L’anthropomorphisme consiste à communiquer des traits humains, des émotions ou des attitudes & autres comportements à des êtres non humains qu’ils soient objets, animaux ou phénomènes. Souvent, l’association est faite entre humains et animaux parce que l’autrice et l’auteur se sentent plus à l’aise dans leur écriture et cela lie les étranges personnages présents dans la narration au lecteur/spectateur qui retrouve en eux une reconnaissance.
Parfois la mort elle-même est utilisée comme un personnage devenu compatissant à la tragédie humaine, mais aussi insensible au comportement humain.
Quelle que soit la forme que prend ce personnage, pour que la connexion se réalise entre lui et le lecteur/spectateur, il est nécessaire de lui déterminer un objectif à accomplir. Qu’il soit censé divertir, inspirer, éduquer ou transmettre un message spécifique, la compréhension de son objectif guidera vos décisions créatives.
Réfléchissez à des concepts uniques et captivants pour votre personnage non humain. Pensez à des créatures issues de la mythologie, à des animaux aux qualités anthropomorphiques ou même à des objets inanimés qui prennent vie. L’apparence et les caractéristiques du personnage devraient correspondre avec son objectif.
Émotions toujours
Les émotions sont universelles, alors imprégnez votre personnage d’émotions auxquelles on peut s’identifier. Qu’il s’agisse de joie, de peur, de tristesse ou d’excitation, les émotions relient les personnages au lecteur/spectateur. Montrez toute une gamme d’émotions à travers leurs actions, leurs expressions et leurs interactions.
Créez une biographie pour votre personnage afin de lui donner de la profondeur et du contexte. Explorez ses origines, ses motivations et ses expériences. Un récit bien développé peut aider la lectrice et le lecteur à comprendre votre personnage et à éprouver de l’empathie à son égard, quelle que soit sa nature non humaine.
Donnez à votre personnage des traits de personnalité spécifiques qui le rendront mémorable et attachant. Prenez en compte ses forces, ses faiblesses, ses excentricités et ses habitudes. Ces traits doivent compléter son objectif et lui offrir des possibilités d’évolution et de développement. Les défauts et les vulnérabilités rendent les personnages plus accessibles et plus humains. La mise en évidence des imperfections peut rendre votre personnage non humain plus authentique et permettre au lecteur/spectateur d’éprouver de l’empathie pour ses difficultés.
Développez des relations entre votre personnage et les autres personnages de la fiction. Ces relations doivent refléter les dynamiques de la vie réelle et susciter des émotions que la lectrice et le lecteur peuvent saisir. Qu’il s’agisse d’amitié, d’amour ou de rivalité, les relations réalistes ajoutent de la profondeur à votre personnage.
Cette créature nouvelle suggère des caractéristiques humaines universelles. L’intégration de personnages non humains dans une fiction peut grandement améliorer le récit et offrir des possibilités uniques de narration. Les personnages non humains apportent de la diversité à la dramatis personae (l’ensemble des personnages), en introduisant des espèces, des cultures et des perspectives différentes. Cette diversité peut ajouter de la profondeur et de la richesse à la construction du monde, rendant l’intrigue plus captivante et engageante pour le lecteur et la lectrice.
Les personnages non humains peuvent être utilisés comme des représentations allégoriques ou symboliques de certaines idées, thèmes ou caractéristiques humaines. Par exemple, un vieil arbre peut symboliser la sagesse et la stabilité, tandis qu’un renard malicieux peut représenter la ruse et la tromperie. Ces représentations symboliques peuvent ajouter de la signification et cacher un texte latent sous le texte manifeste.
Ils vivent souvent dans des environnements fantastiques ou qui nous paraissent vraiment étrangers, ce qui permet d’explorer des mondes uniques et imaginatifs. Cela permet d’étendre le cadre du récit au-delà des limites de l’expérience humaine, ce qui favorise l’émerveillement et l’évasion du lecteur/spectateur. En effet, l’expérience humaine a des limites ; on ne sait pas ce qu’est un volet tant qu’on ne l’a pas ouvert et fermé soi-même, un personnage non humain nous ouvre à des expériences que nous ne saurions connaître autrement.
Les personnages non humains peuvent introduire de nouvelles sources de conflit et de tension dans le récit. Leurs besoins, leurs objectifs et leurs points de vue différents peuvent conduire à des affrontements avec les personnages humains ou entre eux. Ce conflit peut faire avancer l’intrigue, créer du suspense et maintenir l’intérêt de la lectrice ou du lecteur.
Ils peuvent soulever des questions sur la moralité, l’éthique et le traitement d’autrui. Ils peuvent remettre en question les idées préconçues du lecteur/spectateur et offrir des possibilités de réflexion sur des sujets tels que l’empathie, la compassion et nos responsabilités à l’égard des autres êtres vivants.
Les personnages non humains possèdent souvent des capacités ou des pouvoirs extraordinaires qui peuvent alimenter l’intrigue ou contribuer aux conflits. Ces facultés peuvent introduire des éléments de magie, de technologie avancée ou de phénomènes surnaturels, ajoutant de l’excitation et de la surprise au récit.
Une nouvelle dimension
L’anthropomorphisme, qui consiste à attribuer des caractéristiques humaines à des entités ou des objets non humains, peut en effet conférer une dimension et un symbolisme supplémentaires à un personnage. En appliquant des traits humains à des personnages non humains, l’auteur et l’autrice peuvent explorer divers thèmes, émotions et expériences d’une manière unique et accessible.
L’anthropomorphisation des personnages non humains permet au lecteur/spectateur de se rapprocher d’eux sur le plan émotionnel. Lorsque ces personnages manifestent des émotions semblables à celles des humains, telles que la joie, la tristesse, la peur ou l’amour, lectrice et lecteur peuvent s’identifier à leurs expériences et former un lien plus fort avec eux. En attribuant des caractéristiques humaines à des personnages non humains, les auteurs et autrices peuvent refléter et explorer divers aspects de la nature humaine, du comportement et de la psychologie. Il peut s’agir de traits de personnalité, de dilemmes moraux, d’interactions sociales et de développement personnel. Ces réflexions permettent à la lectrice et au lecteur de contempler leur propre humanité et de mieux comprendre leur propre nature humaine.
L’anthropomorphisme peut être utilisé pour faire des commentaires sociaux ou critiquer certains aspects de la société humaine. En dépeignant des personnages non humains dans des scénarios semblables à ceux des humains, les autrices et les auteurs peuvent mettre en évidence des problèmes de société, des préjugés ou des inégalités. Cette approche permet au lecteur/spectateur d’aborder ces sujets avec plus de recul et de réflexion.
Les personnages anthropomorphisés peuvent explorer les thèmes de l’identité, de l’appartenance et de l’altérité. Lorsque des personnages non humains éprouvent le sentiment de l’imposteur (incompris, inutile, isolé) ou d’être traités différemment en raison de leurs différences, lectrices et lecteurs peuvent établir des parallèles avec leurs propres expériences et réfléchir aux questions de l’acceptation, de la diversité et de l’inclusivité.
Il est important de noter que si l’anthropomorphisme peut être un outil puissant, il doit être utilisé à bon escient et de manière cohérente dans le récit afin d’en préserver la cohérence. Une caractérisation réfléchie et une cohérence dans la représentation des traits et des comportements humains chez les personnages non humains contribueront à créer une narration intéressante et captivante.
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