Que vous ayez l’idée d’une histoire ou ayez imaginer une situation, il va vous falloir en quelque sorte la mettre au propre. C’est-à-dire d’aller droit au but avec votre idée, d’en découvrir l’essence.
Affiner sa réflexion avant de se lancer dans le processus de développement est un gain de temps appréciable.
Découvrir le cœur de son idée
Lorsqu’on a une idée ou que l’on a élaboré une situation, cela s’accompagne souvent de motifs communs. Comme par exemple, des courses poursuites. Ces motifs communs que vous utiliserez certainement au cours du processus d’écriture sont pour le moment des éléments perturbateurs. Ils polluent votre idée.
Débarrassez-vous pour le moment de tout le clinquant pour ne retenir que l’essentiel. Ce qui rend votre idée ou la situation unique ou spéciale. C’est éminemment subjectif. Mais à moins que vous ne rendiez la course poursuite unique comme dans les Blues Brothers, les conventions autour d’un genre sont pour le moment inutiles.
Il vous faut dégager le cœur de votre idée.
C’est quoi mon histoire ?
C’est la question que vous devez vous poser. Si les premières réponses qui vous viennent à l’esprit décrivent l’ordre des événements, vous n’y êtes pas. Ce ne sont pas les détails qui doivent surgir pour déterminer la validité d’une idée.
Mais la signification de ces événements.
En d’autres mots, vous devriez d’abord comprendre ce que vous cherchez à dire et non pas en faire la démonstration.
C’est ainsi que vous aboutirez à des choses comme :
- C’est l’histoire d’un homme qui doit apprendre à savoir aimer.
- C’est l’histoire d’une mère et de sa fille qui doivent apprendre ensemble ce que c’est que d’être une famille.
- C’est l’histoire d’un personnage qui doit apprendre à se désaliéner de son passé et à intégrer ses erreurs sinon il mourra.
En formulant ainsi votre idée, vous vous donnez une ligne directrice. Mais bien davantage, vous atteignez l’essence émotionnelle de votre idée.
En débarrassant votre idée de toutes les conventions du genre, c’est l’expérience humaine qui ressortira. Dans un thriller, par exemple, retirez le ou les meurtres et le mystère. Si vous percevez encore la possibilité d’une histoire, ce sera celle d’un être humain dans toute sa condition humaine.
En fin de compte, c’est cela l’essence d’une histoire. C’est ce qu’il y a d’humain dans celle-ci.
LE VERDICT
Considérons Le Verdict. Nous vous conseillons la lecture de cet article au préalable.
LE VERDICT : ANALYSE DU SCRIPT
Prémisse (c’est-à-dire l’essence de l’idée ) :
C’est l’histoire d’un homme qui redécouvre le sens de ses propres valeurs et que ce qu’il fait dans le monde importe.
Il n’y a rien dans cette prémisse au sujet de la victime ou de la conspiration des autorités religieuses qui figurent cependant dans le corps de l’histoire. Tout se réduit à l’essence du parcours du personnage dans l’histoire et ce qu’il apprend de son expérience.
Cette prémisse révèle l’essentiel de ce personnage. Implicitement, nous avons connaissance de l’état émotionnel dans lequel il se trouve au début de l’histoire.
Puis nous comprenons aussi comment psychologiquement il termine cette histoire. Cette prémisse nous informe de quelque chose sur la condition humaine. Il y a fort à parier que la lectrice et le lecteur conserveront cette information par devers eux.
Elle figurera dorénavant dans leurs réminiscences. Du moins, c’est que ce nous espérons de toute bonne histoire.
Cette idée formulée par la prémisse en une phrase puissante capture l’essence humaine comme force vitale de l’histoire.
C’est ainsi qu’une idée a en puissance une histoire alors que la description d’une situation (spectaculaire ou non) n’a pas forcément en germe la possibilité d’une composante humaine.
Un travail de réflexion
Cette réflexion préalable permet de mettre en avant un problème moral pour le protagoniste. Vous pourrez certainement aussi déduire de la prémisse la figure de l’opposant ainsi que la relation la plus importante de l’histoire.
De plus, cette idée pour être valable contient les contours du personnage principal ainsi que son problème majeur. C’est-à-dire sa faille, sa blessure, ce qui a provoqué par le passé une discontinuité dans ce qu’aurait dû être sa vie autrement.
Tester son idée et s’assurer qu’elle contient en puissance une histoire est un moyen d’aborder le développement de cette idée avec davantage de confiance. Mais ne vous départez pas du doute : il est aussi garant d’un bon récit.
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