Un personnage est une imitation du réel, une représentation, une interprétation d’un point de vue. Lorsqu’on commence à inventer un personnage, on cherche à donner une première impression. Dwight V. Swain pense que ce qui saute à l’esprit de l’auteur est cette première impression elle-même.
Un personnage comme Jeff Lebowski a du être vraiment d’abord une image dans l’esprit de ses auteurs.
Mais une impression dominante seule ne suffit pas. Si l’on s’en tient à cela, le personnage finira au mieux par être une silhouette, une caricature, et non une personne.
Vous devez l’étoffer, développer son image plus en détail, à l’intérieur et à l’extérieur. A l’extérieur peut être un peu plus difficile à comprendre que de décrire ce qu’il se passe à l’intérieur d’un être qu’il soit ou non de fiction.
L’extérieur est non seulement le regard qu’il porte sur le monde, mais aussi le regard qu’un personnage souhaite renvoyer au monde.
Plus précisément, vous devez lui donner des signes facilement reconnaissables par le lecteur, des traits de caractère pour lui insuffler un embryon de personnalité et des relations parce que c’est bien dans nos relations aux autres que nous pouvons chercher un tant soit peu de sens à nos existences.
Le tissage du personnage
Chacun est tissé de nombreux fils. Mais certains fils sont plus vifs et plus visibles que d’autres, comme un fil rouge à travers un tissu gris.
Dwight V. Swain assure qu’un personnage trop complexe tue le personnage. Un être de fiction est une simulation de la complexité de la vie, ce n’est pas la chose réelle. Les traits assez clairs et simples sont ceux qui fonctionnent le mieux. Il peut être intéressant de se pencher sur ce que signifie assez clairs chez Swain.
Il s’agit de créer une première impression non seulement lorsqu’on rencontre ce personnage physiquement mais aussi lorsqu’on devine son tempérament. Dans la vraie vie, l’aspect colérique d’une personne pourrait ne pas être immédiatement aperçu.
En fiction, si ce trait de caractère importe, cet aspect de la personnalité du personnage devrait être communiqué sans détour car ce n’est pas cet effort que l’auteur demande à son lecteur. Ainsi, bien que vous souhaitiez généralement aller au-delà du niveau de la caricature nous dit Dwight V. Swain, essayez de ne pas pousser le développement trop en profondeur au point que vos personnages tombent dans la confusion la plus totale.
Le personnage significatif dans la fiction est celui qui présente deux ou trois traits saillants. Nous ne connaissons jamais vraiment l’autre même un être aimé. Il existe pour nous principalement en termes d’impression dominante sur laquelle se greffe l’extérieur, son apparence, son discours, son idiosyncrasie, ses attitudes, ce qu’il fait, et par-dessus tout cela, il y a la relation que nous avons établie, la façon dont nous nous entendons avec lui
Le signe
Le signe permet de distinguer un personnage d’un autre. Ce peut être son âge ou son prénom. il serait bon que vos lecteurs aient au moins une idée de ce à quoi ressemble chaque personnage. Une moustache comme celle qu’arborait Adolf Hitler connote beaucoup de choses dans l’esprit d’un lecteur (et même dans la réalité).
Dwight V. Swain conseille de choisir deux ou trois signes distinctifs. On peut même utiliser des accessoires vestimentaires. Selon Swain, la reconnaissance d’un personnage passe par ces signes. Les détails physiques comptent aussi. Il est d’ailleurs intéressant de montrer si un personnage accepte certains de ses traits physiques ou s’il les rejette.
Un modèle comportemental est aussi un signe distinctif. Il décrit la manière habituelle d’un personnage de réagir à un type particulier de situation. Ainsi, le racisme ou le sexisme d’un personnage suintera de ses attitudes dans les situations où ces notions sont sollicitées.
Dwight V. Swain considère aussi que les capacités d’un personnage permettent de l’identifier plus facilement. C’est la possibilité pour le personnage de faire tout ce qu’exige son rôle ou sa fonction dans l’histoire.
Si, par exemple, l’histoire exige qu’il s’occupe d’une urgence médicale, a-t-il la capacité de le faire ? Que dire de la capacité à fabriquer une bombe, coiffer les cheveux d’une femme, changer une couche, poser des blocs de ciment, faire le plein de carburant ?
Pour Swain, le fait de ne pas donner aux personnages la faculté de se comporter de manière crédible peut détruire – ou créer – une histoire. Comment révéler ces questions de capacité ?
En tant qu’auteur de fiction, nous enseigne Swain, vous devez penser a priori et implanter dans votre personnage la capacité qui lui permettra de faire face aux exigences de vos situations. Vous devrez découvrir les signes ou les traits qui vont bien. Puis, vous y ferez référence plus tard, au fur et à mesure du développement de l’histoire.
Un signe est d’aider le lecteur à identifier, différencier, distinguer tous vos personnages. Il est également important que vous déterminiez les traits de chaque personnage majeur : ses modes de réaction habituels et ses schémas de comportement.
Un comportement spécifique
Ce qui compte, nous dit Swain, c’est que vous sachiez que les gens développent des façons particulières de réagir aux exigences de la vie, et que ces modèles ont tendance à devenir habituels. Par curiosité, on peut aussi se pencher sur ce que sont ces modèles et d’où ont-ils été récupérés.
Ce que nous suggère Dwight V. Swain me semble très pragmatique. Et on pourrait objecter qu’on risque le stéréotype et cela est blessant pour la créativité.
Néanmoins, choisir quelques traits de caractère (autonomes pris séparément) et les assembler pour former un personnage assez entier et que ce personnage règle aussi les éléments dont il a besoin pour exister, cela crée une unité, une authenticité. Nous sommes dans le vrai d’un personnage et en cela, nous préservons notre créativité.
Il est possible d’en discuter dans le forum si vous le souhaitez.
Vous devriez vous demander comment vous voulez qu’un personnage donné se comporte dans un type de situation particulier. Le personnage est-il un inquiet, un tendre, un râleur, un pique-assiette, un tyran ? Est-il cruel, gentil, pieux, hypocrite, égoïste, désintéressé, honnête, honnête seulement quand on l’observe, prévenant, irréfléchi ?
Pour ceux qui pourraient s’en intéresser pour travailler sur des personnages, je vous suggère l’étude de la Dukkha, l’une des quatre nobles vérités du bouddhisme.
C’est donc vous qui décidez des traits de votre personnage. Ensuite, mettez le personnage dans des situations qui lui donneront l’occasion de montrer ce dont il est capable avant qu’une crise ne survienne, afin que vos lecteurs ne soient pas surpris lorsque le personnage se comporte comme vous le souhaitez.
Des relations
Qu’en est-il des relations ? Appelez cela la façon dont nous interagissons avec les autres, nos associations et réactions avec les personnes avec lesquelles nous traitons ou entrons en contact. Dwight V. Swain ne pouvait nous donner une définition plus évidente.
Pour les besoins de la fiction, cependant, nous devons considérer ces relations de manière beaucoup plus approfondie. Ces relations individuelles détermineront la façon dont nos personnages agissent et réagissent, la façon dont ils réagissent aux choses que les autres disent et font au fur et à mesure que votre épopée progresse.
L’observation, vos lectures qu’elles soient de fiction ou non, des conversations, vos étonnements et questionnements… peuvent vous aider à gérer la difficile création de vos personnages.
Pourquoi donner à un personnage des défauts et des faiblesses ? Parce qu’ils constituent des outils que vous pouvez utiliser pour aider à contrôler la réaction du lecteur à un personnage – pour qu’il l’aime ou ne l’aime pas, l’accepte ou le rejette. Et c’est ainsi.
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