A la première page d’une histoire, le lecteur s’attend à ce qu’on lui a dit ou à ce qu’il a lu à propos de cette histoire. Il peut avoir une vague idée de ce qu’elle raconte. Néanmoins, le lecteur a besoin que l’auteur l’oriente dès les premiers mots.
Le lecteur doit savoir (1) qui il est censé supporter ou au contraire détester, (2) quelles menaces sont présentes, (3) pourquoi le résultat de l’histoire est important, et (4) s’il peut vraiment vous consacrer un peu de son temps.
Il doit pouvoir s’imaginer les scènes, se soucier du résultat et rencontrer des personnages qui l’intrigue et avec lesquels il voudra passer du temps.
Steven James est persuadé que le lecteur se sent perdu à moins que l’auteur ne lui montre où il se trouve. Et un lecteur se sent frustré très vite si l’histoire ne lui apporte pas immédiatement quelques réponses. La première de ces réponses serait donc de l’orienter.
Un problème d’orientation
Oubliez un instant votre histoire, ce qui s’en vient au fil des pages et même cet énorme rebondissement que vous avez prévu ou la révélation du dernier acte, entrez dans l’esprit de votre lecteur.
Imaginez votre séquence d’ouverture. Que voyez-vous ? Qui est présent ? Que font-ils ? Pourquoi sont-ils là ?
Ce que vous cherchez à comprendre avec ce jeu de questions ou peut-être quelques autres qui vous vont mieux est de savoir (connaître, ne jamais cesser de connaître) si votre séquence d’ouverture oriente ou désoriente votre lecteur.
Steven James propose de considérer les quinze premières pages. Relisez-les à un lieu différent de celui où vous les avez écrites. Annotez chacune de ces pages avec vos notes et vos réactions.
Puis, plus tard, évaluez ces impressions. Voyez lesquels correspondent au contexte émergent de l’histoire.
Reformulez votre séquence d’ouverture pour orienter votre lecteur afin qu’il ou elle soit plus engagé émotionnellement, plus curieux et, bien sûr, assez intrigué pour continuer à lire.
Le personnage principal
En présentant un personnage dès le début, vous faites une promesse sur sa contribution significative à l’histoire. À moins d’inclure un prologue (où la présence du héros n’est pas obligatoire), le lecteur supposera que le protagoniste est le premier personnage introduit dans l’histoire.
S’il ne l’est pas, précisez dès que possible qui est le personnage principal.
Steven James ajoute d’éviter de commencer votre histoire du point de vue d’un personnage qui finit par être insignifiant dans ce que vous cherchez à dire avec votre histoire.
Remaniez les premiers chapitres si nécessaire afin de garantir des promesses en accord avec l’histoire que vous racontez réellement.
Brainstorming proposé par Steven James :
- Si je commence par des dialogues, en combien de temps les lecteurs pourront-ils voir combien de personnages sont présents, à quoi ils ressemblent et où ils se trouvent ? Comment puis-je rendre cette scène plus frappante visuellement pour mieux orienter les lecteurs ?
- Si je commence par une description, à partir de quel point de vue la scène sera-t-elle rendue ? Et ce point de vue peut-il inciter le lecteur à émettre des hypothèses qui seront hors de propos avec ce que j’ai à dire ? Dans ce cas, comment puis-je résoudre cela ?
- Combien de temps faudra-t-il au lecteur pour qu’il reconnaisse qui raconte l’histoire ? Est-ce que je dois préciser ce point de vue pour éviter la confusion ? Et ce point de vue sert-il vraiment mon histoire ?
- Steven James rappelle quelque chose qui devrait être évident à tout le monde, à savoir que le prologue (éventuellement) ou la première scène ne devraient pas comporter une action prévisible ou un cliché. Si vous ne sentez pas que vous innovez à ce moment de votre histoire, comment remodeler la scène pour qu’elle ne soit pas aussi prévisible ou clichée ?
- En fonction de la fin de l’histoire (et du chemin à parcourir pour y parvenir), cette ouverture est-elle essentielle, chargée d’émotion et fidèle au ton et à l’ambiance du reste de l’histoire – ou est-ce simplement là que je suppose que l’histoire devrait commencer ?
- Si je mettais de côté mes présupposés ou mes préjugés, est-ce que je choisirais quand même ce début ? Si ce n’est pas le cas, qu’est-ce que le contexte m’appelle à faire ?
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