Le dénouement d’une histoire se produit lorsque l’ombre sur les choses s’est estompée, que les sentiments des uns et des autres sont enfin dévoilés et les récompenses pour les efforts fournis sont accordés.
Les nœuds de l’intrigue sont dénoués, les complications démêlées. Tout ce qui a été mis en place au cours du récit obtient sa résolution. Le récit lui-même fixe ses propres limites. L’une de celles-ci consiste pour l’héroïne ou le héros d’un récit à affronter enfin, sans biais possible, ce qui les hante depuis le commencement.
Ce qui est étrange avec les dénouements, c’est cette finalité d’une libido sentiendi, c’est-à-dire la recherche de la satisfaction des désirs suscités par le corps, que ce soit son propre corps (comme de s’affirmer physiquement dans le monde) ou celui d’autrui.
Ce qui est probablement inquiétant avec la plupart des dénouements actuels, c’est qu’ils se jouent davantage sur des valeurs conformes aux exigences de la société. Le véritable amour n’est plus cet élixir que le héros ou l’héroïne ont acquis de plein droit, parfois au détriment de leur propre vie, et qu’ils offrent dès leur retour au sein de leur communauté comme un don perdu depuis longtemps et enfin retrouvé.
L’orgueil autrefois décrié est maintenant valorisé. Alors autrices et auteurs véritables ne répondent plus à ce qu’on attend d’eux. Ils laissent leurs dénouements ouverts. Cela ajoute une touche d’incertitude et en partie parce que dans un univers sans Dieu. la mort ne signifie plus ce qu’elle était.
Dans cette béance se traduit la perte de sens inhérente aux sociétés actuelles. De nos jours, les personnages ont autant de chances de tomber dans l’oubli que de mourir (Le Parrain II), de ne pas se marier que de se retrouver devant l’autel (Quatre mariages et un enterrement).
Oubliée dorénavant l’entéléchie d’Aristote !
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