Un acte Deux est consistant. Ainsi, lorsqu’on manque de matière adéquate, on a tendance à avoir recours au rembourrage. Dit autrement, on rate son acte Deux.
Pour s’assurer que l’on soit toujours dans les cordes, il est important de penser sa prémisse avant le processus d’écriture.
Le souci que l’on rencontre lorsque le sujet n’a pas été assez fouillé, c’est la tendance à atomiser son récit. Alors qu’une intrigue secondaire aide à explorer ses thèmes par comparaison, par contraste, l’enchaînement des faits ne se fait pas.
On accumule alors des scènes dans l’acte Deux on ne peut plus éloignées de ce que l’exposition dans l’acte Un a laissé entendre.
L’acte Un établit le conflit
L’acte Un pose la cause. L’acte Deux en décrit les conséquences. Il est important de s’assurer que les complications ont un rapport avec ce qui est censé expliquer pourquoi elles ont lieu.
Ne pas suffisamment maîtriser son sujet mène à la redondance d’informations. Mais un acte Deux accumule les actions. Il ne les répète pas. Il est possible de faire une pause lors d’une scène de rappel de ce contre quoi le personnage principal lutte, mais le concept même d’acte Deux est une succession d’événements dont l’ultime confrontation avec l’antagonisme sera la résolution.
Lorsque quelque chose nous a été montrée une fois, pourquoi serait-il nécessaire de le rappeler quelques scènes plus tard avec les dialogues ? Ce serait insulter l’intelligence des lecteurs et des lectrices. Dans le procès d’un crime, par exemple, et un crime auquel nous avons assisté, il serait ennuyeux que les témoins témoignent de ce à quoi nous avons assisté.
En revanche, si les témoignages diffèrent, alors nous pouvons poser le crime comme une énigme à résoudre. Mais les informations données sont autant de pistes de recherche pour le personnage principal s’il est l’enquêteur.
Chaque information nouvelle est une action c’est-à-dire un élément nouveau susceptible d’orienter l’histoire dans une toute nouvelle direction tout en conservant néanmoins un rapport plus ou moins direct avec le crime.
Il est important de penser la novation mais la raison de son existence devrait être justifiée en la rapprochant de la prémisse.
Par sa nature, un scénario est un condensé d’informations. Une nouvelle ou un roman peuvent s’étendre sur des activités quotidiennes que l’on rencontre dans nos vies. Mais un scénario devrait aller droit au but car, certes, il présente tous les aspects de la réalité, seulement, celle-ci est débarrassée de ce qui rend la vie parfois ennuyeuse dans la répétition des mêmes gestes, dans nos habitudes qui nous contraignent.
C’est une des raisons de l’importance d’utiliser le In media res afin de nettoyer chaque scène de ce qui n’apporte rien de plus au récit. Plutôt que de voir un personnage se préparer pour se rendre à son bureau, par exemple, il est préférable pour maintenir l’attention du lecteur/spectateur de le voir arriver aussitôt sur le lieu de son activité professionnelle.
Parce que ce même lecteur/spectateur sait imaginer, peut-être en se référant à ses propres expériences, ce qu’il s’est passé (cette banalité à laquelle lui-même est habitué) avant que le personnage n’arrive là où il doit être pour donner du sens à la scène.
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