L’ÂME & LE CORPS

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Et si.. Nous imaginions un monde où les vieux débats sur l’âme et le corps sont démodés, et à la place, ces concepts soient bien réels. Plongeons dans cette dichotomie avec deux de nos personnages, Éléonore et Tristan. Ils nous démontreront le contraste comique entre l’âme intemporelle et notre enveloppe mortelle bien trop fragile.
Dans cet univers narratif particulier, chaque scène n’est pas juste une réflexion sur la nature humaine ; ce serait plutôt comme une brûlante crise existentielle. Éléonore, éternelle chercheuse spirituelle, erre dans l’espace intérieur de son âme immortelle avec la grâce d’une danseuse de ballet dans un champ de mines, tandis que Tristan se débat avec les pitreries de la fragilité corporelle trébuchant sur sa propre durée de vie mortelle.

Ce morceau de leur vie est moins une méditation solennelle et plus une invitation ouverte à une raillerie philosophique, où le dialogue entre l’âme et le corps n’est pas seulement profond ; il est carrément absurde.

Éléonore: La Voyageuse des Mondes Idéaux

âme corpsDans le monde merveilleux de Platon, il nous fait la passe-passe entre l’âme et le corps. C’est fondamental, nous dit-il, de voir la vie comme un grand spectacle en deux actes : d’un côté, l’âme, cette star immortelle et incorporelle qui ne vieillit jamais et de l’autre, le corps, cet ensemble un peu maladroit qui trébuche sur scène et oublie ses répliques.

Pour Platon, c’est clair, l’âme est dans la loge VIP pour l’éternité, pendant que le corps fait la queue pour le buffet gratuit, espérant durer le temps de l’apéro. L’âme existe avant de s’incarner dans un corps et continue d’exister après la mort de ce corps. Platon décrit l’âme comme étant la source de la vie et du mouvement, et elle possède une nature rationnelle qui la lie au monde des idées, un monde parfait et immuable.
Le vivant, en revanche, est constitué de l’âme et du corps. C’est une entité mortelle et changeante. Le corps est considéré comme la prison de l’âme, limitant ses capacités et la soumettant aux désirs et émotions (il emploie le terme de zèle) qui perturbent sa quête de la vérité et de la connaissance.

Éléonore, cette experte en charme intellectuel, traverse les siècles avec une aisance qui ferait pâlir Chronos. Elle déambule à travers les âges comme une diva dans un opéra de verdure, capturant l’attention de tous par son aura scintillante. Cette vénérable dame est comme une exploratrice de l’abstrait, un esprit libre capable de s’évader de son enveloppe corporelle pour papoter avec des concepts aussi hauts perchés que la justice, la beauté et la vérité.
À chaque nouvelle incarnation, elle sème son charme vintage, rehaussant la pensée de ceux assez chanceux pour croiser sa route, les invitant à troquer le banal pour un ballet de dialogues plus piquants et spirituels. Quelle maîtresse de l’esprit et du temps elle est, toujours prête à transformer une conversation banale en une joute verbale mémorable !

Tristan: Le Guerrier du Monde Sensible

âme corpsÀ l’autre bout de notre gamme de perspectives, nous découvrons Tristan, un vaillant homme de labeur, dont l’existence se mesure aux cadences des batailles, aux aigreurs des afflictions et aux délices des joies terrestres qu’il glane ici et là.
Son être est ancré dans les réalités tangibles, chaque cicatrice dévoilant un chapitre de sa vie, chaque sourire illuminant un bonheur éphémère.

Pour cet homme, la véritable entreprise serait de vivre de manière noble et vertueuse, en se fondant sur l’éducation, la méditation philosophique et une assiduité dans la pratique des vertus. Ce chemin possible vise à assujettir le corps sous la tutelle de l’âme, tempérant ainsi les passions et les désirs irrationnels qui en surgissent.
Selon les écrits de Platon, l’aspiration suprême de l’âme est de se défaire des chaînes corporelles et des illusions du monde sensible, pour rejoindre son foyer originel, le royaume des idées, où elle peut s’immerger dans la lumière de la vérité immuable.

Cette quête ardente de l’élévation spirituelle, Platon la désigne sous le nom de philosophie, ou amour de la sagesse. Dans cette optique, Tristan incarne l’homme qui, tout en demeurant solidement arrimé au monde tangible, s’engage dans une lutte intérieure pour le contrôle de soi, aspirant à une conscience plus élevée. C’est une bataille à la fois intime et personnelle, marquée par les dichotomies entre le matériel et le spirituel, l’éphémère et l’éternel.

Pour Tristan, la vie est un enchaînement d’épreuves tangibles, son âme étant tel un flambeau vif qui anime ses actions, mais aussi prisonnière des désirs et des émotions liés à la condition mortelle. Chaque blessure narre un récit, chaque souffle rappelle sa mortalité.

L’Interaction des Mondes

Quand Éléonore et Tristan se croisent, cela déclenche des échanges aussi pétillants qu’un orage dans un verre d’eau. Éléonore, toujours perchée sur son nuage, tente de convaincre Tristan de lâcher les petits plaisirs terrestres pour une sorte de régime spirituel sans sucre ni épices. Elle lui vend le grand rêve d’oublier les plaisirs charnels pour plonger tête première dans les merveilles d’un monde idéal, plus stable et profond. Elle prêche une ascension spirituelle, suggérant que la vraie vie commence là où finissent le plaisir du palais et la douleur du lumbago. Elle voudrait qu’ils se baladent tous les deux dans une quête éthérée de la vérité éternelle, où les joies et les peines du monde physique ne sont que des épices à éviter dans le grand festin de l’existence.

De son côté, Tristan est solidement ancré dans les joies terre-à-terre de celle-ci. Il se jette dans la mêlée avec zèle, passionnément, rappelant à Éléonore que la vie, avec ses hauts et ses bas, est un spectacle à ne pas manquer. Pour lui, chaque seconde est précieuse, même celles passées à débattre avec une dame qui préférerait flotter dans les idées plutôt que de savourer un bon repas. Avec un enthousiasme contagieux, il plaide en faveur des délices des cinq sens, clamant haut et fort que la vraie sagesse, c’est de saisir à bras-le-corps la réalité matérielle. Lui, il ne veut pas juste goûter à la vie, il veut la dévorer.

Avec la musique des mots, qui ne sont plus figés sur une page d’écriture, ils composent une symphonie de contrastes, oscillant entre le désir éphémère de transcendance d’Éléonore et l’engagement ferme de Tristan dans le tangible, illustrant la comédie et la tragédie du drame humain où l’âme et le corps sont des partenaires de danse en quête d’un final éblouissant.

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