Septième moment de La Morphologie du Conte de Vladimir Propp, la complicité traduit la confiance involontaire du héros ou de l’héroïne dans les mensonges proférés par le méchant de l’histoire précédemment (PROPP & LA FONCTION DE DUPER).
La ruse de l’antagoniste fonctionne maintenant et le héros, l’héroïne ou la victime désignée agissent naïvement de manière à aider l’antagoniste d’une façon ou d’une autre. Cette soumission apparente ne déshonore pas le personnage principal : elle met en jeu une espèce d’humanisme dans la nécessité de croire à la valeur humaine.
La complicité involontaire du héros ou de l’héroïne est la conséquence de la duperie. Chacun de nous possédons un peu de Faust en nous prêts à vendre notre âme à Mephistopheles. Il y a donc une responsabilité dans la faute commise dont il faudra assumer les conséquences.
Complice de notre propre répression
Il existe une dépendance psychologique dans la nécessité de croire à la parole donnée. Ainsi Cendrillon se laisse persuader qu’en regard de son statut social, elle ne peut se rendre au bal. A ce moment du récit, l’héroïne ou le héros ne possèdent pas encore l’indépendance nécessaire pour remettre en cause un chemin que l’on a tracé pour eux.
Ils sont spatialement limités, confinés dans une étroitesse d’esprit qui ne leur permet pas de voir que d’autres chemins sont possibles. Cendrillon est persuadée qu’elle n’est qu’une servante. Dans d’autres récits, le personnage pourrait avoir honte de son propre corps et cette croyance est déjà un indice d’une faille dans sa personnalité qu’il lui faudra combattre.
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