, vous pouvez efficacement suggérer des perceptions confuses à vos personnages, ce qui permet au lecteur/spectateur d’éprouver de l’empathie pour leurs luttes internes et leurs incertitudes et, en fin de compte, d’accroître la profondeur et la complexité de votre scénario.
Présenter des dilemmes éthiques ou des choix moraux qui mettent les personnages au défi et les obligent à se confronter à leur place dans la hiérarchie des personnages (la Dramatis personæ, l’ensemble des personnages). Les personnages peuvent être confrontés à des décisions qui mettent à l’épreuve leurs principes de conduite et conduisent à une évolution de leur position morale. Utilisez les conflits entre les personnages à différents niveaux de la hiérarchie pour faire avancer l’intrigue. Ces conflits peuvent résulter de différences de valeurs, de points de vue ou d’objectifs et peuvent être résolus au fur et à mesure que les personnages apprennent les uns des autres et évoluent.
Explorez les thèmes liés à l’illumination, au développement personnel et à la quête de connaissances. Ces thèmes peuvent être au cœur de votre récit, les personnages s’efforçant de progresser dans la hiérarchie par la découverte et la compréhension de soi.
Quelques exemples
Les monades, en tant que concept philosophique développé par Leibniz, ne sont généralement pas utilisées comme thème central dans les films. Les monades leibniziennes sont des entités métaphysiques abstraites, et leurs idées sont complexes et peu représentées dans le cinéma grand public. Cependant, il est possible de trouver des films qui explorent des thèmes philosophiques et métaphysiques qui pourraient être liés à la monadologie dans un sens plus large.
Ces films abordent souvent des questions relatives à l’individualité, à la perception, à la réalité et à la conscience, des concepts qui peuvent être vaguement reliés aux idées de Leibniz.
Voici quelques films qui abordent des thèmes philosophiques et métaphysiques en résonance avec certains aspects de la pensée leibnizienne :
Matrix (1999) – Ce film de science-fiction réalisé par les Wachowskis explore la nature de la réalité, de la perception et de l’individualité. Il soulève la question de savoir si le monde que nous percevons est une illusion et comment les individus sont liés à un système interconnecté plus vaste.
Inception (2010) – Réalisé par Christopher Nolan, ce film aborde le concept des rêves dans les rêves et la nature de la réalité. Il explore l’idée de différentes couches de perception et de conscience, qui peut être vaguement reliée aux idées de Leibniz sur l’opacité des perceptions des monades.
Being John Malkovich (1999) – Dans cette comédie dramatique surréaliste réalisée par Spike Jonze, un marionnettiste découvre un portail dans l’esprit de l’acteur John Malkovich. Le film aborde les thèmes de l’identité, de la conscience et de l’interconnexion des expériences individuelles.
The Truman Show (1998) – Ce film, réalisé par Peter Weir, raconte l’histoire d’un homme dont la vie entière est une émission de télé-réalité, sans qu’il en soit conscient. Le film explore les questions de la nature de la réalité, du libre arbitre et de l’individualité.
Bien que ces films ne décrivent pas directement les monades de Leibniz, ils abordent des concepts philosophiques liés à l’individualité, à la perception et à la nature de la réalité, qui sont des idées pouvant être philosophiquement liées à la monadologie.
Ces films proposent des explorations de thèmes métaphysiques qui donnent à réfléchir, d’une manière plus accessible et plus narrative.
Le principe de raison suffisante
Leibniz croyait au principe de la raison suffisante, qui stipule qu’il existe une raison ou une explication pour tout ce qu’il se produit. Dans le cas des effets de seuil, il existe souvent une cause sous-jacente ou un ensemble de conditions qui entraînent un changement brutal dans le comportement d’un système. Ce principe s’aligne sur l’idée qu’il existe une raison ou une explication à la transition d’un système d’un état à un autre lorsqu’un seuil est franchi.
Le principe de raison suffisante de Leibniz peut être appliqué à l’arc dramatique d’un personnage dans l’écriture d’un scénario, comme outil de développement d’une narration convaincante et cohérente. Bien que Leibniz ait initialement formulé ce principe dans le contexte de la métaphysique et de la causalité, il peut également être adapté à la narration et au développement des personnages.
Dans l’écriture de scénarios, le principe de la raison suffisante peut être compris comme la nécessité de fournir des explications logiques et significatives pour les actions, les choix et les développements d’un personnage tout au long de l’intrigue.
Les actions et les décisions de chaque personnage doivent avoir une motivation claire et plausible. Pourquoi le personnage emprunte-t-il une voie particulière ou fait-il des choix spécifiques ? En adhérant au principe de la raison suffisante, les scénaristes s’assurent que le comportement d’un personnage est fondé sur son passé, ses désirs et les circonstances.
Le principe peut guider la progression du développement d’un personnage au cours de l’intrigue. Les personnages doivent changer et évoluer en fonction des événements et des défis auxquels ils sont confrontés. Ces changements doivent être motivés par leurs expériences et les facteurs internes ou externes qui les influencent.
Conformément au principe de Leibniz, chaque événement dramatique ou retournement de situation dans la trajectoire d’un personnage doit avoir une relation claire de cause à effet. Cela signifie que le lecteur/spectateur doit être en mesure de retracer la manière dont un événement conduit logiquement à un autre, créant ainsi un récit cohérent et crédible. Le conflit est au cœur de la narration, et le principe de raison suffisante peut être utilisé pour s’assurer que les conflits sont bien motivés et résolus de manière satisfaisante. Les conflits, dilemmes et luttes des personnages doivent être clairement motivés et leur résolution doit avoir un sens dans le contexte du récit.
Les personnages doivent rester cohérents dans leurs motivations et leurs comportements, à moins qu’il n’y ait une raison délibérée et bien expliquée pour un changement. Les incohérences qui ne sont pas justifiées de manière adéquate peuvent rompre l’immersion du lecteur/spectateur dans le récit. Le principe de la raison suffisante peut également s’appliquer aux arcs émotionnels. Les réactions et les changements émotionnels des personnages doivent être enracinés dans leurs expériences et leurs personnalités, ce qui les rend émotionnellement résonnants pour le lecteur/spectateur.
En résumé, le principe de raison suffisante de Leibniz peut être un outil précieux pour les scénaristes qui souhaitent créer des arcs dramatiques et des récits bien structurés et cohérents sur le plan interne.
Il permet de s’assurer que les actions, les choix et les développements des personnages sont significatifs, logiques et satisfaisants pour le lecteur/spectateur, parce qu’en fin de compte c’est à lui qu’on s’adresse, ce qui améliore l’expérience narrative globale.
Le meilleur des mondes possibles
Le concept de Leibniz du meilleur des mondes possibles suggère que l’univers est caractérisé par une gradation de la perfection, chaque entité s’efforçant de maximiser sa propre perfection. Dans un système présentant des effets de seuil, on peut interpréter le passage d’un seuil comme la tentative d’une entité d’atteindre un niveau de perfection plus élevé ou de s’adapter à des conditions changeantes.
Le concept de gradation de la perfection de Leibniz pourrait être vaguement appliqué à l’écriture de scénarios comme moyen de penser au développement des personnages et à la narration. Toutefois, il convient de noter que l’idée de Leibniz était avant tout un concept métaphysique et philosophique, et que son application à l’écriture de scénarios relève davantage de l’analogie que de la traduction directe.
Dans l’écriture d’un scénario, les personnages subissent souvent une évolution ou une transformation personnelle tout au long de l’intrigue. L’idée de Leibniz d’une gradation de la perfection pourrait être utilisée comme cadre pour cartographier la progression d’un personnage d’un état moins parfait ou imparfait à un état plus parfait ou amélioré. Cette évolution peut être morale, émotionnelle ou intellectuelle. Les personnages des fictions sont souvent aux prises avec des conflits intérieurs, des doutes et des imperfections. Le concept de Leibniz peut être utilisé pour explorer les luttes et les tensions internes d’un personnage qui s’efforce d’atteindre un niveau supérieur de perfection ou de réalisation de soi.
La notion de perfection de Leibniz peut également s’appliquer aux dilemmes moraux auxquels sont confrontés les personnages. Ils peuvent être confrontés à des choix qui remettent en question leurs valeurs et principes moraux, et leurs décisions peuvent refléter leur recherche de la perfection morale ou leur propre vérité.
Les personnages sont souvent définis par leurs défauts et leurs vertus. L’idée de Leibniz peut être utilisée pour souligner le parcours d’un personnage qui passe d’un état d’imperfection (qui représente ses défauts) à un état de plus grande perfection (la quête de vertus). Cette progression peut créer un arc dramatique plus dynamique et reconnaissable par le lecteur/spectateur.
Il est important de reconnaître que l’application du concept de Leibniz à l’écriture de scénarios est métaphorique et créative plutôt que strictement philosophique. Le scénario est une forme d’art qui puise dans diverses sources d’inspiration, et l’utilisation de concepts philosophiques tels que la gradation de la perfection peut offrir une perspective unique sur le développement des personnages et la narration.
En fin de compte, les scénaristes disposent d’un large éventail d’outils et de cadres pour créer des récits captivants, et l’incorporation d’éléments philosophiques, comme les idées de Leibniz, peut contribuer à la profondeur et à la complexité des arcs dramatiques des personnages et des thèmes qu’aborde le scénario.
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