Le passé est un excellent outil pour développer des personnages attachants, réalistes et complexes pour votre histoire. Il vous aide également à façonner des mondes tridimensionnels que vos personnages pourront habiter et explorer.
Seulement, le passé est un thème délicat à travailler. Ce n’est pas seulement de dire qu’il est ce qui a eu lieu (dans la vie d’un personnage ou dans l’évolution d’un monde).
D’abord, la fiction s’écrit au présent. Les personnages évoluent dans ce présent ; ils sont dans un contexte donné et celui-ci influencera tout ce qu’il se passe dans votre histoire, des événements de l’intrigue aux motivations de vos personnages, en passant par votre capacité à gérer les thèmes convoqués.
Le postulat est assez simple et tente d’imiter la vie réelle : tout ce qu’a vécu un personnage, toutes les expériences qu’il a éprouvé ont façonné sa personnalité. Les expériences passées d’un personnage contribuent à sa vision du monde, ses craintes, ses valeurs et ses objectifs actuels. Le passé, par définition, est un temps passé. Que ce soit parce que vous utilisez des analepses, que vous illustrez une réminiscence ou une exposition pour révéler ce que fut autrefois, chaque illustration du passé interrompt l’élan de l’histoire.
Trop d’informations tue la fiction
Auteurs & autrices veulent se faire comprendre des lectrices & des lecteurs. Dans un souci de clarté, d’intelligibilité, ils gonflent les toutes premières scènes avec des références au passé. En fait, un minimum d’informations est nécessaire car, par exemple, les motivations d’un personnage s’expliqueront d’elles-mêmes au cours de l’histoire.
Amorcer le récit sur son passé rend difficile d’intéresser le lecteur et de l’entraîner dans votre monde fictif. Et lorsque vous répondez aux questions du lecteur ou de la lectrice trop tôt et trop facilement, vous leur enlevez une grande partie de l’intérêt qu’ils ont à poursuivre la lecture.
L’intervention du passé n’est pas impromptue. Sa présence s’avère nécessaire. La mémoire est souvent ravivée par quelque chose qui se passe dans le présent de l’histoire. De la même manière dont nos souvenirs surgissent dans notre propre vie. Ils sont généralement déclenchés par quelque chose que vous voyez, entendez, ressentez…
Les détails du passé se dévoileront lorsqu’ils serviront au mieux le récit. C’est une distribution de l’information : un récit énumère les événements dans un ordre chronologique mais la manière dont ces événements sont racontés constitue l’histoire et celle-ci est un assemblage, un tissage d’événements qui ne sont soumis à aucune obligation temporelle.
On ne doit dire au lecteur/spectateur que ce qu’il doit savoir au moment où il doit le savoir. Pourquoi ? Si vous l’informez d’un tas d’informations sans que rien ne se passe dans l’histoire, vous ne solliciterez pas sa curiosité.
L’information doit être pertinente avec ce qu’il se passe dans la scène.
Le pourquoi des choses
Lorsque vous vous éloignez de l’intrigue principale, il est important de montrer au lecteur/spectateur pourquoi vous le faites. En d’autres termes, montrez-lui comment cet élément du passé affecte le personnage et sa situation actuelle.
Mais il s’agit aussi de montrer au lecteur et à la lectrice qui est votre personnage. Dans la vie réelle, on a des expériences et des souvenirs qui façonnent non seulement qui nous sommes, mais aussi ce que l’on croit, ce que l’on apprécie, ce que l’on craint et comment on agit aujourd’hui.
Il est donc parfois nécessaire d’inclure un historique pour montrer pourquoi votre personnage a une certaine peur, une motivation, une croyance ou un état d’esprit spécifique. Cela vous aide à créer des personnages convaincants et crédibles que vos lecteurs et vos lectrices apprécieront.
Et vous pouvez compter sur l’intelligence de vos lecteurs et de vos lectrices qui tenteront avec plaisir de comprendre de quoi est fait un personnage et ce qu’il soit le héros ou l’héroïne ou bien le méchant de l’histoire.
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