Le conflit personnel d’un personnage peut refléter un conflit de plus grande envergure. Tout comme un individu peut renvoyer l’idée de la société dans laquelle il vit, un personnage, pris au piège de ses tourments individuels, renverra l’intrigue à laquelle il participe.
La plupart des personnages d’un récit ont quelque chose en jeu, quelque chose qu’ils risquent. Il peut s’agir d’un conflit interne, d’un conflit externe, ou des deux (surtout chez le personnage principal). Mais parfois, ce qui est en jeu dépasse l’arc dramatique de l’histoire personnelle d’un personnage. Parfois, le conflit se situe au sein de la société dans son ensemble.
Une image du tout
Inspirons-nous vaguement de Germinal d’Émile Zola. Les archétypes, surtout si on les complexifie en prenant des attributs parmi différents archétypes pour former un personnage, peuvent aider à peupler le monde du récit.
Un temps et un lieu comme ceux de Germinal définissent la raison d’être des personnages du roman. Ne peut-on espérer pouvoir décrire un combat intime qui soit universel, qui dépasse temps et espace qui le confinent en un lieu et une époque ?
Les problèmes sociétaux évoluent. Un certain archétype, adapté pour dire ces problèmes particuliers, peut suivre un parcours qui rend concret ces problèmes. En insérant l’archétype dans un genre donné, que ce soit le réalisme de Germinal ou un thriller sociétal qui utilise le suspense et l’horreur, un archétype peut être élaboré de manière à augmenter l’idée d’oppression dans une société donnée.
La finalité de la méthode est de donner aux lectrices et lecteurs une perspective nouvelle sur un sujet. Le concept de l’oppression versus la résistance offre en effet un sujet de réflexions assez universel.
Si le conflit sociétal fait partie intégrante du conflit intime du personnage, il est important de créer un personnage complexe qui ne soit pas simplement un faire-valoir pour discuter des problèmes de la société. C’est d’abord un récit ; le personnage peut néanmoins servir à explorer des questions plus larges.
Une fiction qui se déroule au cours d’un conflit sociétal plus large permet aux lecteurs et lectrices d’éprouver de l’empathie pour les personnages et d’en apprendre davantage sur leur monde de manière implicite. Le mensonge de la fiction consiste à dire en termes simples une vérité universelle.
Un thème comme celui de l’agitation sociale exige des personnages complexes qui interviennent dans le conflit social mais dont les luttes personnelles sont nourries de ce conflit qui les dépasse.
La recherche documentaire, l’imagination, l’instauration de niveaux de conflit de degrés différents afin d’aborder le plus de détails possibles peuvent donner vie à ces personnages et permettre à la fiction de traduire une réalité engageant lecteurs et lectrices dans le conflit social lui-même.
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