Pratiquer l’écriture régulièrement aide à perfectionner sa manière d’écrire. D’abord, on a une idée. Puis vous laissez libre cours à votre imagination ; vous commencez le processus d’écriture en réfléchissant. Écrire, ce sont les trois quart du temps à réfléchir sans écrire.
Faire d’une idée une histoire ne doit pas nécessairement être un travail conscient. Logez une idée dans votre esprit, et vous serez surpris de ce qu’elle produit, aux moments les plus improbables. Pris dans des mouvements habituels, l’esprit gagne une liberté qu’il met à profit, un espace nouveau pour donner à l’idée de la matière à défaut de forme pour le moment.
Un carnet de notes peut donc être utile. Lorsqu’on commence à noter des choses, l’esprit semble vouloir communier encore et encore avec ce morceau de papier. N’organisez rien.
Après quelques moments de réflexion, écrire semble vouloir aller au-delà des simples notes posées là sans discernement.
Un début d’organisation qui consiste encore à écrire serait de formuler un plan. Il y a de fortes chances qu’une fois que vous aurez commencé, la première scène indiquera la voie à suivre pour la scène logique suivante, et ainsi de suite. Ne vous embarrassez pas du mot logique, il signifie souvent qu’une chose est rendue possible par ce qui l’a précédée.
Pensez en scènes
Faire un plan, cela consiste à écrire des scènes. Rien ne vous oblige à les écrire dans un ordre chronologique. Lorsque vous notez des événements sur les fiches (ou notes) de vos personnages, ces événements deviendront des scènes dans le plan.
Il semble naturel de réfléchir d’abord aux personnages qui nous passionnent le plus. Leurs vies fictives sont faites d’événements divers et variés. Reportez sur le plan ces événements. Ainsi, l’accumulation des scènes vous indiquera le moment où les organiser car avec quatre ou cinq personnages, vous avez déjà un matériel dramatique qui attend une structure pour avoir du sens.
Faire le plan d’un récit en devenir est déjà un accomplissement en soi. Ce sentiment qui n’est pas figé est nécessaire au maintien de l’envie d’écrire. Vous aurez besoin d’étendre vos connaissances dans quelques domaines qui vous paraissent encore étrangers au moment où vous poserez un quelconque événement : prenez le temps de ces recherches.
Puis vient le moment de la réécriture après avoir transformé le plan en ce qui apparaît être un récit. Écrire, c’est réécrire. L’auteur et l’autrice doivent apprendre à approfondir les personnages, à élaguer leur écriture, à intensifier les scènes.
Réviser son texte est une étape inévitable de l’écriture. Une fois que vous avez transposé tout ce que vous avez dans la tête en un récit, il est temps de l’examiner non pas en tant que créateur ou créatrice, mais en tant que lecteur ou lectrice.
Est-ce que tout a un sens ? Est-ce que tout s’enchaîne logiquement ? Les personnages semblent-ils réels ? Tous les faits sont-ils exacts, vos propres inventions sont-elles plausibles ? On apprend à écrire en écrivant. On apprend à mieux écrire en faisant des erreurs, en voyant où on s’est trompé et en étant prêt à les corriger.
Vous pouvez toujours faire mieux, trouver le mot exact, la phrase appropriée. N’ayez pas peur de changer les choses ou de les déplacer ; si quelque chose ne va pas, vous devez le couper.. au moins de cette histoire. Si quelque chose ne fonctionne pas, réécrivez-le. Si cela ne fonctionne toujours pas, réécrivez-le encore. Ou coupez-le. Si vous ne pouvez pas vous résoudre à faire cela, c’est que vous êtes toujours en mode créateur. Mettez l’histoire de côté pendant deux semaines, voire plus. Puis regardez-la avec cette nouvelle distance, et rendez-la impitoyablement lisible.
Après cela, osez affronter les critiques de quelques lectrices et lecteurs bêta : n’argumentez pas avec eux mais demandez-leur de noter ce qu’il leur a plu et déplu dans le récit que vous leur avez proposé de lire. Apprenez des critiques. Tirez-en les leçons, réécrivez et soumettez-le à nouveau. Avoir le courage d’envoyer au monde ce que vous avez écrit est votre dernier acte d’écriture. Et pour être auteur et autrice, vous devez agir.
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