Dans l’article précédent, nous avons abordé la notion de forces à l’œuvre dans une fiction. Concrètement, ces forces sont les différents nœuds dramatiques, les rebondissements, le contexte de l’histoire mais aussi des significations sous-jacentes qui ne sont pas perçues immédiatement par le lecteur mais qui existent néanmoins de manière inhérente à l’histoire.
Avoir une idée et se mettre aussitôt à écrire n’aboutit généralement qu’au néant. Nous l’avons vu dans un article précédent, mais l’idée ne fait pas l’histoire. Il faut découvrir dans cette idée quelque chose de bien plus puissant et fécond : le concept.
Le concept est déjà dans l’idée et il fournit un contexte comme un standard qui permet de juger ou d’évaluer les décisions narratives de l’auteur.
Il faut donc faire évoluer l’idée en un concept. C’est-à-dire fournir à l’histoire un véritable fondement.
La recherche de l’histoire est d’abord dans le concept
Échafauder une histoire à partir d’une idée, ce n’est pas se mettre en quête de son histoire. L’histoire est un tout et seul un concept (c’est-à-dire une idée pleinement développée) permet à des bribes d’informations de s’agglomérer en un ensemble cohérent.
Identifier les forces qui seront à l’œuvre dans l’histoire donnera les critères qui permettront non seulement de juger si nos idées sont pertinentes et participent effectivement au tout mais aussi d’inventer ces choix créatifs.
Écrire une fiction est d’abord une stratégie narrative. Sans stratégie ou en un autre mot sans finalité dans notre désir d’écrire, c’est l’échec assuré.
Il existe quatre mécanismes narratifs :
- Le concept
- Les personnages
- Le thème
- La structure (c’est l’ordre dans lequel sera exposé l’histoire).
Chacun de ces domaines fonctionnent avec des forces qui lui sont spécifiques. Par exemple, concernant les personnages, l’une des forces la plus dynamique et la plus fascinante, ce sont les relations qui unissent les personnages.
Lorsqu’on a une idée d’histoire, peut-être que celle-ci contient en puissance les domaines énumérés ci-dessus. Mais il n’empêche qu’il faudra tout de même reconnaître les forces narratives qui les animent.
Ces forces narratives se manifestent au niveau de la scène. Si la scène fonctionne, si elle ne détonne pas dans l’ensemble, cela laisse penser que les forces ont été correctement dirigées pour faire d’une intention une exécution.
A contrario, si elle contribue peu à l’histoire, si elle ne lui est pas vraiment utile, cela peut signifier que les forces narratives ont été mal employées.