Vous avez une idée et vous avez décidé que vous pourriez en faire un récit. La forme de ce récit importe encore peu pour le moment. Surtout, il faut le peupler et le dramatiser.
Dit autrement, votre histoire s’inscrit dans un monde imaginaire qui est censé exister avant le début du récit, avant que ne commencent les événements que vous décrirez dans votre récit. Les Grecs, traduits par les Romains, l’appelaient in médias res : au milieu des choses.
Commencer là, au milieu des choses, est encore plus nécessaire si votre histoire doit avoir une motivation négative, c’est-à-dire si votre personnage principal, le protagoniste, réagit à quelque chose qui s’est produit. Les histoires nées de réactions ont un passé qui essayera d’encombrer le début de l’histoire. si vous le laissez faire.
Ce passé de votre monde appartient à l’exposition, c’est-à-dire les nécessaires explications pour comprendre ce qu’il se passe maintenant. Parce que l’exposition est, de par sa nature, une description plutôt qu’une démonstration, elle est intrinsèquement moins dramatique qu’une scène. Il faut donc la manipuler avec soin.
Il est certain néanmoins que vous ne pouvez pas vous passer de cet arrière-plan qu’est votre monde. Mais n’encombrez pas inutilement l’esprit de votre lecteur et de votre lectrice par de longs monologues descriptifs dont votre commencement ne peut pourtant pas se passer.
Aujourd’hui et Autrefois
Si vous contrastez le passé avec le présent, vous vous basez sur une norme. Si cette norme est vraiment importante pour ce qu’il se produira, il est préférable d’exposer cette normalité des choses à partir de laquelle tout votre récit se justifie dans l’espace le plus bref possible.
Ainsi, l’histoire existe depuis une situation antérieure. Il y a moyen d’exposer le passé sans alourdir le récit présent avec les relations de votre personnage principal : ses relations personnelles, professionnelles, ses rencontres au coin d’une rue… ainsi que les attitudes que votre personnage adopte selon les circonstances. Une jeune femme amoureusement blessée aura quelques difficultés à renouer de nouvelles relations amoureuses par exemple ou au contraire abandonnera son corps dans des étreintes sans lendemain.
Ces illustrations pointent vers un passé que l’on devine mais qu’auteurs et autrices ne jugent pas de décrire avec autant de détails que les situations présentes.
La fiction n’est pas un travail d’historien. Pourquoi expliquer les choses passées avec autant de détails que les choses présentes ? Si vous avez besoin d’une analepse, d’un retour nécessaire vers le passé, faites-le en une scène. Une scène peut expliquer une attitude présente sans alourdir le flux du récit, conseille Ansen Dibell.
Vous pourriez même incarner la norme. Watson représente le passé pour Sherlock Holmes. Un tel personnage donne au lecteur quelqu’un à qui s’identifier et qui juge les autres personnages, plus inhabituels. Ainsi, un personnage ambitieux pourrait être comparé à un personnage obèse, mal dans sa peau mais particulièrement intelligent.
Commencez In Media Res. En général, cela signifie que vous devez commencer votre récit juste avant, ou même pendant, le premier conflit ou affrontement majeur : le moment où les choses commencent à devenir sérieuses, où l’on se dirige vers la crise finale.
Ne racontez pas comment le protagoniste a décidé de sortir et d’acheter des feux d’artifice, combien ils ont coûté, comment il les a ramenés à la maison, comment il les a stockés, ce que sa femme a dit. Commencez quand la mèche est allumée et que le lecteur voit une explosion se produire d’une minute à l’autre.
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Bonjour Scenarmag, bonjour William, comme il est dit d’en effet commencer le récit jusqu’à celui de chaque séquence et chaque scène, « le plus tard possible » (dans la chronologie).
Donc bravo : belle et excellente métaphore mnémotechnique, de d’abord allumer la mèche !