ÉCRIRE LA S.F. – 16

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Dans l’univers foisonnant de la science-fiction, tisser des liens émotionnels entre les personnages et le lecteur/spectateur est essentiel. Ce rapport est le fil d’Ariane qui le guide à travers des mondes inconnus et des concepts futuristes.

Snowpiercer (2013) de Bong Joon-ho

personnage

Quel film époustouflant que Snowpiercer ! Dès les premières images, Bong Joon-ho nous jette dans les entrailles glacées de ce train fou lancé sur des rails sans fin. Nous sommes happés par cette dystopie futuriste à couper le souffle, où une poignée de survivants doit lutter pour sa survie dans un monde gelé.

Mais au-delà du puissant concept sci-fi, ce sont les personnages qui nous marque le plus. Notamment Curtis, le héros que l’on suit pas à pas dans son combat acharné pour une vie meilleure. Son parcours psychologique est d’une intensité rare. À chaque étape, on ressent ses doutes, ses peurs, ses folies. Les choix déchirants qu’il doit faire ébranlent notre propre conception de la morale.
C’est certainement cette profondeur émotionnelle qui donne toute sa force au film. Bong Joon-ho ne se contente pas de créer un superbe univers visuel. C’est l’âme humaine, mise à rude épreuve dans des conditions extrêmes, qui le préoccupe. Un véritable chef-d’œuvre qui laisse une véritable empreinte sur nos âmes, aussi glaciale que les paysages apocalyptiques du Snowpiercer.

Dès les premières scènes, Curtis s’impose comme une figure de proue pour la rébellion des opprimés du train. On sent chez cet homme une détermination farouche, un désir brûlant de justice qui sous-tend chacun de ses actes. Mais au fil du récit, on comprend que cette flamme qui l’anime tire ses racines d’un passé des plus sombres.
Car Curtis porte en lui un fardeau écrasant de culpabilité. Il ne peut oublier les atrocités commises aux premiers jours désespérés à bord du Snowpiercer, quand la survie n’avait d’autre prix que le cannibalisme. Ces actes abominables le hantent et pèsent lourdement sur chacun de ses pas.

C’est cette douloureuse rançon du passé qui le pousse aujourd’hui à se battre avec tant d’ardeur pour un avenir meilleur. Une quête de rédemption, chemin pavé de sacrifices et d’affrontements dont nous pouvons ressentir jusque dans notre chair chaque souffrance, chaque déchirement intérieur.
Bong Joon-ho a su créer en Curtis un personnage d’une densité psychologique à couper le souffle. Un être rongé par ses démons, en proie à des conflits intérieurs dilacérant, mais qui puise dans les cendres de son passé la force de se battre pour ses idéaux. Une véritable tragédie humaine, au cœur de cette épopée futuriste. La culpabilité de Curtis est un thème central. Elle le ronge et influence ses décisions. Dans la scène où il confesse ses actes passés à Namgoong Minsu, le lecteur/spectateur voit à quel point cette culpabilité a décidé de sa quête de justice. Curtis n’essaie pas seulement de sauver les autres, mais de se sauver lui-même d’une mémoire qui le blesse à mort. Cette dimension psychologique rend ses actions beaucoup plus humaines.

Ses relations

SnowpiercerLa relation entre Curtis et Edgar est vraiment émouvante. On sent d’emblée le lien quasi filial qui unit ces deux âmes perdues dans l’enfer glacé du train. Pour le jeune Edgar, Curtis est un héros, un mentor, la figure paternelle sur laquelle se projettent tous ses espoirs. Et dans le regard de Curtis, on peut lire tout l’amour et la protection qu’il voue à cet enfant, fragile innocence dans les ténèbres.
C’est pourquoi la mort d’Edgar, sacrifié sur l’autel de la rébellion, nous anéantit littéralement. Nous ressentons la souffrance de Curtis parce que ce tragique événement amplifie encore ses tourments. La culpabilité, le désespoir le submergent avec une telle force dévastatrice qu’ils se déversent aussi sur nous.

Mais dans le même coup, ce drame décuple l’aura de Curtis. Sa détermination à mener le combat jusqu’au bout en est ressortie transcendée. Comme si, dans le sacrifice ultime de ce fils spirituel, il puisait une nouvelle flamme pour trouver la rédemption tant espérée. Bong Joon-ho crée ici une relation d’une puissance émotionnelle rare au cinéma. A travers ce lien brisé entre un père et un fils pour ainsi dire, Bong Joon-ho analyse avec une justesse poignante le poids des responsabilités, la quête de rachat d’un homme rongé par ses fautes passées. Avouons-le, c’est un nœud psychologique d’une densité bouleversante.

SnowpiercerAu milieu des ténèbres et de la violence qui règnent dans le Snowpiercer, certaines relations apportent des lueurs d’humanité qui soulagent. C’est le cas du lien qui unit Curtis à Tanya et son jeune fils Timmy. La détresse de cette mère prête à tout pour retrouver son enfant est bouleversante. Nous sommes immédiatement touchés par leur fragilité, leur innocence préservée malgré l’horreur ambiante. À travers eux, Curtis semble retrouver l’essence même de son combat. Certes, il se bat pour la survie. Mais au-delà, c’est l’humanité, la sécurité des plus faibles qu’il défend, au péril de son âme. Tanya et Timmy sont des remparts contre la violence aveugle, des digues fragiles contre une brutalité qui menace de tout engloutir.

Leur présence à ses côtés ranime l’humain en Curtis. Elle renforce sa détermination à rester droit sur la crête étroite de ses idéaux, malgré les choix déchirants qui jalonnent son parcours. Pour lui, c’est une ancre morale indispensable, dans les heures les plus sombres.

SnowpiercerCette lumière intérieure, Gilliam, le mentor de Curtis, s’emploie à l’attiser. Leur relation fait souffler un vent d’espoir et de sagesse sur le récit. Le respect, la confiance mutuelle qui les lient sont vraiment beau, au sens le plus philosophique du terme. Gilliam, incarnation des idéaux de justice, insuffle à Curtis la force de mener la rébellion, tout en le préparant aux terribles épreuves à venir.
Nous avons là une dynamique âpre qui met en relief le dilemme existentiel de Curtis : suivre la voie de son mentor ou forger sa propre route, plus sombre mais peut-être plus juste ? C’est un conflit intérieur d’une densité psychologique à couper le souffle.

Tout au long de sa progression dans les wagons, nous-mêmes découvrons pas à pas au même rythme que Curtis les terribles vérités qui se cachent derrière les parois glacées du Snowpiercer. À chaque étape, c’est une nouvelle révélation sur la monstrueuse société qui règne à bord, une nouvelle ramification du système oppressif qu’il combat.

Mais rien ne nous prépare au choc final. Quand Wilford en personne offre à Curtis de prendre les commandes, on sent bien que le héros vacille sous le poids de ce choix impossible. Tout ce pour quoi il s’était battu, corps et âme, venait de voler en éclats. Le voir ainsi paralysé, au bord du gouffre existentiel, est d’une puissance émotionnelle incroyable. Allait-il céder à la tentation du pouvoir suprême ? Renoncer à ses idéaux pour monter sur le trône de l’oppresseur et perpétuer ce cycle sans fin de violence et de souffrance ?
Ou bien rassemblerait-il ces forces qui l’animent pour détruire le système une bonne fois pour toutes ? On vit chaque seconde de son tourment, on partage l’intensité déchirante de ce dilemme cornélien. Un véritable brasier intérieur où se consument toutes les certitudes de Curtis, toute son humanité, tout ce qui fait de lui un héros.

Les Chroniques de Riddick (2004) de David Twohy

Les Chroniques de Riddick met en scène Richard B. Riddick, un anti-héros charismatique. Contrairement aux héros traditionnels, Riddick est un criminel brutal, solitaire et souvent impitoyable. Cependant, ce qui rend Riddick fascinant et émotionnellement accessible, c’est sa quête personnelle de survie et de sens, qui va bien au-delà de la simple action. Ce personnage complexe nous permet, en tant que lecteur/spectateur, de nous rapprocher de lui d’une manière inattendue, notamment à travers ses relations avec d’autres personnages comme la jeune Jack/Kyra.

RiddickRiddick dégage d’emblée une aura d’antihéros solitaire et impitoyable. Cet homme traqué n’a qu’un seul but : survivre, qu’importe le prix, dans un univers d’une hostilité sans nom. Des années d’errance et de combats incessants ont construit ce prédateur froidement déterminé, qui semble invincible. Mais c’est en dépassant cette carapace que Riddick peut réellement nous bouleverser. Car derrière cette façade, une profondeur humaine se révèle au fil du récit. Comme un feu longtemps enfoui sous les cendres, que chaque rencontre, chaque lien si ténu soit-il ravive un peu plus.

On sent poindre en Riddick une soif d’appartenance, une quête désespérée de relations qui contraste violemment avec sa solitude forcée. Ainsi, chaque geste, chaque mot trahit ses fêlures intimes, ses élans d’empathie ou de protection envers les plus faibles. Nous sommes admiratifs de le voir ainsi peu à peu tomber le masque. Derrière le guerrier se dissimule un être vulnérable, meurtri par un passé traumatique, hanté par l’abandon qu’il ne trouve d’autre choix que de se réfugier dans la plus stricte solitude pour survivre.

C’est la violence du contraste entre l’instinct de survie et le besoin désespéré de s’ouvrir aux autres. C’est un conflit psychologique d’une sincérité semblable aux grandes tragédies antiques. L’une des relations les plus marquantes de Riddick est celle qu’il développe avec Jack, qui devient plus tard Kyra. Ce lien est à la fois inattendu et sincère et oscille entre une dynamique de mentor & protecteur et une camaraderie presque fraternelle.

Dès les premiers instants, on sent ce lien presque mystique se former entre Riddick et la jeune Jack. Comme s’ils avaient immédiatement reconnu une partie d’eux-mêmes dans le regard de l’autre. Pour Riddick, Jack lui renvoie l’image de sa propre jeunesse volée, marquée par un combat sans merci pour la survie. Il revoit en elle cette lueur de résistance qu’aucune violence du monde n’a pu éteindre. Une flamme étrangement familière qui chancelle les remparts de sa solitude.
De son côté, Jack trouve en Riddick un refuge inattendu. Quelqu’un qui, comme elle, a appris à se battre dès le plus jeune âge pour exister dans cet univers d’une hostilité féroce. Un mentor aux allures de loup solitaire, mais qui sous la carapace recèle une compréhension intuitive de ce que signifie être un paria.

Ce lien nous bouleverse par son authenticité brute. Au-delà de la protection physique que Riddick offre à Jack, c’est un véritable abri émotionnel qu’il déploie autour d’elle. Un havre de paix improbable en ces terres arides et désolées. Nous ne pouvons être qu’admiratif de voir le guerrier redoutable baisser peu à peu sa garde et permettre à son âme meurtrie d’admettre cette lueur. Chacun trouve en l’autre l’ancre manquante dans le chaos du monde. Un lien précieux, à la beauté féroce, qui donne à ce Space Opera une profondeur humaine rare.

Les moments où Riddick montre sa nature la plus humaine envers Kyra sont des scènes capitales. Par exemple, lorsqu’il exprime sa culpabilité de ne pas avoir pu la protéger des Necromongers ou son désespoir face à sa mort apparente, ces instants brisent son masque d’invulnérabilité. Ces scènes permettent au lecteur/spectateur de voir au-delà de l’archétype du guerrier solitaire en armure pour apercevoir un homme marqué par ses expériences et ses échecs.

Riddick est bel et bien un antihéros des plus sombres. Criminel impitoyable, guerrier brutal, il semble à première vue l’incarnation même de la violence aveugle. Et pourtant, au fil du récit, nous sentons pointer chez ce personnage une fragilité, une quête intérieure déchirante qui ne peut que nous émouvoir. Derrière les muscles saillants et le regard de glace, une blessure secrète saigne en Riddick. Celle d’un être éternellement rejeté, contraint d’errer sans racines ni refuge dans un monde qui ne veut pas de lui. Son combat n’est alors plus seulement physique, mais une lutte désespérée pour donner un sens à son existence.

Et c’est cette recherche d’identité qui nous accroche. Nous nous surprenons à nous investir totalement dans le périple de Riddick, bien au-delà des réserves que ses actes violents soulèvent. Car au plus profond de nous, une corde résonne. Qui n’a jamais ressenti ce besoin viscéral d’appartenance, ce déchirement entre ce que le monde nous destine et ce que nous sommes réellement ? Nous cheminons aux côtés de Riddick, nous partageons son angoisse existentielle, ses élans d’espoir vite étouffés par la violence du réel.
Et chaque rencontre nourrit ce fragile espoir d’être enfin accepté, reconnu, arraché à l’errance.

Riddick est l’incarnation de l’anti-héros par excellence. Il ne cherche pas la gloire ou la reconnaissance, mais simplement la survie et une forme de justice personnelle. Nous voyons en lui un reflet de nos propres luttes pour trouver notre place dans la société. Ses motivations et la profondeur de ses relations rendent Riddick émotionnellement accessible, malgré ses actions moralement ambiguës.

Under the Skin (2013) de Jonathan Glazer

Au commencement de son histoire, le personnage principal (extraterrestre de son état se nourrissant de chair humaine pour survivre ou autre raison) se présente à nous froid et impénétrable, gardant ses distances avec le monde qui l’entoure. Une aura de mystère nimbe chacun de ses gestes. Pourtant, à mesure que se nouent des liens avec les êtres humains gravitant dans son orbite, une transformation s’opère imperceptiblement. Des émotions jusqu’alors inconnues semblent poindre en elle, révélant peu à peu une forme insoupçonnée d’humanité.
Certaines scènes se détachent, cristallisant avec une acuité poétique les étapes de son évolution intérieure. Ainsi, lorsque dans un élan de compassion elle décide d’épargner l’une de ses proies, un cap est franchi.

Under The SkinLa rencontre touchante avec un homme que la vie n’a pas épargné, portant sur son visage et son corps les stigmates de la différence, est un moyen pour Jonathan Glazer de confronter deux formes d’altérité. D’un côté, l’extraterrestre incarne une altérité radicale, venue d’ailleurs, qui peine à trouver sa place et à comprendre les codes de ce monde qu’elle découvre. Son regard distancié lui permet de pointer les incohérences et la cruauté qui se nichent parfois dans les comportements humains.
De l’autre, sa rencontre avec l’homme difforme représente une forme d’altérité de l’intérieur, celle d’un être humain que sa différence physique marginalise et exclut. Sa souffrance et sa solitude, conséquences du regard des autres, entrent en résonance avec l’expérience d’étrangeté et d’isolement vécue par l’extraterrestre. Ces instants suspendus illuminent le chemin parcouru et dessine en filigrane les contours de sa lente métamorphose.

Au fil des pages se dévoile sous nos yeux le portrait en clair-obscur d’un être qui, partant d’une forme de néant émotionnel, s’éveille progressivement à lui-même et aux autres. Chaque interaction, même infime, fait tomber une à une les barrières de son indifférence feinte ou réelle. Chaque geste de bienveillance ébauché à tâtons illumine son visage d’une lumière nouvelle. Comme en écho à cette respiration intuitive vers la vie, le style sobre et contemplatif nimbe le récit d’une aura de poésie discrète mais bien tangible, conférant à cette odyssée intérieure une résonance universelle.
Paradoxalement, plus elle s’humanise, plus le lecteur/spectateur s’attache à elle et se reconnaît en elle, alors même qu’elle reste une prédatrice extraterrestre. Le lien émotionnel se renforce quand elle semble vouloir expérimenter une vie humaine (relation amoureuse, sensualité..). Sa quête d’identité et son trouble grandissant face à sa nature provoquent en nous un écho. Le choc final n’en est que plus fort quand elle est agressée et que son enveloppe humaine part en lambeaux, révélant sa véritable apparence alien. Avec une stupeur mêlée de tristesse, comme une injonction de nos propres émotions, nous réalisons la fragilité de cet être finalement si différent et incompris : c’est bien le lien émotionnel qui guide le lecteur/spectateur à travers cet étrange voyage.

Au-delà du lien émotionnel, Under the Skin parvient à créer une véritable expérience psychologique partagée entre nous et son héroïne alien. Tout au long du film, nous sommes amenés à épouser son point de vue, à percevoir et ressentir les choses à travers son regard. Les nombreux gros plans sur son visage et ses yeux expressifs nous mêlent intimement à sa peau et son esprit. Nous en venons à partager son trouble, sa curiosité et son questionnement grandissant sur la nature humaine et sur sa propre identité. Ses silences et sa façon d’observer longuement les humains et leurs interactions deviennent les nôtres.
Cette fusion entre l’être fictif et nos propres êtres est renforcée par l’utilisation d’une caméra subjective à hauteur d’homme qui suit l’héroïne pour nous situer physiquement à ses côtés. La bande-son minimaliste et les décors souvent froids renforcent aussi cette fusion des subjectivités, en nous faisant percevoir le monde à travers ses sens et ressentis d’extraterrestre. Même les scènes où elle séduit et piège ses victimes masculines placent d’une certaine façon le lecteur/spectateur dans une position de complicité trouble avec la prédatrice, renforçant paradoxalement l’identification.

Le climax du récit, lorsqu’elle s’observe nue dans un miroir, comme si elle prenait conscience de son enveloppe charnelle pour la première fois, marque l’apogée de cette expérience partagée, de cette humanisation progressive vécue de l’intérieur par le personnage et d’une prise de conscience par nous-mêmes. Ainsi, par cette plongée sensorielle et subjective dans la psyché de son personnage principal, Under the Skin parvient à nous faire vivre de l’intérieur son évolution, son questionnement identitaire et son rapport complexe à l’humanité. Une expérience aussi troublante que fascinante, rendue possible par notre implication émotionnelle et psychologique, nécessaire investissement de ce voyage dans l’altérité.

Les Fils de l’homme (2006) de Alfonso Cuarôn

Les Fils de l'hommeLa relation entre Théo et Kee est d’une importance capitale pour le récit. Sans elle, il ne pourrait exister. Ce n’est pas juste une autre relation banale. Ce qu’ils vivent est extrêmement fort. C’est la seule chose qui semble vraiment compter dans ce monde dystopique. A les voir, on en oublie presque le chaos qui règne autour d’eux. Tout se dissipe sous la lumière de cette relation. Et elle ravive en nous des émotions que nous aurions pu oublier.

Par ce choix audacieux, les auteurs s’affranchissent des carcans inhérents au genre et s’émancipent de ses codes traditionnels. Loin de se contenter d’une exploration superficielle des affres d’un futur en perdition, ils insufflent à leur œuvre une résonance philosophique plus vaste, une méditation sur la nature même de la résilience humaine.
Au début, Théo n’est plus que l’ombre de lui-même, rongé par les tragédies de son passé et l’état lamentable d’un monde qui part en lambeaux. Il erre sans but, le cœur empli d’amertume, incapable de croire encore en quoi que ce soit. Quand on fait la connaissance de Théo, il est complètement désespéré et abattu. Il n’espère plus.

Kee est un vrai miracle dans un monde stérile. Et cela bouleverse Théo car Kee incarne la promesse que quelque chose vaut encore la peine de se battre. Kee et son bébé deviennent sa seule raison d’être. Kee permet à Théo de donner enfin un sens à toute sa souffrance passée. Elle lui redonne foi en la vie et en l’avenir. D’un point de vue psychologique, l’apathie et le cynisme de Théo sont une carapace pour se protéger émotionnellement. Mais sa rencontre avec Kee, seule femme enceinte dans ce monde stérile, le transformera.

Au fil de leur périple pour protéger Kee et son bébé, un lien profond se crée. Plus qu’un simple instinct de protection, c’est un véritable attachement qui semble redonner un but à Theo et l’aider à surmonter son traumatisme passé. Il passe ainsi d’un homme désenchanté à un protecteur déterminé, prêt à tout pour leur avenir. Cette intensité des émotions et cette humanité permettent au lecteur/spectateur de s’identifier aux personnages. La grossesse de Kee symbolise l’espoir d’un renouveau. La détermination de Théo devient celle de la survie de l’humanité.

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