LA SCÈNE ET SON CONTEXTE

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Conter une histoire, ce n’est pas simplement écrire à propos de quelque chose. Même si l’auteur s’engage dans quelque chose qui lui tient à cœur comme une injustice ou l’intolérance, écrire (du moins la finalité de l’acte d’écrire) est de décrire quelque chose qui a lieu et qui prend à témoin le lecteur.

Ce qu’il se produit dans l’histoire, ce sont les scènes qui le donne à voir au lecteur. Bien sûr, toutes les scènes ne sont pas fondées sur une action. L’histoire exige parfois qu’elles soient simplement descriptives pour informer le lecteur sur le contexte d’une situation. Le lecteur devient observateur. Il ne lui est pas demandé de s’impliquer émotionnellement dans la scène. En somme, il s’agit d’exposition afin de préparer son imagination à mettre en œuvre plus tard certains mécanismes tels que l’empathie ou bien à inciter chez lui certains sentiments (la scène devient alors prescriptives puisqu’elle force en quelque sorte le sentiment chez le lecteur).
Cette réaction recherchée chez le lecteur se réalise par le biais de la tension dramatique ainsi que par le rythme avec lequel les événements seront contés. La plupart des scènes devront logiquement contenir quelque chose qui fasse avancer l’histoire. Le lecteur doit percevoir cette avancée, ce mouvement qui l’entraîne au fil de l’histoire.

Le thème peut détruire la scène

Lorsque nous sommes pris par un thème qui nous soit cher ou bien encore par un événement historique que nous savons important, il peut arriver que nous versions trop facilement dans le journalisme. Et il n’y a alors plus d’histoire.

Quel que soit le thème qui nous intéresse, l’amour, les conséquences d’un événement historique, la justice, les préjugés, la religion, le despotisme ou l’autoritarisme, le droit à la vie, la morale sexuelle (comme les droits des homosexuels) ou n’importe quel autre problème de société ou non, rappelez-vous que vous contez une histoire. Vous devez avoir un personnage qui a un problème à résoudre et probablement un but à atteindre.
C’est quelque chose qui se produit. Ce sont des volontés qui agissent et s’opposent. Ce sont des enjeux aussi bien pour les gentils que pour les méchants.

Le principe narratif sera donc de situer l’histoire dans un contexte (qu’il soit de lieu, de temps ou thématique) et d’écrire quelque chose qui se produit et qui se produit à propos de quelque chose. Partant, la muse intervient peu. Mais celle-ci peut nous emmener vers des ornières et nous perdons de vue l’histoire.

Lorsqu’on écrit une scène, on devrait se poser la question de savoir ce qu’il s’y passe. Ici et maintenant. Est-ce qu’elle est liée à un événement précédent ? Et comment sera-t-elle unie (ne serait-ce que par un fil ténu) à ce qui la suivra ?

C’est ainsi que l’on explore son ou ses thèmes. Nous ne nous livrons pas à une analyse mais nous illuminons le thème par les conséquences de ce que les personnages choisissent, font et ressentent.

 

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