Lorsqu’on nous raconte une histoire, instinctivement, nous savons que si rien ne va plus de travers, alors l’histoire sera finie.
Les histoires parlent de la recherche du bonheur. Une fois qu’il est trouvé (ou perdu à jamais), l’histoire est terminée.
Un chemin à prendre (et à suivre)
Le chemin que votre personnage choisit pour atteindre au bonheur ou au succès (quelle que soit la définition qu’il en donne) peut inclure la poursuite de la justice, de l’amour, de la vérité, de l’aventure, de la sécurité, de la paix, de la vengeance, ou plus encore.
Il peut s’agir de repenser ses priorités, de repartir à zéro ou de passer à autre chose. Il peut s’agir d’une quête pour faire quelque chose de grand ou de noble, d’une invitation à une nouvelle relation, d’une tentative de dissimuler (ou de résoudre) un crime, de sauver une victime ou d’arrêter l’invasion de gorilles mutants génétiquement modifiés, ou de toute autre chose.
Quel que soit le but, les choses ne se passeront pas comme prévu.
Lorsque le personnage principal poursuit ses recherches (cela s’appelle parfois l’objet du désir), des obstacles surgissent et la résolution ne se produit jamais au moment ou de la manière que le personnage attendait lorsqu’il a commencé sa quête.
Une histoire ne s’est pas juste une série d’événements successifs qui ne prennent vraiment sens que lorsqu’ils sont considérés dans leur totalité. Chaque événement est causé et résulte d’un choix intentionnel. On dit souvent que l’histoire est conflit. Elle est plus que le conflit. Elle est l’expression d’un désir pour une orientation spécifique. L’histoire est un effort pour atteindre une chose qui semble inaccessible.
L’intrigue est ainsi une conséquence de cette quête, elle n’en est pas le précurseur nous rappelle Steven James.
Une quête est une action avec une intention
Plutôt que d’essayer de comprendre (ou de formuler) l’intrigue de votre histoire, concentrez-vous sur le rendu de la quête de votre personnage : que veut-il ? Quelles mesures doit-il prendre pour l’obtenir ? Qu’est-ce qui l’en empêche ? Comment réagit-il ?
Si l’histoire est vraisemblable, que les événements s’expliquent par un système de causes et d’effets et qu’il y une montée en tension dans les tribulations du personnage principal, l’intrigue émergera naturellement, sans que vous ayez jamais à la chercher.
Steven James est sûr de lui : les lecteurs seront engagés dans l’histoire tant que l’action est crédible, que les intentions des personnages sont claires et que la tension continue à monter (c’est aussi ce que l’on entend par progression dramatique).
Et Steven James arrive à ces constatations :
- Si les lecteurs sont témoins d’une action mais ne connaissent pas son intention, ils seront perdus et se demanderont pourquoi cela se produit.
- S’ils connaissent l’intention du personnage mais ne le voient pas prendre des décisions logiques pour l’accomplir, ils seront désorientés et se demanderont Pourquoi cela ne se produit-il pas ?
- Si les choses deviennent plus faciles plutôt que plus difficiles pour le protagoniste, ils s’ennuieront et se plaindront que tout va trop bien.
L’idée même d’une quête englobe tous les aspects qui forment l’histoire. Un personnage est présent (l’action se conjugue au présent). Il y a un désir non satisfait, sinon il n’aurait pas poursuivi cette chose en premier lieu. La quête se fait à travers le temps et l’espace, il y a donc un cadre, un contexte.
Quelque chose empêche le personnage d’obtenir ce qu’il veut (sinon, il l’obtiendrait tout de suite et la quête ne serait pas nécessaire), donc il y a un obstacle. Et à la fin, soit il obtient l’objet de son désir, soit il ne l’obtient pas, et il y a une conclusion.
Le personnage, le désir non satisfait, le cadre, les obstacles, la résolution – tout est là, tout est saisi dans le concept de quête.
Un engagement du lecteur dans l’histoire
Au fur et à mesure que nous écrivons, nous engageons les lecteurs en (1) suscitant leur confiance (il y a suspension de l’incrédulité tout au long du récit), (2) en gardant les choses crédibles dans l’univers unique de cette histoire, et (3) en s’assurant que les choses continuent à avoir un sens alors que la tension et les difficultés s’intensifient.
Des intentions claires enracinent le lecteur dans l’histoire, ajoute Steven James.
En ce qui concerne la quête, lorsque votre protagoniste essaie de réaliser quelque chose, il se peut qu’il essaie aussi d’échapper à quelque chose ou à quelqu’un. En d’autres termes, tout en poursuivant son objectif, il peut aussi être poursuivi.
Le lecteur doit savoir ce que le personnage veut et comment il s’y prend pour l’atteindre, et il doit se soucier (et même s’inquiéter) de savoir s’il atteindra ou non son objectif (c’est la question dramatique centrale posée par l’intrigue).
Identifiez donc ce qui est hors de portée de votre protagoniste et pourquoi il est important qu’il l’obtienne, nous conseille Steven James. Passez plus de temps à vous concentrer sur les moyens qu’il utilise pour l’obtenir (qui sont concrets) que sur les raisons pour lesquelles il le fait (qui peuvent être amorphes et même sans importance dans le grand schéma de l’intrigue).
L’intrigue décrit une succession de mouvements, d’actions. Ce qu’il se passe à l’intérieur de votre personnage principal et qui peut être son véritable besoin n’est pas un mouvement de l’intrigue mais un mouvement qui appartient au personnage, à son intériorité qui possède une structure différente (son arc dramatique) que celle de l’intrigue.
Brainstorming proposé par Steven James
- Comment puis-je révéler la caractérisation de mon protagoniste, sa passion ou ses priorités par des actions et des choix alors que quelque chose est en jeu plutôt que de simplement dire au lecteur qu’il s’agit d’un certain type de personne ?
- Est-ce que je précise effectivement la quête au lecteur, soit en l’énonçant carrément, soit en la montrant sans équivoque ?
- Ai-je conduit le protagoniste dans un endroit où sa vie ne sera plus jamais la même ? Est-ce que je montre ses tentatives intentionnelles et significatives de revenir à la normale ?
- Ai-je mis en évidence l’importance de sa recherche en décrivant les conséquences catastrophiques d’un échec ? Pourquoi est-il important qu’il surmonte cela ? Qu’essaie-t-il de prouver ? De se cacher ? De révéler ?
- S’il satisfait son désir, est-ce que c’est vraiment ce qu’il veut, ou bien désire-t-il inconsciemment autre chose ? (c’est peut-être là qu’il faut chercher le besoin intime qui hante et tourmente le personnage principal).
- Le lecteur s’intéressera-t-il à cette quête ? Sinon, quelles blessures ou quels secrets puis-je donner au protagoniste pour aider le lecteur à s’identifier davantage à lui ? C’est-à-dire par reconnaissance d’une expérience similaire ou de réminiscences que lui rappellent les tribulations du héros.
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