Le premier jet de votre scénario est fini. Si vous êtes trop proche d’un projet, il peut être difficile de le regarder objectivement, alors travaillez sur un autre projet, lisez d’autres scénarios ou watch movies pour vous inspirer avant de penser à le réviser.
Puis sans avoir relu votre texte, livrez-vous à ce brainstorming : Ne vous contentez pas de répondre seulement aux questions, interrogez-vous aussi, prenez des notes, posez quelques idées et examinez en vous si l’idée déjà posée sur le papier vous ouvre vraiment une réalité en vous, quelque chose de positif, de concret et non une insatisfaction que vous n’avez pas voulu reconnaître lorsque vous aviez écrit telle ou telle scène.
- Quel est votre prologue ou séquence d’ouverture ?
Quelques articles : - Quelle est votre accroche ?
L’accroche et l’incident déclencheur sont différents en nature, mais il faut que quelque chose se produise dans les premières pages (idéalement, la première !) qui accroche le lecteur/spectateur et lui donne l’envie de continuer.
Quelques articles : - Votre thème est-il mis en avant ?
Souvent énoncé par un personnage mineur, une image, ou bien au cours d’une conversation où un personnage soutient votre thème, et l’autre y est opposé ; ce sera dans ce jeu dialectique, dans cette antithèse où une chose est mise en avant, est affirmée dans sa contradiction, que vous exprimerez votre thème.
Je vous renvoie à notre catégorie Thème. - Quel est le monde ordinaire de votre héros ou de votre héroïne ?
Cette mise en place de l’action à venir expose le personnage principal, continue de décrire le monde et le genre de l’œuvre amorcée dans l’accroche, révèle les forces et les faiblesses du personnage tout en déterminant qui il est et ce qu’il veut.
Sur ce sujet : LE MONDE ORDINAIRE DU HÉROS (LES 10 PREMIÈRES PAGES) - Quel est votre incident déclencheur ?
Que se produit-il qui rompt le monde ordinaire de l’héroïne ou du héros ? L’incident déclencheur annonce l’aventure à venir. Je vous renvoie à notre catégorie sur l’incident déclencheur. Ce moment du récit est aussi connu comme First Turning Point.
Cet article DIX PAGES POUR CONVAINCRE peut vous aider à y voir un peu plus distinctement. Néanmoins, il est possible de distinguer le First Turning Point de l’incident déclencheur. Je ne saurais trop vous conseiller aussi la lecture de cet article LES CONSEILS DE MICHAEL HAUGE. - Avez-vous une intrigue secondaire ?
Si oui, peut-être est-ce entre l’incident déclencheur et le point suivant (Refusal of the Call) que cette intrigue secondaire devrait commencer.
Deux articles à ce sujet :
- Votre personnage principal refuse t-il dans un premier temps cet appel à l’aventure ?
Votre personnage principal n’aime pas le changement, il y est réfractaire. C’est ici que vous montrez à quel point il n’est pas disposé à relever le défi difficile qui l’attend. Ce moment est connu comme le Refusal of the Call.
Cet article CONSTRUIRE L’INTRIGUE pourrait vous intéresser. - Le passage dans l’acte Deux ?
C’est en un second mouvement que le personnage principal se décidera à s’engager dans son aventure. Un événement nouveau lui fait prendre conscience de l’urgence à changer même si cette héroïne ou ce héros doivent affronter l’inconnu. C’est à partir de ce moment que le personnage principal commence à construire quelques stratégies.
Un article en deux parties pour vous permettre de vous situer vis-à-vis des structures :
- Dans la première partie de l’acte Deux (que certains nomment Fun & Games), le personnage principal répond-il comme il l’a toujours fait, selon ses habitudes ? Parce que dans cette première partie de l’acte Deux, il n’a pas su encore s’adapter et ses réponses aux obstacles sont la répétition d’actes qui ont pu lui être profitables et salutaires autrefois mais décidément inadéquats pour répondre aux menaces nouvelles. Il lui faut innover mais pour cela, des épreuves seront nécessaires.
- Le point médian ?
Le point médian est considéré souvent comme un point de non retour pour le personnage principal. La lecture de cet article LE CONTENU DU POINT MÉDIAN DE L’HISTOIRE pourrait vous éclairer un peu plus sur cette problématique du point médian qui ne correspond pas à l’exacte milieu du récit.
Ce point de non retour peut en effet se situer au moment le plus opportun selon les exigences du récit sans se positionner exactement à la moitié et il peut s’étendre d’un paragraphe (voire d’une phrase) à plusieurs pages. - Les enjeux augmentent-ils après le point médian ?
Blake Snyder nomme cette seconde partie de l’acte Deux : Bad Guy Close In qu’il est facile de traduire par les méchants se rapprochent. En fait, il faut comprendre que les problèmes deviennent plus aigus, plus urgents, plus terribles jusqu’à faire mordre la poussière au héros ou à l’héroïne. - Votre intrigue secondaire progresse t-elle ? Mais aussi votre personnage principal apprend-il de ses tribulations & pérégrinations ? Évolue t-il ? Devient-il enfin plus fort ?
- Votre personnage principal connaît-il son moment de profond désespoir ? A ce propos, vous pourriez lire notre article LA NUIT OBSCURE DE L’ÂME. Indépendamment du dénouement ou de l’issue du climax, il est important que de cette chute dans l’abîme, un nouvel espoir naît, une plus grande détermination à continuer s’installe durablement dans l’esprit du personnage principal.
- Le passage dans l’acte Trois est-il marqué par un revers majeur ou une révélation ? L’un et l’autre sont possibles. Je vous renvoie vers cet article : ACTE TROIS : SYNTHÈSE DE CE QUE L’AUTEUR SAIT.
- Le Climax : votre message.
- Le dénouement qui se présente souvent comme l’image miroir du prologue (inversée non tout à fait identique) : un paysage désolé, aride dans le prologue puis le même paysage verdoyant, illuminé de la chaleur du printemps par exemple lors du dénouement.
C’est un moyen de montrer la progression des choses, le changement, que tout ce qu’il s’est passé n’a pas été vain.
Avons-nous vraiment besoin de tous ses moments structurels ? La plupart d’entre eux seront nécessaires car écrire, c’est aussi se faire comprendre et structurer son discours permet qu’il soit correctement réceptionné. Réviser son projet, c’est aussi tenter de s’apercevoir des scènes qui manquent de l’émotion dramatique qui devrait s’y trouver (toutes les scènes ne sont pas aptes à déclencher l’émotion, les scènes descriptives par exemple à moins que, comme mon exemple du paysage aride, vous cherchez à traduire l’effet d’une désolation dans l’esprit de vos lecteurs et lectrices).
- La prémisse
La prémisse est un guide. Elle peut révéler quelques détails essentiels, tels que le personnage principal, ses défauts ou ses faiblesses, son objectif, ce qui l’empêche d’atteindre son but (la force antagoniste) et pourquoi il est si important qu’il n’échoue pas (c’est-à-dire les enjeux, ce qu’il a à perdre ou à gagner).
Toutes ces informations contenues dans la prémisse doivent être présentées dans le premier acte de votre scénario, le plus tôt étant le mieux. La prémisse est une promesse que vous faites à vos lectrices et à vos lecteurs qui doit se concrétiser au plus tard au bout de 15 pages environ. Sinon, vous avez probablement trop insisté sur la mise en place, ou à établir le contexte, ou bien, au contraire, vous avez commencé votre histoire beaucoup trop tôt. Le lecteur/spectateur a besoin de comprendre de quoi parle votre histoire et pourquoi il doit s’y intéresser, alors comparez votre première version à votre prémisse pour vous assurer que vous n’avez pas digressé de votre sujet.
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