EXPRIMER LE MÉPRIS

0
(0)

Mettre l’accent sur le mépris dans l’écriture d’un scénario implique d’utiliser une combinaison de dialogues, d’actions et de descriptions pour transmettre le sentiment intense de mépris, de dédain ou de dérision qu’éprouve un personnage.

Utilisez un langage mordant et caustique pour exprimer directement le mépris du personnage. Les sarcasmes, les insultes et les commentaires dévalorisants peuvent aider à transmettre leur attitude méprisante. Par exemple, vous pouvez faire en sorte qu’un personnage prononce ses répliques sur un ton narquois ou moqueur. Car le lecteur ou la lectrice sont ceux à qui l’on s’adresse et il est necessaire selon les scènes de leur faire la démonstration du respect ou du mépris.

Montrez le mépris du personnage par son comportement physique, son langage corporel. Des gestes tels que le roulis des yeux, le sourire en coin, le retroussement des lèvres ou le croisement des bras peuvent représenter visuellement leur dédain. L’incorporation de gestes tels que des manières dédaigneuses ou des hochements de tête condescendants peut également contribuer à amplifier l’atmosphère de mépris.

De même, le visage est un outil puissant pour transmettre des émotions. Décrivez en détail les expressions faciales du personnage pour mettre en évidence son mépris. Des sourcils qui se haussent, des lèvres qui se retroussent et des yeux qui se rétrécissent peuvent tous contribuer à l’effet désiré.

Les métaphores

Utilisez des comparaisons saisissantes pour évoquer le mépris du personnage. Les métaphores et les similitudes peuvent fournir une perspective unique sur leurs émotions. Par exemple, vous pouvez décrire la voix d’un personnage dégoulinant de mépris comme de l’acide, ou son rire ressemblant à du verre brisé.
Si votre scénario comprend des monologues intérieurs ou des voix off, utilisez-les pour donner un aperçu des pensées et des sentiments du personnage. Cela permet au lecteur/spectateur d’entendre directement ses pensées dédaigneuses. L’ouïe a autant d’importance que la vue.

Contraster les réactions du personnage méprisant avec celles des autres personnages. Cela peut contribuer à accentuer l’intensité de leur mépris. Montrez comment leurs commentaires ou leur comportement provoquent un choc, une blessure ou de la colère chez les autres, soulignant ainsi leur attitude négative.

Le contexte peut influencer la façon dont le mépris est perçu. Le cas échéant, placez le personnage méprisant dans un environnement qui reflète ses émotions. Par exemple, une pièce sombre et mal éclairée peut renforcer le sentiment de mépris.

Utilisez la répétition de certains mots ou de certaines phrases pour souligner le mépris du personnage. La répétition de points clés peut aider à souligner les sentiments de mépris. Il existe de nombreux types de répétition et la plupart d’entre eux ont leur propre terme, généralement d’origine grecque.
L’anaphore est la répétition d’un mot ou d’une expression au début de plusieurs propositions successives dont la chute est différente. Il s’agit d’une tactique si populaire dans l’art oratoire qu’elle apparaît dans deux des discours les plus célèbres de l’histoire : le discours I have a dream de Martin Luther King et le discours We Shall Fight on These Beaches de Winston Churchill.

Le contraire de l’anaphore, c’est l’épistrophe, c’est-à-dire la répétition du dernier mot ou de la dernière phrase à travers des phrases successives pour obtenir un effet incantatoire ou insistant. La Bible en donne un bon exemple : Lorsque j’étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant; lorsque je suis devenu homme, j’ai fait disparaître ce qui était de l’enfant.

La symploque est une combinaison d’anaphore et d’épistrophe. Cela signifie qu’un mot ou une phrase est répété au début d’une ligne et un autre mot ou une autre phrase à la fin. Par exemple ce discours dit de Cancún de François Mitterrand :
Salut aux humiliés, aux émigrés, aux exilés sur leur propre terre qui veulent vivre et vivre libres.
Salut à celles et à ceux qu’on bâillonne, qu’on persécute ou qu’on torture, qui veulent vivre et vivre libres..

L’antanaclase consiste en la répétition d’un mot, mais avec un sens différent à chaque fois. Par exemple, cet aphorisme de Blaise Pascal : Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point. Lorsque l’antanaclase va jusqu’à incorporer des significations opposées, il s’agit probablement d’un oxymore qui vise à rapprocher deux termes que leurs sens devraient éloigner. Par exemple cet Obscure Clarté de Corneille.
Une autre formule utile pour l’art oratoire consiste à faire deux fois la même déclaration, d’abord de façon négative, puis avec une tournure positive. Ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous ; demandez ce que vous pouvez faire pour votre pays nous rappelle Kennedy. L’épizeuxe est la simple répétition d’un seul mot ou d’une seule phrase en succession immédiate. Ô triste, triste était mon âme, Verlaine.

Le rythme

Faites attention au timing des moments de mépris de votre personnage. Un débit ou une pause bien dosés peuvent intensifier l’impact de ses répliques dédaigneuses.
Considérons ce texte de Katherine Mansfield :
Fidèle à soi-même ? Quel moi ? Lequel de mes nombreux – enfin, c’est à cela qu’il semble que l’on arrive – centaines de moi ? Car avec les complexes, les refoulements, les réactions, les vibrations et les réflexions, il y a des moments où j’ai l’impression de n’être que le petit employé d’un hôtel sans propriétaire, qui a tout à faire pour entrer les noms et remettre les clés aux clients volontaires.

Pourriez-vous imaginer le rythme de ce mépris de soi ?

Tenez compte aussi de la dynamique entre les personnages. S’il y a un historique de conflit ou de rivalité, cela peut amplifier le mépris entre eux. L’histoire et les relations des personnages peuvent ajouter de la profondeur à leurs expressions de dédain.
N’oubliez pas que l’efficacité de l’accent mis sur le mépris dépend d’une combinaison de ces techniques et du contexte de votre histoire. Expérimentez avec différents éléments pour trouver le bon équilibre qui correspond le mieux au ton et au style de votre scénario.

Pour que nous continuions à vos côtés, Soutenez-nous. Merci

Comment avez-vous trouvé cet article ?

Cliquez sur une étoile

Average rating 0 / 5. Vote count: 0

No votes so far! Be the first to rate this post.

Cet article vous a déplu ?

Dites-nous pourquoi ou partagez votre point de vue sur le forum. Merci

Le forum vous est ouvert pour toutes discussions à propos de cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

HTML Snippets Powered By : XYZScripts.com