Une prémisse est une idée que l’on possède sur une certaine chose et ce qui la rend si spécifique est qu’elle nous appartient effectivement en propre. Cela ne suffit pas. Maintenant que vous avez cette prémisse, il faut la développer en un matériel dramatique.
L’essence d’un matériel dramatique n’est d’évidence la durée. Il y a une vraie réalité dans ce matériel dramatique et c’est la prémisse, l’idée, le fondement.
Des idées, il y en a toujours eues et il y en aura d’autres. Prendre un fragment d’une idée & y donner son point de vue, voici ce qui fait la prémisse. S’approprier un fragment d’une idée et lui donner son point de vue est un excellent moyen de générer une prémisse unique et personnelle. Posons que votre fragment d’idée est le lien entre la technologie et l’humain.
La prémisse pourrait être alors : Dans un monde où la technologie de pointe a révolutionné la communication, un protagoniste découvre une ancienne forme de communication oubliée : les lettres manuscrites. Alors qu’il explore cette méthode apparemment obsolète, il dévoile un réseau caché d’individus qui utilisent des lettres pour transmettre des émotions et des secrets que la technologie ne peut pas capturer.
Le récit explore l’intersection du charme du vieux monde et des voies de communication modernes, interrogeant la véritable essence des relations humaines à l’ère numérique.
Cette prémisse prend le fragment de ce qui serait contradictoire entre la technologie et la connexion humaine et ajoute une touche unique en incorporant la redécouverte des lettres manuscrites dans un monde dominé par la technologie.
Cette prémisse permet d’explorer des thèmes comme la nostalgie, l’impact de la technologie sur les relations et le pouvoir durable des formes traditionnelles de communication.
Le matériel dramatique consiste à peupler la prémisse. Pour rendre le protagoniste unique dans le contexte de cette prémisse, on peut envisager de lui donner des qualités distinctives, des compétences ou des expériences qui le distinguent.
Ainsi, nous écrivons une courte biographie pour notre protagoniste : Anna est une ancienne ingénieure en logiciel qui a perdu son ouïe dans un accident lié à la technologie. Malgré ce revers, elle a développé une sensibilité accrue au monde qui l’entoure. Anna tombe par hasard (ce sera l’incident déclencheur) sur le monde des lettres manuscrites quand elle trouve une vieille lettre écrite par sa grand-mère, et à travers sa perspective unique, elle réalise la profondeur émotionnelle qui peut être transmise par des éléments tactiles et visuels.
Une personnalité
La perte auditive de Anna devient une force dans son exploration des lettres manuscrites. Elle est sensible aux nuances du toucher, de la texture et de l’esthétique visuelle d’une manière que d’autres peuvent négliger. Ainsi, sa surdité devient une force contrant l’opinion qu’on tire du handicap en général. Voici comme un point de vue s’impose & donne à la prémisse une originalité qu’elle n’aurait peut-être pas autrement.
L’expérience d’Anna en tant qu’ingénieur logiciel lui permet d’apprécier la valeur de la technologie tout en reconnaissant ses limites dans l’intersubjectivité, fondement des relations humaines. Lorsque vous posez un antagonisme, donnez-lui une raison d’être valable. Il ne s’agit pas ici de remettre en cause la technologie (l’évolution a démontré que l’esprit humain est une machine à fabriquer des machines) mais d’exposer ses limites concernant son rapport aux relations humaines.
Anna est animée par une profonde curiosité pour les personnes derrière les lettres manuscrites. Sa détermination à découvrir les histoires et les émotions tissées dans ces artefacts physiques devient une force motrice dans le récit. Puisque le désir et la volonté d’Anna sont la force motrice du récit, le besoin d’Anna dans cette histoire en devenir pourrait être centré sur la recherche d’un véritable sentiment d’appartenance et de lien à autrui. Alors que sa découverte initiale des lettres manuscrites éveille sa curiosité et sa passion, elle tente de combler un vide émotionnel plus profond.
Malgré sa capacité à se connecter avec les histoires enchâssées dans les lettres manuscrites, Anna lutte avec un sentiment d’isolement dans sa propre vie. Elle est à la recherche de liens humains authentiques qui vont au-delà des mots écrits sur le papier. Ce besoin découle de sa surdité, qui a parfois rendu difficile pour elle de se sentir pleinement comprise et incluse dans un monde dominé par la communication numérique au rythme rapide.
Anna, malgré ses prouesses technologiques et sa perspective unique, a des difficultés à établir des liens personnels profonds dans sa vie quotidienne. Les lettres manuscrites ouvrent une fenêtre sur la vie émotionnelle des autres, mais Anna aspire à des liens réels et tangibles avec des personnes qui l’acceptent pour ce qu’elle est. Il y a un désir d’acceptation plus large de sa surdité, non pas comme une limitation mais comme une partie distinctive de son identité : c’est son objectif.
Anna cherche des relations où son point de vue unique est valorisé et ses préférences de communication sont respectées. La prémisse dépend de votre point de vue, c’est-à-dire de vous.
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