Un thème tragique est mélancolique et mène souvent le récit vers une conclusion.. tragique précisément. Écrire une tragédie (c’est-à-dire au sens de Aristote qui distingue seulement entre la tragédie et la comédie, c’est-à-dire entre une représentation du sérieux, de la grandeur d’âme et certainement de ce qui est terrible dans notre réalité et notre condition humaines & la comédie qui met en avant nos faiblesses les plus triviales) est une décision qui se prend avant le processus d’écriture.
Le tragique parle de faute, de destin, de souffrance, de mort qu’il faut accepter avant de se lancer dans l’écriture. D’où la presque nécessité d’établir d’abord un plan de son récit afin de s’assurer que le mouvement entre le prologue et le dénouement possède ce sens du tragique.
Créer ce mouvement consiste à inventer le dénouement ou du moins à l’envisager et de remonter à rebours les événements ou actions qui rendent possibles ce dénouement.
D’abord le climax
D’ailleurs ce n’est pas tant le dénouement qui importe. En effet, le dénouement décrit un futur qui n’est pas conté et qui est laissé à l’imagination ou au désir du lecteur/spectateur. Ce qu’il faut déterminer dès l’abord est le climax, c’est-à-dire l’ultime confrontation entre le personnage principal et sa force antagoniste dont l’issue sera tragique ou heureuse.
Connaître le climax donne à l’autrice et à l’auteur un but et aux personnages une raison d’être & d’agir. Si vous ne savez pas où vous allez avec vos personnages ou comment vous allez terminer votre récit, vous ferez probablement beaucoup de détours et certainement vous perdre.
Établir un plan ne signifie pas que notre créativité s’en trouve forcément limitée. Comme dans la vraie vie, rien n’est figé. L’immortalité, si elle était possible, serait rapidement un fardeau insupportable. Cependant, en se gagnant une idée de fin possible, nous ne nous condamnons pas à l’errance.
De nombreux personnages tragiques succombent à leur faille psychologique et cette démonstration facilite bien plus la comparaison que la comédie. En effet, devant la souffrance d’un personnage, nous pouvons la reconnaître ou la comprendre. D’après Aristote, la tragédie procure une satisfaction car elle suscite en nous des émotions telles que la pitié ou la crainte qui combattent des émotions autrement plus agressives. En un mot, la tragédie nous rend peut-être meilleurs.
La tragédie apparaît donc bien plus vivante que ne l’est la comédie. Néanmoins, elle crée aussi en nous une humeur sombre et de la tristesse. L’absence d’un être cher néantise littéralement notre propre monde. De surcroît, la tragédie met un point d’arrêt définitif au récit bien que le dénouement prenne souvent la forme d’un nouvel espoir.
Il est important aussi de s’assurer qu’à travers les actions du personnage, on comprenne qu’il mérite cette fatale destinée ou du moins qu’il ne peut y échapper. La culpabilité est une étreinte insupportable pour celui ou celle qu’elle enserre et qui n’aspire qu’à s’en délivrer.
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