Le psychologue Carl Gustav Jung a décrit plusieurs archétypes fondés sur l’observation de schémas de pensée et d’action différents mais répétitifs, qui réapparaissent sans cesse chez les individus, dans les différentes cultures et sur les différents continents.
Les principaux archétypes de Jung ne sont pas des « types » au sens où chaque personne peut être classée dans l’une ou l’autre catégorie. Au contraire, nous avons tous les archétypes de base en nous.
Il a énuméré quatre formes principales d’archétypes :
- L’Ombre
- L’Anima
- L’Animus
- Le Soi
L’ombre
L’ombre est un archétype très courant qui reflète des éléments plus profonds de notre psyché, où apparaissent des dispositions latentes qui nous sont communes à tous. Elle reflète également quelque chose qui a été autrefois séparé de nous à cause qu’il nous fallait gérer les objets de notre vie actuelle.
Elle est, de par son nom, sombre, obscure, inconnue et potentiellement troublante. Elle incarne le chaos et la violence. L’ombre a donc tendance à ne pas obéir aux règles morales et sociétales et, ce faisant, peut découvrir de nouvelles terres ou bien plonger les choses dans le chaos et la violence.
Elle a le sens de l’exotisme et peut être d’une fascination inquiétante. Dans les mythes, elle apparaît sous la forme d’un homme sauvage, d’un homme-araignée, de combattants mystérieux et de sombres ennemis.
Nous pouvons voir l’ombre chez les autres et, si nous osons, la connaître en nous-mêmes. Le plus souvent, cependant, nous la nions en nous-mêmes et la projetons sur les autres. Elle peut aussi avoir une vie propre, comme un Autre soi-même. Un objectif puissant que certains entreprennent est de réintégrer l’ombre, le côté sombre, et la lumière du vrai soi. Si cela peut être fait efficacement, alors nous pouvons redevenir entiers, en rassemblant ce qui était autrefois séparé de nous.
Notre ombre peut apparaître dans des rêves, des hallucinations et des rêveries, souvent sous la forme de quelque chose ou de quelqu’un de mauvais, de redoutable ou de méprisable.
Elle peut séduire par une fausse amitié ou menacer par un mépris insensible. Les rencontres avec l’ombre, en tant qu’aspect du subconscient, peuvent révéler des pensées et des peurs plus profondes. Elle peut également prendre le contrôle de l’action physique directe lorsque la personne est confuse, étourdie ou dans un état second.
L’ombre selon Joseph Campbell :
Le couple anima/animus
Le deuxième modèle le plus répandu est celui de l’Anima (féminin) / Animus (masculin), ou, plus simplement, l’âme, et constitue la voie de communication avec l’inconscient collectif. Le couple anima/animus représente notre véritable moi, par opposition aux masques que nous portons chaque jour, et est la source de notre créativité.
Ces archétypes peuvent apparaître sous la forme d’une personne exotique ou inhabituelle, dotée peut-être d’aptitudes et de pouvoirs étonnants. Dans la fiction, les héros, les super-héros et les dieux peuvent représenter ces êtres puissants et éveiller en nous le sentiment d’omnipotence que nous connaissions dans cette phase néonatale très précoce.
L’anima et l’animus sont des principes féminins et masculins qui représentent cette profonde différence. Si les hommes ont un animus fondamental et les femmes une anima, chacun peut également avoir l’autre, tout comme les hommes ont un côté féminin et les femmes un côté masculin.
Jung considérait que les hommes avaient un anima dominant, auquel contribuaient les membres féminins de sa famille, tandis que les femmes avaient un animus plus complexe, variable, peut-être constitué de plusieurs parties.
Jung a théorisé le développement de l’anima/animus comme commençant par la projection du nourrisson sur sa mère, puis se projetant sur des partenaires potentiels jusqu’à ce qu’une relation durable puisse être trouvée.
Le couple divin
En association, l’anima et l’animus sont connus sous le nom de syzygie (un mot également utilisé pour désigner l’alignement des planètes), représentant l’intégralité et l’achèvement. Cette combinaison apporte un grand pouvoir et se retrouve dans les associations religieuses telles que la Sainte Trinité chrétienne (Père, Fils et Saint-Esprit).
Un partenariat parfait entre un homme et une femme peut se produire lorsque non seulement nos formes physiques sont compatibles, mais aussi l’anima et l’animus. Ainsi, vous pourriez trouver votre âme sœur.
Pour beaucoup d’entre nous, la recherche de l’âme sœur est l’affaire de toute une vie, et peu d’entre nous réussissent dans cette quête. L’amour d’un autre indique une correspondance proche réelle, perçue ou espérée.
Le soi
Pour Jung, le moi n’est pas seulement moi mais Dieu. C’est l’esprit qui relie l’univers et en fait partie. C’est le tout cohérent qui unifie à la fois la conscience et l’inconscient. On peut le retrouver ailleurs dans des principes tels que le nirvana et l’harmonie extatique. C’est peut-être ce que Jaques Lacan appelait le réel.
Jung a décrit la création du moi comme un processus d’individuation, où tous les aspects sont réunis en un seul. Ainsi, la re-naissance est le retour à la totalité de la naissance, avant que nous ne commencions à diviser notre moi en plusieurs parties.
Cet article est intermédiaire entre nos articles sur les approches structurelles et peut aider à la compréhension de celles-ci.
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Bravo en effet William !