Les traits de caractère ne sont que des bribes du comportement et de la personnalité. Les quelques conseils suivants peuvent vous être utiles lors de la création de vos personnages :
Les manières de pensée, les sentiments, les comportements et les réactions aux frustrations ou aux problèmes, propres à un trait particulier de la personnalité, se regroupent pour décrire cette personnalité, une personnalité singulière (qui permettrait par exemple de distinguer deux personnages afin d’éviter la confusion du lecteur), mais sont rarement exclusifs à une personnalité.
Par exemple, la plupart des traits d’un aventurier diffèrent de ceux d’un être solitaire ou de quelqu’un de tout à fait conventionnel, qui ne soit pas plus grand que nature comme le sont souvent les héros de nos histoires, mais certains traits peuvent être similaires et se retrouver dans des personnages néanmoins très contrastés par ailleurs.L’accentuation d’un même trait crée des personnages très différents. Deux personnages peuvent faire la démonstration de leur timidité dans leur approche amoureuse. Mais l’un d’entre eux beaucoup plus timide pourrait être plus séduisant ou bien cette timidité maladive pourrait en faire un être foncièrement tragique.
Cela suppose, lors de l’invention d’un personnage et du choix d’un trait de caractère l’individualisant, de peser le poids de ce trait de caractère dans la personnalité du personnage. Jouer sur les degrés ajoute une complexité intéressante à un personnage.On peut rendre aussi un personnage plus extrême en insistant sur les traits négatifs ou positifs. On pourrait insister par exemple sur le don de soi ou l’altruisme pour qualifier un personnage ou bien ne pas chercher à faire de compromis avec la lâcheté d’un personnage afin que celle-ci soit bien comprise du lecteur.
Un personnage trop conventionnel pourrait être frustrant pour le lecteur qui apprécie que le héros de l’histoire, par exemple, se distingue de la normalité. Mais un personnage trop parfait l’agacera.Une fois définie, une personnalité, par définition, est stable ; mais si l’on place un personnage dans des circonstances extraordinaires, certains traits de caractère passent au premier plan tandis que d’autres s’effacent.
Cela arrive souvent après la crise structurelle qu’un héros rencontre au cours de son aventure. Vers le point médian de l’histoire, le plus souvent, tout semble perdu pour le héros (cela présuppose un dénouement heureux mais ce n’est pas toujours le cas). C’est alors qu’il puise en lui des ressources qu’il ne soupçonnait même pas. Et le troisième acte peut alors débuter.Des changements et des comportements inhabituels ont lieu dans nos vies, mais pas aussi souvent que nous aimerions le croire. Vos personnages ne sont pas des girouettes. Si un personnage lâche fait soudain un acte de courage impromptu, cela reste crédible si quelques indices de ce courage ont été formulés a priori.
En somme, lorsqu’un personnage montre soudain une facette de lui inattendue, cela suppose qu’il possédait déjà en puissance ce trait de caractère mais que les circonstances de sa vie et ses expériences ne lui avaient pas encore permis de découvrir. C’est comme une révélation mais ce ne peut être un Deus Ex Machina. Il faut que le comportement nouveau soit en germe chez le personnage.Les différentes périodes de la vie donnent lieu à des problèmes prévisibles – la recherche d’identité pour les adolescents par exemple – de sorte que certains traits peuvent être exagérés. On peut dénombrer six moments dans nos vies : l’enfance, l’adolescence, l’âge adulte, la maturité, la sénescence puis enfin la vieillesse.
C’est un mouvement. Au cœur de ce mouvement, il y a théoriquement un être qui ne change pas et qui correspond à sa véritable nature alors que la personnalité s’adapte aux différentes interrogations que ces âges de la vie suscitent. A la maturité par exemple, peut-être que notre finitude essentielle se fait davantage sentir et alors pourrait-on devenir plus morose, plus sombre alors que notre personæ couvrait d’un voile (souvent inconscient) cette angoisse.Selon la psychologue Linda Edelstein, nous avons tendance à répéter encore et encore nos idiosyncrasies. Si nous avons un tempérament colérique ou si nous n’allons jamais jusqu’au bout des choses, on peut certes faire des efforts pour lutter contre cette propension mais elle est un peu comme cet éternel retour de la pensée nietzschéenne et rejouer encore et encore le même comportement est une nécessité. Notons que les exemples donnés sont apparemment négatifs mais vertus et vices sont tout autant concernés.
Le fossé entre un comportement normal et un comportement pathologique n’est pas net et clair ; Ici aussi, il y a des degrés dans les valeurs. Nous existons entre la normalité et le pathologique.
On peut être normal dans certains domaines du fonctionnement psychologique, mais perturbés dans d’autres : certaines phobies peuvent ne jamais se manifester si l’individu évite le stimulus, qu’il s’agisse des hauteurs ou de serpents ou de quoi que ce soit d’autres (chacun a ses propres phobies même si l’on retrouve parfois les mêmes parmi les individus). Nous pouvons nous comporter de manière conventionnelle dans de nombreux domaines et avoir encore des bizarreries ou des déviances cachées. Par exemple, la plupart des agresseurs d’enfants sont connus de l’enfant et pourtant sont capables de se comporter de manière appropriée lorsque d’autres personnes sont présentes. On peut aussi s’interroger si la victime possède elle aussi un comportement normal et un comportement pathologique en fonction des circonstances.Pour nous adapter aux différentes circonstances et situations de la vie, nous élaborons des stratégies. Le succès aidant, nous ne réinventons pas la roue à toutes nouvelles situations. Alors, comme par habitude, nous appliquons aux nouvelles conditions les comportements qui nous ont permis de nous sentir mieux auparavant.
Seulement, cela peut fonctionner certes mais par chance. Chaque situation apporte son lot d’incertitudes et des stratégies passées qui ont réussi à un moment peuvent échouer à un autre moment. Un enfant qui grandit avec un père alcoolique peut apprendre intelligemment à être invisible comme moyen de défense, pour se protéger par exemple de l’alcool mauvais du père. Cette capacité, nécessaire dans l’enfance, peut s’avérer désastreuse pour l’adulte marié qui n’a pas d’autre moyen d’interagir pendant les périodes de stress.Et puisqu’on a tendance à présenter les mêmes caractéristiques lorsque nous sommes placés dans des situations similaires, un même tempérament se répète quelles que soient les circonstances.
Un homme très compétitif fera probablement preuve d’ambition au bureau, en faisant son jogging ou en jouant au Monopoly avec sa famille, par exemple.
Cette liste que nous donne Linda Edelstein est orientée vers une construction psychologique du personnage, tenant compte de la situation personnelle de chaque personnage car nombre des points soulevés (et surtout en fiction, d’ailleurs) peuvent s’originer dans un trauma.
Il existe une myriade de traits qui se combinent chaque fois différemment pour rendre chacun de nous unique, et qui construisent une personne et un personnage de fiction qu’on les considère ou non comme des imitations de la vie, avec une cohérence interne, de sorte que certains éléments traversent toute la caractérisation qu’un auteur donne à son personnage lorsqu’il l’élabore même si certains traits sont hors de la vue (et des autres personnages et du lecteur).
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