Une histoire possède de nombreux points de vue. Néanmoins, un seul d’entre eux nous conte cette histoire. C’est important car cette perspective influence la façon dont lecteurs et lectrices perçoivent l’histoire contée.
Le choix du point de vue désignera le personnage principal sur lequel est censé se porter l’empathie (ou du moins la sympathie) du lecteur/spectateur. De plus, les lieux nous seront donnés sous cette perspective singulière impliquant nécessairement une interprétation à la fois du personnage qui nous décrit des lieux qu’il fréquente, dans lesquels il vit mais aussi celle des lecteurs et des lectrices qui, malgré eux, plaqueront sur ces descriptions leur propre vécu ou souvenir.
Quand le point de vue est bien choisi et bien en place, l’histoire ronronne apparemment toute seule, nous confie Monica Wood. Quand le point de vue faiblit, l’histoire a du mal à maintenir l’attention du lecteur ; elle perd de son élan et sa raison d’être.
Le point de vue maintient la cohésion d’une histoire ; il dicte également le type de description que vous pouvez utiliser et quels personnages peuvent être décrits. Si Cendrillon nous fut contée sous le regard de la cruelle belle-mère, nous aurions été incapable de percevoir la cruauté de cette femme car elle-même ne conçoit pas le mal qu’elle fait comme mauvais.
Car pour elle, ce qu’elle fait, les décisions qu’elle prend pour assurer l’avenir de ses propres enfants sont tout à fait justifiées et bien compréhensibles puisque tous les parents se préoccupent de ce que deviendront leurs enfants. Par ailleurs, on peut aussi avoir des personnages dans d’autres histoires qui sont l’incarnation du mal, un mal pur, qui existe en soi (et qui ne se définit donc pas par rapport au bien).
Tout est question d’interprétation d’où l’importance du point de vue.
Le point de vue à la première personne
Le narrateur qui conte l’histoire est la première chose qui vienne à l’esprit car par lui, la fiction est immédiate et bloque aussitôt notre attention. Pourtant, en tant qu’auteur et autrice, vous déléguez à ce narrateur le soin de conter votre histoire, même si ce narrateur emploie je, qui le définit comme sujet, il n’en est pas moins un personnage, c’est-à-dire un être que vous avez créé avec sa propre voix, ses propres croyances et tout ce qui fait qu’il est lui.
Dit autrement, il n’est pas vous. Mêlée à nos expériences personnelles, la fiction se rend mal. Conter une histoire, c’est forcément distordre la réalité, d’autant plus que chacun perçoit ou aperçoit le monde et l’interprète selon sa façon de voir les choses.
On peut toujours explorer le territoire émotionnel qui nous intéresse par tous moyens. On peut toujours décrire la nature par des mots qui soulèveront chez celui ou celle qui les lit une émotion à peu près semblable.
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