Le lien empathique voulu par l’autrice ou l’auteur devrait s’établir le plus rapidement possible avec le personnage principal. Dès la première scène où il apparaît, quelque chose doit se produire entre le personnage principal et la lectrice ou le lecteur.
Ce qu’on nomme habituellement l’acte Un devrait rendre clair ce pourquoi ce personnage principal veut ce qu’il veut. On s’accroche à cette volonté qui est la sienne. Par exemple, un personnage issu d’une classe inférieure cherche à se faire accepter dans un milieu élitaire. Même si nous jugeons qu’il se trompe car on se trompe bien plus soi-même qu’on ne trompe autrui, nous participerons avec le personnage à cet effort car l’autrice ou l’auteur nous auront expliqué les causes, les conditions ou cette émotion qu’il ressent lorsqu’il observe ce milieu qu’il désire tant intégrer.
Il nous semble reconnaître nos propres désirs, nos propres émotions dans ceux du personnage. Ce n’est pas un processus immédiat et pour qu’il s’opère, ce lien singulier avec le personnage doit se mettre en place rapidement. Il nous faut comprendre la situation du personnage pour accepter qu’il agisse comme il le fait.
Écrire
Écrire s’apprend. Mais l’apprentissage ne fait pas tout. On peut préparer un plan des événements variés et divers qui se produiront dans le récit par exemple mais il y a plus. Il y a quelque chose d’autre, d’insaisissable, quelque chose de magique dans l’écriture, hors de notre contrôle.
Je ne saurais vous expliquer cette magie plus avant mais en suivant un rituel d’écriture qui vous appartienne en propre, vous convoquez cette magie.
Certaines heures vous sont plus favorables pour écrire ? Suivez ce rituel. La magie n’est pas systématique : ce n’est pas parce que vous appréciez écrire le matin que vous écrirez mieux. Néanmoins, cette préparation peut exciter en vous cette étincelle.
Ne croyez pas au syndrome de la page blanche. Mettez en place une routine et peut-être que vous convoquerez la magie. Nous-mêmes créons nos pages blanches par les censures que nous imaginons. Domptez votre anxiété, doutez pour faire table rase de vos préjugés et lorsque ceux-ci se seront dissipés, vous serez attirés par cette lumière.
Hors de la routine de l’écriture, on peut avoir des moments d’inspiration. Il ne faut pas les négliger mais au contraire en prendre note d’une manière ou d’une autre pour qu’ils servent lors du rituel, à ce moment que vous vous êtes réservés et qui vous donne une tranquillité : une solitude recherchée dans laquelle rien ne peut vous atteindre.
Une tranquillité que vous devrez vous forger dans le flux habituel de votre vie pour écrire. Ainsi, votre envie d’écriture n’interférera pas avec votre quotidien qui exige votre présence. Et réciproquement.
N’y a t-il pas une forme d’égoïsme dans l’écriture ? C’est une activité qui prend beaucoup de soi au détriment des autres. C’est pourtant un temps auquel il faut donner une priorité et croire en soi-même pour ne pas éprouver de culpabilité ou de remords.
Écrire est une activité comme une autre : il faut seulement s’organiser de sorte qu’elle n’empiète pas sur le besoin des autres de vous avoir auprès d’eux. C’est une acceptation mutuelle, un respect mutuel. Certes ce n’est point facile avec des enfants. Il faut trouver un accord entre le temps pour soi et le temps consacré aux autres.
Si vous possédez vraiment cette envie d’écrire, vous ne pourrez pas la refouler. Il faut qu’elle sorte sinon vous vous sentirez mal dans votre vie, dans votre relation aux autres. D’où cette harmonie nécessaire entre votre écriture et l’extérieur ; entre je et nous.
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