Si vous ne créez pas d’intrigues secondaires et de B Story, il y aura de fortes chances que votre histoire paraisse plate et ne retienne l’attention sur la centaine de pages de votre scénario.
Il est nécessaire de tisser ces intrigues secondaires et ces B Stories avec votre intrigue principale afin d’étoffer votre récit. Dans cet article, nous verrons la différence entre une intrigue secondaire et les B voire C Stories et comment les appliquer dans votre scénario.
Vos intrigues secondaires et les B Stories est ce qui ajoute de nouvelles dimensions à votre script et incarnent votre concept. La plupart des histoires possèdent deux ou trois intrigues secondaires mais il ne faut pas qu’elles s’éloignent de l’intrigue principale, il faut qu’elles s’ajoutent à elle.
L’acte Deux : lieu des intrigues secondaires
Les 8 ou 10 premières pages du second acte décrivent le premier test ou challenge majeur pour le personnage principal et où son arc dramatique commence réellement à évoluer.
Mais c’est aussi lors de ce second acte que vos B Stories et intrigues secondaires devraient être introduites et développées.
La différence entre une intrigue secondaire et une B Story est ténue. Cependant, il est utile lors du travail d’écriture de considérer qu’une B Story implique directement le personnage principal.
Alors que dans l’intrigue secondaire, il n’est pas nécessairement concerné (du moins au début de cette intrigue secondaire).
Bien que plusieurs définitions soient possibles, on peut considérer que la B Story est la motivation ou la mission seconde du personnage principal.
Alors que l’intrigue est menée par l’objectif principal du héros (un objectif qu’il doit absolument atteindre), il lui est soumis aussi une autre chose à accomplir, un second problème qu’il doit résoudre ou bien une question que soulève le récit et à laquelle il doit répondre.
Différence entre A Story et B Story
L’intrigue principale (la A Story) se présente elle-même au moment de l’incident déclencheur. Elle est ensuite solidifiée à la fin du premier acte lorsque le personnage principal prend la décision de se lancer dans l’aventure.
La B Story cependant ne peut pas être identifiée avant le second acte car elle apparaît lorsque commence ce second acte. C’est l’intrigue principale qui se déploie dans son entièreté au cours du second acte qui permet de mettre en lumière la ou les B Stories.
Par exemple, la A Story de Dorothée dans le Magicien d’Oz est de trouver le sorcier et de rentrer chez elle. Sa B Story est d’aider Oz et ses nouveaux amis. Mais elle n’a aucune idée de cette B Story avant que son aventure n’ait vraiment débuté.
Alors que la A Story est plus visuelle, plus tangible, davantage axée sur l’action, la B Story serait davantage de l’ordre émotionnel. Elle est souvent reliée à votre concept qui en est l’origine.
Le concept prend forme dans le Inner Journey de votre personnage principal (sa trajectoire émotionnelle), c’est-à-dire le parcours qui aboutit à une transfiguration de la personnalité de votre héros ou de votre héroïne. Une transformation qui explicite votre concept.
Dans Président d’un Jour écrit par Gary Ross, l’histoire est celle de Dave.
Parfait sosie du président, il s’en tire plutôt bien dans cette imposture en s’adaptant à sa nouvelle vie et dans son rôle de président. Mais il y a aussi une B Story voire une C Story.
La B Story est sa Love Story avec la première dame. La C Story concerne son combat pour faire passer le projet de loi pour sauver les enfants.
Habituellement, sauf dans les comédies romantiques, la B Story illustre une Love Story.
Dans les comédies romantiques, elle est la A Story. Cependant, au choix de l’auteur, cette B Story pourrait se réclamer de n’importe quel genre.
L’intrigue secondaire
Par contraste, l’intrigue secondaire est souvent un moyen de rompre avec votre intrigue principale et votre personnage principal. Elle permet d’insuffler dans votre histoire d’autres personnalités à suivre.
Votre héros ne devrait d’ailleurs pas être concerné par cette intrigue secondaire. Cependant, cette dernière doit à un moment ou l’autre se croiser avec votre intrigue principale et modifier le cours de celle-ci.
Cette intrigue secondaire peut porter sur le sidekick, le mentor ou l’antagoniste. Ce sont des personnages que vous avez introduit au cours du premier acte et qui, dans cette intrigue secondaire, développent leurs propres arcs dramatiques et objectifs.
Le personnage d’une intrigue secondaire pourrait même être un tout nouveau personnage que vous introduisez en même temps que l’intrigue secondaire.
Peur Primale, Négociateur ou Au Revoir à Jamais sont quelques exemples où les intrigues secondaires concernent les coulisses d’affaires politiques ou globalement des questions de corruption, de vengeance… qui affectent et contribuent à l’action principale.
Ces intrigues secondaires servent aussi à amener des indices que l’intrigue principale utilisera. Mais elles ne sont que des intrigues secondaires dans lesquelles le personnage principal n’est pas directement impliqué.
En conclusion
Tout comme la A Story, B Story et intrigue secondaire doivent avoir un début, un milieu et une fin. Ils ont aussi besoin d’une structure et d’être résolues. Cette résolution intervient généralement à la fin du second acte ou au milieu du troisième acte, généralement avant le climax.
La B Story, tout comme la A Story, doit inclure des obstacles à surmonter. L’intrigue secondaire doit être faite de conflits. S’il n’y a pas de conflits, il n’y a pas d’intrigue. Gardez à l’esprit que toute œuvre dramatique se construit autour d’un conflit.
L’intrigue secondaire doit aussi se connecter à votre thème. D’ailleurs, elle explicite ce thème plus spécifiquement et plus clairement que la A Story.
Crazy, Stupid, Love écrit par Dan Fogelman et réalisé par Glenn Ficarra et John Requa aligne les intrigues secondaires. Mais même les intrigues les moins importantes reflètent et supportent le thème de l’histoire.
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