FAIRE UN PLAN EN 8 SÉQUENCES

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Faire un plan permet de développer de nombreuses idées, force à faire de meilleurs choix dans ses scènes et c’est aussi un guide lorsque commencera vraiment le travail d’écriture. Le principe du plan est qu’il demande moins d’heures d’écriture. Parce qu’en fait, il laisse la place libre lorsque l’écriture du scénario se mettra en branle.

Un plan pratique a simplement besoin que soit couché sur le papier les points majeurs d’une histoire afin qu’ils servent de guide. Et il n’est pas quelque chose de figé. Il s’adaptera au fur et à mesure que l’histoire prendra de la consistance.
Une histoire est faite de sections. Ces sections sont des séquences. Une technique assez facile à mettre en place est de découper son histoire en 8 de ces séquences.

Une histoire en quatre actes

Posons l’hypothèse que notre scénario présente 4 actes :

  1. Acte Un
  2. Acte Deux (jusqu’au point médian)
  3. Acte Deux (entre le point médian et l’articulation de l’acte Trois)
  4. Acte Trois

Maintenant les 8 séquences seront réparties plus ou moins grossièrement entre ces 4 actes.

Séquence

Chacune de ces séquences permettra de développer et l’histoire et les personnages.

Décrire chaque séquence en trois phrases

Pour définir une séquence, le mieux est encore de se demander à quels moments l’histoire change de direction comme un rebondissement par exemple. Ou bien encore à quels moments votre personnage principal éprouvera une émotion qui le bouleversera ou lorsqu’il prendra une décision.

Lorsque vous écrivez le plan, ne pensez pas en scènes. Seulement en séquences, c’est-à-dire en ensembles de scènes véhiculant une même signification. Une séquence peut alors prendre entre 10 et 15 pages lorsque vous la compléterez des détails qui la concrétiseront.

Chaque séquence est une histoire dans l’histoire. Pour qu’il en soit ainsi, chaque séquence possédera un but, une action et une complication (difficulté ou problème). Il ne vous reste plus qu’à décrire chaque séquence en la décomposant en trois phrases lui donnant un but, une action et une difficulté.

Le but  est ce que votre personnage principal veut dans cette séquence. Ce qui anime ce personnage principal est qu’il a une intention. Et il veut la mener à son terme.

L’action consistera en ce qu’il fera pour concrétiser son intention. Mais il rencontrera des difficultés pour ce faire. Les intentions des personnages nourrissent l’intrigue. L’intention est une motivation et cela crée de l’action.

Face aux difficultés, l’intention première d’un personnage peut évoluer (il pourrait se rendre compte que depuis le début de l’histoire, il suit un mauvais chemin par exemple). Et tous ces nouveaux obstacles, ces nouvelles épreuves sont destinés à faire douter le personnage.

En fiction, le personnage principal ne se contente pas de désirer. Il va à la rencontre de son désir. Il fait ce qu’il faut pour l’assouvir. Il s’engage donc dans une action. Le conflit qui prend la forme de complications menace l’objectif du personnage. Alors celui-ci va tenter de contourner cette difficulté. Il élaborera une stratégie ce qui lui donne un objectif temporaire et l’histoire progresse ainsi jusqu’à son dénouement.

L’acte Un du Magicien d’Oz
La séquence 1

Son objectif :
Dorothy veut échapper à Almira Gulch qui menace Toto.

Action :
Dorothy s’enfuit de la maison pour protéger Toto des manigances de Gulch.

Complication :
Dorothy rencontre le Professeur Marvel qui lui révèle que sa tante est malade d’inquiétude. Dorothy se décide à regagner le foyer familial.

Vous constaterez que cette Séquence 1 décrit un échec pour Dorothy et que l’enjeu est encore plus puissant puisqu’en se rapprochant de Gulch, la vie de Toto est sérieusement menacée.

La séquence 2

Son objectif :
Dorothy veut s’en retourner auprès de sa tante.

Action :
Arrivée à la ferme, une tornade s’abat sur la maison. Il est trop tard pour que Dorothy puisse se réfugier dans la cave avec les autres alors elle s’enferme dans sa chambre.

Complication :
Emportée par la tornade, la maison atterrit à Munchkinland dans le pays d’Oz. Au passage, elle écrase une sorcière dont la sœur, la méchante sorcière de l’Ouest, jurera de venger cette mort atroce faisant d’elle la pire ennemie de Dorothy.

La décomposition des séquences

L’acte Un est l’espace de l’exposition. Ne vous laissez pas submerger. Laissez les détails de côté. Faites en sorte de marquer le mouvement du personnage comme Dorothy qui fuit la maison puis se voit forcer d’y revenir mais trop tard pour s’y protéger.
Frappez fort sur l’articulation avec l’acte Deux. La séquence 2 devrait décrire l’événement qui va véritablement lancer l’aventure.

La menace sur Toto est l’incident déclencheur (du moins on peut émettre cette hypothèse). Elle est la cause du retard de Dorothy mais l’événement majeur, le nœud dramatique est l’envolée de la maison vers Oz avec Dorothy, seule, à son bord.

La première partie de l’acte Deux devrait être consacrée à la découverte de ce nouveau monde que le personnage principal ne connaît pas. Souvent, un mentor est présent qui va aider le personnage principal à acquérir les premiers rudiments pour ce voyage dans l’inconnu.
La séquence 4 contiendra le point médian (c’est approximativement le milieu de l’histoire). Habituellement, pour donner de l’ampleur à l’intrigue, c’est un moment douloureux pour le personnage principal.

En fait, si l’auteur a prévu un dénouement que nous qualifierons d’heureux, le point médian emmène le personnage principal dans une grave crise. Il est littéralement au creux de la vague. Un événement sous forme de rebondissement a pratiquement anéanti la situation du personnage principal au point qu’il ne semble plus y avoir de solution possible à son problème.

C’est aussi un moyen dramatique qui permet au lecteur de se réinvestir auprès du personnage principal (le ticket d’entrée dans l’histoire). La force antagoniste joue un rôle de premier plan dans ce point médian.

La seconde partie de l’acte Deux débute sur les conséquences de l’événement décrit dans la séquence 4. La crise du héros lui a ouvert les yeux. Pour la toute première fois, il va à la rencontre de sa nature profonde. Cette révélation est une véritable épiphanie (la tragédie grecque préfère le terme d’anagnorisis).

Cette prise de conscience tend à être assez excitante. En effet, c’est comme si le personnage se redressait, comme s’il était soudain doté d’une puissance de vie comme jamais. C’est un moment qui doit entraîner le lecteur.
Dans cette seconde partie, les enjeux sont aussi élevés. Les relations entre les personnages sont plus intenses ou plus tendus. La présence de l’antagoniste est plus prégnante.

Sous l’angle de la structure, il importe peu que le moment de crise et de ses conséquences où tout semble perdu se produise dans la séquence 5 ou la séquence 6 (ou bien qu’il débute dans la séquence 5 et s’étend jusque dans la séquence 6).

Quant à l’acte Trois, il permet au lecteur de saisir que le personnage principal a suffisamment appris des leçons de son aventure pour accomplir son objectif.

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