L’UNIVERSALITÉ DE L’ÉMOTION

5
(1)

En philosophie, une idée claire est souvent associée au concept de clarté de pensée et de compréhension. C’est un terme qui a été utilisé par plusieurs philosophes éminents, dont René Descartes et Emmanuel Kant, pour décrire un certain niveau de clarté cognitive ou intellectuelle.
René Descartes, philosophe français du XVIIe siècle, est connu pour l’importance qu’il accorde aux idées claires et distinctes comme fondement de la connaissance. Selon Descartes, les idées claires et distinctes sont celles qui sont perçues avec une clarté et une certitude telles qu’elles ne peuvent être mises en doute. Sa célèbre affirmation Cogito, ergo sum (je pense, donc je suis) est un exemple d’idée claire et distincte.

Descartes soutenait que l’existence du moi pensant était indéniable parce qu’il était perçu avec une clarté parfaite. Emmanuel Kant, philosophe allemand du XVIIIe siècle, appréciait également la clarté en philosophie, mais l’abordait différemment. La philosophie de Kant est connue pour l’importance qu’elle accorde au transcendantal, c’est-à-dire aux conditions de possibilité de la connaissance.
Kant pensait que l’esprit structurait notre expérience par le biais de catégories et de concepts, et il insistait sur la nécessité de comprendre clairement ces catégories pour acquérir une véritable connaissance.

Dans les deux cas, cette expression d’idée claire est liée à l’idée que certains concepts ou perceptions sont tellement clairs et certains qu’ils constituent une base solide pour la connaissance. Ces idées claires sont souvent opposées aux idées vagues, confuses ou incertaines. La recherche d’idées claires est considérée comme un moyen d’établir une base solide et fiable pour la recherche philosophique et la quête de la vérité.

Ceci posé, l’émotion est le moyen le plus efficace pour ferrer son lecteur et sa lectrice dans son récit à cause que l’émotion est subie et qu’il leur est assez difficile de s’en défendre. Par conséquent, l’objectif pour l’autrice et l’auteur est de se concentrer sur la création d’un type particulier d’expériences pour le lecteur/spectateur. Cette technique consiste à dépasser les personnages et à manipuler littéralement le lecteur/spectateur afin d’obtenir de lui l’émotion voulue.

De l’idée à l’émotion

Les autrices et auteurs imprègnent leurs projets d’une signification liée au type d’expérience qu’ils veulent transmettre, comme un choc, du suspense, de l’excitation et parfois de l’humour. Ce sens n’est pas là pour créer un message en soi ou pour prêcher à un lecteur/spectateur, mais pour renforcer l’engagement de celui-ci à l’égard de l’émotion. Lorsqu’une scène s’y prête, c’est donc l’émotion qui sera recherchée.

Prendre conscience de l’expérience du lecteur/spectateur est importante pour comprendre comment aborder la construction de son projet. Il est utile de prévoir des scènes au cours desquelles le lecteur/spectateur assiste à une succession de moments passionnés où les situations laissent place à la dimension émotionnelle du récit avec des frissons, de l’humour, de l’excitation et de la romance. L’art est émotion, donc l’effet que le scénario produit sur le lecteur/spectateur devient la fonction principale du récit.
Autrices et auteurs devraient établir une espèce de feuille de route émotionnelle pour leurs scénarios et ne pas se satisfaire de la première version avant que le parcours émotionnel du lecteur/spectateur soit bien clair.

Une forme pour l’émotion

La condition ou l’état émotionnel d’un personnage fait écho dans l’esprit du lecteur/spectateur. On résiste difficilement à la souffrance ou bien on se laisse prendre dans le grotesque d’une situation.
L’autrice et l’auteur penseront au profil émotionnel de leurs personnages, c’est-à-dire les tendances émotionnelles qui les caractérisent. Comme dans la vie réelle, des personnages ont une tendance émotionnelle optimiste, s’attendant constamment à des résultats positifs et voyant le bon côté des situations mais comme on ne peut s’empêcher de penser tout et son contraire, d’autres personnages (ou le même) peuvent avoir une tendance émotionnelle pessimiste, s’attendant souvent à des résultats négatifs et s’attardant sur des problèmes potentiels.

Les personnes ayant une forte tendance à l’empathie sont naturellement à l’écoute des émotions et des expériences des autres, et font souvent preuve de compassion et de compréhension. Aussi, c’est ainsi que l’imagination du lecteur/spectateur est sollicitée afin que la situation d’un personnage le touche au cœur.

Des personnages auront une tendance à agir rapidement sous le coup de leurs émotions, sans trop réfléchir, ce qui peut entraîner des décisions et des comportements impulsifs. D’autres seront résilients et auront tendance à se remettre de l’adversité et des échecs, en faisant preuve de force et d’adaptabilité face aux défis à relever. On peut vouloir insister sur la tendance anxieuse d’un personnage et lui faire ressentir de l’inquiétude, de la peur ou un malaise, même dans des situations non menaçantes.
Évidemment, d’autres conserveront un sentiment de sérénité et de sang-froid même dans des situations stressantes.

Les tendances émotionnelles peuvent également être liées au comportement social d’un personnage ; les introvertis préférant la solitude ou les petits groupes et les extravertis recherchant l’interaction sociale et la stimulation. Comme dans nos propres vies, nos personnages réagissent fortement aux stimuli émotionnels, tels que les critiques ou les éloges, et peuvent être plus facilement affectées par leur environnement. Bien sûr d’autres auront une personnalité affirmée et seront souvent confiantes et directes dans l’expression de leurs sentiments et de leurs besoins.

Un statut de héros ou d’héroïne ne met pas à l’abri des émotions dépressives et ils leur arrivent de ressentir une tristesse persistante, du désespoir et un manque d’intérêt pour les activités. D’autres peuvent avoir une tendance à la colère ou à l’irritabilité, réagissant souvent fortement à ce qu’ils perçoivent comme des insultes ou des frustrations.
La gratitude, la jalousie, la curiosité sont aussi des formes émotionnelles. Mais ces tendances émotionnelles peuvent varier d’une personne à l’autre et peuvent également évoluer dans le temps en fonction des expériences de la vie et de la maturité personnelle. En outre, de nombreuses personnes peuvent présenter une combinaison de ces tendances à des degrés divers dans différentes situations.

L’universalité de l’émotion

Quel que soit notre arrière-plan culturel, nous sommes capables de ressentir les mêmes émotions. Nous pouvons nous fasciner au même moment pour la même chose. Le suspense, par exemple, permet de manipuler le lecteur/spectateur quel que soit le vécu de celui-ci.

Merci de votre participation à nos recherches. Vous aider dans vos projets est notre volonté.

Comment avez-vous trouvé cet article ?

Cliquez sur une étoile

Average rating 5 / 5. Vote count: 1

No votes so far! Be the first to rate this post.

Cet article vous a déplu ?

Dites-nous pourquoi ou partagez votre point de vue sur le forum. Merci

Le forum vous est ouvert pour toutes discussions à propos de cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

HTML Snippets Powered By : XYZScripts.com