CREER DE LA SYMPATHIE CHEZ UN PERSONNAGE

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La plupart des fictions exigent que l’auteur ait la faculté de créer de la sympathie envers son protagoniste et de l’antipathie envers son antagoniste.

Ce ne sont pas des valeurs indépendantes qui se suffisent à elles-mêmes. Et elles ne sont pas contradictoires, non plus.
Elles sont en fait dépendantes l’une de l’autre. Pour exister, la sympathie a besoin de l’antipathie du méchant de l’histoire.
Et réciproquement.
Ce qui est visé par la sympathie et l’antipathie, c’est le lecteur. S’il ne se sent pas concerné par ce qui arrive au héros et dans le même mouvement, il ne méprise pas l’antagoniste, jamais il ne s’impliquera dans la fiction.

Quelques outils pour créer de la sympathie

La sympathie, c’est-à-dire concrètement l’empathie éprouvée par le lecteur pour un personnage, peut déjà être pensée au moment de l’invention du personnage.

Une forte pression dramatique

Nous tendons naturellement à sympathiser avec quelqu’un qui est en danger. Si votre intrigue s’y prête, créez des circonstances où la tension dramatique sera forte.

La tension n’est pas forcément un signe de danger physique. N’importe quelle situation tendue telle qu’une confrontation verbale peut attirer la sympathie envers votre personnage.

Lorsque votre personnage est dans une position de vulnérabilité et d’autant plus si la situation est rythmée par un compte-à-rebours quelconque, plus la tension sera élevée et plus l’empathie envers le héros sera forte.

Vous pouvez aussi maintenir ou relancer l’empathie par la répétition du danger. Ce peut être n’importe quelle forme de menace. Ce sont toutes ces situations où le héros n’est pas dans son environnement normal.
Comme un rendez-vous important, par exemple.

Le sacrifice

C’est la marque du héros. Le lecteur développe presque immédiatement une empathie avec un héros qui se sacrifie volontairement.

Ce sacrifice est l’ultime expression du libre-arbitre. Il est fortement chargé émotionnellement et l’impact sur le lecteur en est d’autant plus fort.
Notez que ce sacrifice est intrinsèquement lié au protagoniste. L’intrigue pourrait porter sur un sacrifice. Ce n’est cependant pas le même que celui du héros.

Le sacrifice d’un personnage porte sur des concepts d’abandon de soi au profit de l’autre, de désintéressement, d’abnégation, de dévouement, de don de soi.
Néanmoins, le renoncement ne devrait pas être traité comme un sacrifice.

Pour initier l’empathie, de petits sacrifices peuvent être consentis dès le début de l’histoire.
Quelques suggestions pour lancer votre créativité :

  • Alors que cela n’ajoute rien à l’intrigue, faites en sorte que votre héros sauve un animal blessé. Mais ce n’est pas un événement gratuit pour autant. Vous ajoutez par ce geste un élément de personnalité chez votre héros.
    Et s’il doit se montrer égoïste par la suite pour faire avancer l’intrigue, ce comportement n’influencera pas négativement l’opinion du lecteur sur le héros.
    Puisque vous avez pris soin de montrer préalablement qu’il n’est pas foncièrement égoïste en sauvant simplement un animal blessé.
    D’ailleurs, vous pourriez avoir inventé cette scène de l’animal blessé après celle où il se montre égoïste. Parce que vous sentiez un déséquilibre ou que la scène ne fonctionnait pas.
  • Inventez une situation où au moment de déjeuner en famille, l’appel d’un ami le supplie de le rejoindre parce qu’il a besoin de lui immédiatement. Cela ne fonctionnera que si la famille a une importance dans l’histoire.
    Votre héros se retrouve confronté à un dilemme. Une astuce dramatique excellente pour engendrer de la tension.
    Il ne sait pas quelle sera la réaction de sa famille et le lecteur non plus d’ailleurs. Mais là vous avez besoin de renforcer l’empathie du lecteur pour le personnage. Donc, si cela ne nuit pas à l’intrigue, il rejoindra son ami en sacrifiant sa famille.
    Et comme il s’agit d’un petit sacrifice qui n’influence pas la relation entre le protagoniste et sa famille, celle-ci accepte le sacrifice. Et surtout si l’intention de la scène n’est pas de démontrer une perte.
Une vertu

Posséder un code moral est indéniablement un atout pour faire aimer un personnage Ne rendez pas votre héros parfait, il perdrait en crédibilité.

Cependant, votre protagoniste devrait avoir un sens du bien et du mal. Même si vous en avez fait un mauvais garçon, le lecteur s’attend à trouver chez lui quelques gemmes morales même bien cachées surtout si ses actions sont ouvertement et apparemment sans scrupule.

La générosité est un aussi un élément important pour s’insinuer dans les bonnes grâces du lecteur.
Et que le héros donne de son temps, une aide financière pour aider quelqu’un dans le besoin ou lorsqu’il ne se montre pas avare de compliments (du moins s’ils sont sincères).
En effet, mentir afin de ne pas blesser, bien qu’immoral, relève cependant d’une véritable compassion pour autrui.

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