Structure et genre façonne l’écriture d’un scénario. Certainement, la structure en trois actes n’est pas la seule disponible. Certainement, l’approche exposition – confrontation – résolution demeure la forme prédominante.
Mais des œuvres aussi réussies que Full Metal Jacket qui s’articule en deux actes ou Mo’Better Blues qui se décompose en quatre actes ont prouvé que la classique structure en trois actes chère à Aristote n’était pas la seule pour conter des histoires.
Si l’on ajoute une seconde résolution par exemple, tout le sens du récit change. L’une des limites de l’écriture de scénario est qu’une histoire doit être mise en place et doit comporter un certain niveau de conflit ou de confrontation. Par conséquent, un récit qui n’est qu’exposition, ou une confrontation sans la nécessaire exposition du contexte de celle-ci (l’option d’un seul acte), est trop restrictive et trop semblable à un fragment d’une histoire plus vaste, au lieu d’être un récit dans sa totalité apte à l’écriture d’un scénario.
Types de structure narrative
Un récit peut être linéaire, c’est-à-dire lorsque les événements du récit se produisent chronologiquement. La linéarité du récit n’empêche pas les analepses à des fins d’explications mais comme ces retours dans le passé ont tendance à rompre la continuité (et partant, le rythme) du récit, autrices et auteurs les limitent volontairement quitte à être parfois quelque peu obscurs dans les intentions de leurs personnages.
Comme notre raison privilégie la dualité en toute chose, si un récit peut être linéaire alors il peut être aussi fracturé, non linéaire. Les événements apparaissent disjoints dans le temps. Cloud Atlas de David Mitchell est un exemple de cette structure narrative, car il passe d’un personnage à l’autre à différents moments et lieux.
Dans un récit circulaire, l’histoire se termine là où elle a commencé. Bien que les points de départ et d’arrivée soient les mêmes, le ou les personnages subissent une transformation, affectée par les événements de l’histoire. Outsiders est un exemple de structure narrative circulaire.
Dans une structure parallèle, le récit suit plusieurs intrigues, qui sont liées entre elles par un événement, un personnage ou un thème. The Great Gatsby ou Nemo sont deux exemples de cette structure.
La question qui se pose à l’autrice ou à l’auteur est de savoir quelle sera la structure qui les met le plus à l’aise pour écrire. De la même veine, il y a la question du genre dans lequel s’inscrit le récit. Lecteurs et lectrices connaissent les différents genres : ils y sont habitués et s’attendent à certaines caractéristiques communes à un type de genre.
Vous pouvez utiliser un genre particulier comme véhicule de votre choix structurel, ou vous pouvez défier un motif de genre particulier comme par exemple faire de votre héros ou de votre héroïne un être mauvais entouré néanmoins par d’autres individus encore plus immoraux. Rien ne contraint un auteur ou une autrice à ne pas faire de son méchant de l’histoire, une méchante de l’histoire par exemple.
Il est possible aussi au vu de la diversité des genres d’en faire des mélanges. L’horreur par exemple se greffe aisément sur presque tous les autres genres. C’est une espèce de figure de mots où le sens d’un récit prend une toute autre dimension lorsque des genres apparemment incompatibles donnent un produit nouveau de ce qu’on s’attend d’un genre particulier.
Considérez Diva et il vous sera évident qu’un récit hybride du point de vue des genres n’est pas une gageure, seulement un moyen d’expression. Après tout, en tant qu’autrice et auteur, vous ne devriez pas craindre une certaine audace.
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