PERSONNAGES & TRAUMA

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Auteurs et autrices cherchent sans cesse comment ajouter de l’authenticité à leurs personnages. Un trauma post-traumatique est souvent utilisé.

Donner aux personnages un passé traumatique qui crée en eux une situation qui les empêche d’aller de l’avant est essentiel dans l’élaboration d’un arc dramatique. Le personnage qui lutte contre un traumatisme émotionnel est confronté à des difficultés écrasantes, et tout personnage qui tient tête à une force qui tente de l’envahir, quelle qu’elle soit (même si elle est déguisée en maladie mentale), est une personne que lecteurs et lectrices approuveront.

Ne laissez pas vos personnages passer du temps à se regarder le nombril à propos des événements qui les ont traumatisés. Le passé de vos personnages apparaîtra sous la forme d’analepses souvent sous un couvert onirique. De toutes manières, l’information sera donnée tôt ou tard et souvent de manière subjective.

Montrez plutôt les mécanismes d’adaptation utilisés pour contrôler les symptômes ou juguler les émotions. Montrez les symptômes de l’anxiété comme le reflet d’une silhouette dans un miroir qui ne se fonde sur aucune réalité matérielle, puis montrez comment le personnage met fin à l’émotion qui le submerge en couvrant d’un drap le miroir, par exemple.

Les émotions et les symptômes physiques laissés par le traumatisme sont si inconfortables que votre personnage cherchera de manière proactive un moyen de se contrôler, mais il évitera de penser au pourquoi car il ne veut pas raviver la souffrance.

Un combat personnel

Lorsque la réminiscence du trauma est déclenchée, tout s’accélère comme si une poussée d’adrénaline vous était imposée et ne s’arrêtait pas – en d’autres termes, vous n’avez pas besoin de donner les causes. Cette réminiscence survient à tout moment sans circonstances particulières. C’est-à-dire que le surgissement du stress n’est lié à aucune intention. Une simple blague sans aucune méchanceté peut provoquer un retour inopiné d’une angoisse surgit de nulle part.

Dans le même temps, l’esprit fait monter en puissance votre corps et tente simultanément de reprendre le contrôle de la réponse physique encore incontrôlée. En fait, lorsque le stress post-traumatique est déclenché, votre personnage est en lutte contre lui-même.

Les symptômes physiques sont faciles à montrer ; écrivez simplement ce qu’il arrive à leur corps (une panique, des pleurs…). Laissez le dialogue interne se concentrer sur la conscience que vos personnages ont d’être irrationnels, qu’il n’y a pas de menace immédiate, mais qu’ils sont incapables de se sentir en sécurité.

Ils s’efforceront de contrôler, de dissimuler, de minimiser ce que les autres peuvent voir de leurs comportements.

Deux types d’émotions sont à l’œuvre dans les réponses que donne un personnage lorsqu’il est plongé dans une situation : Les émotions primaires sont les réponses émotionnelles instinctives, impulsives et irréfléchies que nous avons face aux choses. Par exemple, fuir un lieu au lieu de s’opposer aux choses ou phénomènes réels ou non qui s’y produisent.

L’émotion secondaire est aussi une émotion mais une émotion réfléchie : la culpabilité par exemple justifiée ou imaginée, la fierté ou encore un sentiment de vulnérabilité. Dans une scène donnée, il est probable que ces deux types d’émotions agissent ensemble. Ils forment une totalité car si vous privez votre personnage d’un type d’émotions parce que vous pensez privilégier l’action ou le pathos, ne le faites pas. Réponses internes et actions extérieures ouvrent un horizon d’immersion pour vos lecteurs et vos lectrices.

Le personnage met donc en place une stratégie pour gérer les symptômes du stress. Certaines méthodes peuvent être subtiles alors que d’autres sont extrêmes. En période de stress (c’est-à-dire lors d’une situation tendue où des troubles de la perception, du jugement et du raisonnement apparaissent), l’instinct de survie entre en jeu et vos choix sont simples : combattre, fuir ou se figer. Lorsque le stress intervient, le personnage n’a qu’une réponse possible : La sécurité ou la survie ou s’échapper et cette réponse unique est instinctive.

Une tentative de dissoudre l’angoisse

Lors d’un stress important, les personnages peuvent avoir un mantra qu’ils récitent pour contrôler leurs pensées. Ils peuvent avoir une personne de confiance qui veille sur eux dans des situations nouvelles ou perturbantes.

Les techniques de base pour l’auteur impliquent de cataloguer consciemment les échappatoires pour lesquelles les et si… ne se produiront pas (et si… il y avait deux sorties pour échapper à la menace, et si... c’est un espace public rassurant… c’est-à-dire par exemple qu’un personnage enfermé dans un espace clos ne pourra pas en sortir sans une aide extérieure).
La suppression lente de leur dépendance aux techniques de gestion du stress est un excellent moyen de montrer leur évolution.

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