LE MOMENT DE LA RÉÉCRITURE

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Quand on écrit, certains se relisent, d’autres non. Dans l’écriture d’une fiction, il y a un moment nécessaire de réécriture. C’est à ce moment qu’apparaît la structure que l’on a suivie peut-être même sans s’en être aperçu jusqu’à présent.

Il est utile d’établir un plan, une chronologie des événements majeurs tels que l’incident déclencheur ou l’appel à l’aventure pour ceux familiers du hero’s journey ; ou encore les étapes qui décrivent le mieux les changements par lesquels passent les personnages.

On peut le détailler ou non selon que cela nous aide ou pas à découvrir des choses sur le projet que l’on envisage. Ce qui peut être aussi intéressant à faire, c’est de réécrire le projet en le réinventant en quelque sorte, en l’organisant autrement.

Le premier jet : sa vérité brute

Les premiers mots que l’on jette sur le papier sont tout imprégnés de passions. Il faut les laisser s’écouler parce qu’ils disent votre vérité. Cette sincérité est maladroite mais nécessaire car ce sont précisément vos passions, votre enthousiasme qui retiennent la lectrice et le lecteur dans votre récit.

Lors de la réécriture, il importe de comprendre ce que vous cherchez à dire avec chacune de vos scènes car vous vous apercevrez alors qu’il y a certaines choses que vous avez évitées malgré vous et de retravailler ces scènes.
Peut-être nierez-vous ce qui semble évident.

L’approche la plus efficace serait de suivre le parcours émotionnel de son personnage principal. Comprendre par quoi il passe, comment il ressent les choses au fil de l’intrigue peut servir de guide pour construire son récit. Ainsi le récit s’organise autour des passions et non plus des événements. L’arc dramatique de votre personnage est ce qui décide de la structure. Si, émotionnellement, le personnage connaît trois étapes majeures, ainsi votre récit se décompose en trois actes.

Cela n’interfère pas avec les conventions auxquelles on s’attend dans le genre du récit. Il faut néanmoins répondre aux expectations du lecteur et de la lectrice. Dans l’horreur, il faut des scènes éprouvantes, par exemple. La tâche consiste alors à écrire ces scènes d’une façon nouvelle, de refuser la facilité qu’offre le cliché.

C’est le défi que doivent relever autrices et auteurs. Réécrire les conventions, voire les subvertir mais les inclure dans le récit.

Ce qui est intéressant en suivant l’évolution de la situation psychique d’un personnage, c’est qu’on peut déstructurer totalement un récit : jouer avec la chronologie des événements, faire dire aux personnages des choses qui ne se sont pas encore produites, dit autrement, anticiper sur ce qui est à venir en donnant une information incompréhensible au moment où elle est délivrée..
Ce sont des expérimentations que permet l’observation de la réalité intime d’un personnage.

Merci de votre soutien car il nous permet de persévérer à vos côtés.

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