Quelques pensées de Harry Bingham concernant l’écriture de thrillers et de romans policiers.
La lecture de thrillers
Lisez le plus possible. Autant d’auteurs que possible, pas autant de livres que possible. Si vous avez lu un livre de Patricia Cornwell ou de Georges Simenon, passez à autre chose. Vous connaissez leur prose, leur style. Trouvez ce qu’il y a d’autre.
Cela signifie aussi lire les classiques, connaître l’histoire des genres. Cela signifie aussi que vous devez lire des ouvrages de non-fiction pertinents, insiste Harry Bingham. Si vous écrivez des thrillers d’espionnage politique, par exemple, vous devez connaître le contexte politique, militaire et sécuritaire. Si vous ne le faites pas, vos lecteurs le feront, et vous serez pris à défaut.
Comprendre ce que les lecteurs attendent
Et donc les éventuels investisseurs dans votre projet. Les plus grands noms (pensez à Coben, Rankin, Reichs) ne sont pas les plus actuels. Ils ont bâti leur réputation il y a des années. Essayez de repérer les premiers romans les plus sexy (c’est-à-dire les plus vendus, les plus loués, les plus innovants, les plus primés). C’est ce que les éditeurs achètent aujourd’hui.
Surtout, ne vous contentez pas des vieux clichés
Vous avez un tueur en série ? Un complot terroriste ? Soyez sévère avec vous-même. Ces figures sont usées. Elles peuvent fonctionner si vous les manipulez d’une manière innovante, mais les anciennes méthodes ne suffisent plus.
La complexité du thriller
Votre intrigue doit être complexe et comporter un nombre de rebondissements surprenants bien planifiés et bien exécutés martèle Harry Bingham. Les auteurs de romans policiers modernes sont devenus très doués pour développer des intrigues complexes mais plausibles, et parce que les auteurs de thrillers modernes sont devenus si habiles à livrer des chaînes sans fin de rebondissements impossibles à voir venir, vous ne pouvez pas vous permettre de faire moins.
À de rares exceptions près, le simple ne se vend plus confirme Bingham.
La noirceur du thriller
Votre œuvre doit être sombre et sans pitié. C’est votre ticket d’entrée dans le genre. Ce que vous y faites peut être très varié, mais le crime mignon et douillet est un marché très limité actuellement. Il n’y a vraiment plus que dans certaines publicités dans lesquelles les concepteurs se sont souvenus du drame romantique du dix-neuvième siècle avec une exagération très prononcée du pathos.
De graves et sérieux enjeux
Les romans policiers sont désormais aussi des thrillers. Il n’est pas bon pour le détective de résoudre le mystère et d’expliquer tout cela à un public silencieux et respectueux.
Au contraire, le lecteur doit éprouver par personnage interposé le danger. Il faut que ce soit passionnant, tout en étant intellectuellement satisfaisant. Passionnant, c’est-à-dire que le lecteur se retrouvera submergé. C’est précisément cet effet auquel l’auteur doit parvenir. Il lui faut solliciter les sens de son lecteur. Et si l’effet est une répulsion voulue envers un événement ou une situation, qu’il en soit ainsi.
Se focaliser sur les personnages
Les crimes et les intrigues de thrillers sont facilement oubliables et se ressemblent souvent de toute façon. Des personnages comme Elvis Cole, Hannibal Lecter, par contre, ne nous quittent jamais. Si vous trouvez un personnage fort, et que vous faites tout le reste avec une certaine compétence, alors il est fort probable que vous avez une fiction efficace.
Pour compléter cette assertion de Harry Bingham, je vous renvoie vers notre catégorie qui traite des personnages.
Une économie de mots
Les thrillers doivent être tendus. Vérifiez que votre ouvrage ne contient pas de chapitres inutiles, que vos chapitres ne contiennent pas de paragraphes inutiles, que vos paragraphes ne contiennent pas de phrases inutiles et que vos phrases ne contiennent pas de mots inutiles. Puis recommencez. Deux fois. C’est paradoxal l’inutile car cela semble manifestement plus brillant que l’utile ou l’efficace.
Et en conclusion, n’abandonnez pas.
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