Il existe quatre éléments fondamentaux dans le format d’écriture d’un scénario : le titre (Scene Heading), la didascalie (qui est souvent une description), le nom des personnages (que ceux-ci prennent la parole ou non) et les dialogues.
En dehors de ces quatre éléments, tout ajout tel que des mouvements de caméra (décision qui n’appartient décidément pas au scénariste) ralentissent la lecture du scénario (et son écriture).
Parfois, néanmoins, des parenthèses peuvent apparaître après le nom d’un personnage pour donner une indication sur le ton de ses dialogues ou sur son intention lorsque ceux-ci ne sont pas évidents mais pourtant nécessaires.
C’est d’ailleurs cette nécessité qui impose l’emploi des parenthèses ce qui signifie aussi qu’elles doivent être employées rarement.
Les descriptions
La description des scènes est une des clés du succès de votre scénario, notamment du point de vue de la facilité avec laquelle le lecteur peut vivre votre histoire de manière visuelle. La lecture de ces descriptions doit être facile, comme s’il s’agissait d’images qui défilent devant les yeux du lecteur/spectateur.
Un scénario doit être d’une lecture facile. Ainsi, lorsque vous décrivez la scène, faites-le à grands traits. Moins vous utiliserez de mots pour décrire un visuel et plus celui-ci sera clair dans l’esprit du lecteur ou de la lectrice.
INT. ÉGLISE GOTHIQUE – NUIT, par exemple, est amplement suffisant pour situer l’action. Il faut éliminer de votre prose ce qui ralentit la lecture. Vous allez droit au but pour que le lecteur/spectateur se représente le visuel et continue sa lecture aussitôt.
Ainsi, la didascalie pourrait se résumer comme :
INT. ÉGLISE GOTHIQUE – NUIT
Les ombres denses découpent des formes étranges.
Chaque lecteur percevra cette didascalie à sa manière mais l’essentiel, c’est-à-dire la représentation recherchée par l’auteur ou l’autrice devrait être suffisante pour décrire le lieu de l’action à travers un détail caractéristique.
Certes, certaines didascalies ont besoin de deux, trois ou quatre phrases pour être explicites. Si vous sentez effectivement que vous ne pouvez raisonnablement réduire davantage votre description, tentez néanmoins de ne pas aller au-delà de quatre phrases. Vous userez la patience du lecteur autrement.
Lorsque plusieurs paragraphes sont nécessaires, cela signifie que chacun d’entre eux insiste sur un détail spécifique. Trois paragraphes dans une didascalie sont comme un écran divisé où sur une image, un seul cadre, apparaît trois images de formes et de contenus différents.
Mais le contenu de chacune d’entre elles est unique. Il en est ainsi pour chaque paragraphe qui ne devrait d’ailleurs contenir pas plus de deux phrases.
INT. SALLE DE CLASSE – JOUR
C’est le chaos dans la salle. Des cris, des rires. Le professeur n’est pas là et les enfants se déchaînent de cette absence d’autorité.
Dans un angle de la salle, un groupe de filles, casques audio sur les oreilles, se sont isolées du chaos ambiant.
Chaque paragraphe renvoie un élément d’information particulier au lecteur ou à la lectrice du scénario. Vous fragmentez le visuel que vous souhaitez communiquer.
Situer l’action
L’en-tête (ou titre de votre scène) ne peut pas contenir toutes les informations. Habituellement, l’en-tête de la scène est vite lu et des informations importantes sur la scène peuvent être manquées.
Dans ce cas, la didascalie devrait fournir ces importantes informations dont la scène a besoin pour être comprises.
L’exemple suivant sera par exemple mal perçu :
INT. ASILE PSYCHIATRIQUE, SALLE CAPITONNÉE – 1952 – NUIT
Si la date importe et qu’elle doit alors apparaître à l’écran, cela sera mentionné dans la didascalie.
INT. ASILE PSYCHIATRIQUE, SALLE CAPITONNÉE – NUIT
Octobre 1952.
Quant à la salle capitonnée, elle justifie toute la scène. Ainsi,
INT. ASILE PSYCHIATRIQUE – NUIT
Octobre 1952.
Un corps immobile est allongée dans une salle capitonnée.
Autre exemple pratique :
EXT. GRAND-RUE DU VILLAGE – NUIT
11 novembre 1952. Fête de la Saint-Martin.
Une procession des gens du village portant lanternes taillées dans de gros légumes (betteraves et potirons) défilent dans la grand-rue.
Une succession de détails qui importent pour situer l’action.
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