Dans tout récit, il y a un commencement (même si l’histoire même de ce qui est conté a recours à des événements ou faits qui se sont produits antérieurement au récit) suivie d’une intrigue puisqu’il faut non seulement se saisir de l’attention de sa lectrice et de son lecteur mais aussi maintenir ce regard dans le récit et.. aussi d’un retournement de situation.
Cela peut surprendre mais une intrigue qui ne possède pas quelques moments qui marquent une orientation différente voire opposée de ce qu’il s’y passe est incapable de renouveler l’attention qui a la tendance bien naturelle de se diluer dans la durée.
Ainsi, une scène ou une séquence peuvent se conclure sur une espèce de coup de théâtre, quelque chose d’inattendu, une surprise.
Pourquoi renverser les choses ?
Parce que c’est un outil dramatique qui permet de renforcer le conflit et l’aspect émotionnel (et indispensable) du récit. Un psychologue qui tente d’aider un enfant qui parle aux morts se révèle être lui-même l’une de ses entités : une révélation sous forme de coup de massue sur l’esprit du lecteur/spectateur.
Le regard porté sur le récit est totalement renversé. Dans la mesure du possible, une scène devrait se clore (car le retournement de situation ne peut se produire qu’après, il est un dénouement) sur quelque chose de surprenant. Nous avons deux personnages qui font le point sur ce qu’il s’est passé : parfois, il est utile de rappeler à la lectrice et au lecteur les circonstances qui ont mené le récit jusqu’à ce moment.
Cette scène peut se contenter de ce rappel des faits surtout si la tension dramatique qui l’a précédée a été assez intense, mais il serait dommage de se priver à la fin de la scène de la prise de conscience soudaine d’une information qui avait échappé jusqu’à présent aux personnages comme par exemple un détail (une réminiscence ou un objet) qui agit comme une révélation sur, par exemple, la trahison d’un prétendu allié.
Lorsqu’un personnage entre dans une scène, il est animé d’une intention. Sa présence a un but. Mais où serait le drame si cette intention ne devait pas être contrariée ? S’il obtient toujours ce qu’il veut, le récit devient prévisible et partant, ennuyeux. Et pourtant ce revers peut être subtilement introduit par les dialogues qui participent ainsi pleinement à la scène.
Le renversement de situation s’aperçoit au niveau des personnages. L’état d’âme dans lequel un personnage se retrouve soudain à la suite d’une information nouvelle nous rapproche davantage de lui. Lorsqu’une femme est soudainement rattrapée par son passé, la relation amoureuse qu’elle entretient vacille. Cette situation nouvelle bouleverse ce qui paraissait certain et crée de nouveaux possibles qui orientent le récit vers un autre horizon.
Notre intérêt envers ce qu’il peut maintenant lui arriver renaît ; nous craignons pour le personnage ; nous nous impliquons émotionnellement dans sa situation.
Néanmoins, ce ne peut être systématique
En effet, il y a des moments privilégiés pour renverser une situation. Par exemple, dans Iron Man, un renversement majeur pour Tony Stark est la certitude maintenant acquise de la trahison de celui qu’il pensait être son mentor & confident : Obadiah Stane, l’ami de son père.
Un coup de théâtre sert à contrer les expectations du lecteur/spectateur. Il permet aussi de dévoiler un peu plus la personnalité d’un personnage. Dans la relation amoureuse décrite plus haut par exemple, la femme nous apparaît différente maintenant que nous avons connaissance d’un trait de son caractère caché jusqu’à présent.
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