Le protagoniste d’une histoire ne devrait pas errer là où la vie le pousse. Nous ne devrions pas non plus.
Nous nous laissons trop souvent gagner par l’indolence. Si nous ne sommes pas motivés, si nous n’avons pas de but ni d’ambition, alors nous sommes à la dérive. Bien sûr, beaucoup de facteurs sont intervenus dans nos vies qui ont les recouvertes d’un voile apathique. Et ce n’est pas seulement de la procrastination.
Il semble évident aussi que nous n’avons pas le pouvoir de changer le monde. Il y a trop de choses que nous ne maîtrisons pas. Néanmoins, nous pouvons nous accrocher à nos valeurs et les défendre contre toute interférence.
Encore faut-il que nous connaissions nos valeurs, celles qui nous importent le plus. Si nous prenons conscience de ce qui importe dans nos vies, nous nous fixons un but.
Avoir un but pour vivre sa vie
Ignorer les valeurs qui nous définissent (ou celles de notre personnage), c’est assurément l’errance. Cette hésitation incessante ne nous permet pas de faire les bons choix. Nous prenons nos décisions non pas par raisonnement ou intuition (en interne, en quelque sorte) mais sur les considérations et les circonstances extérieures, imposées (telle la pression sociale).
Ainsi, ce sont les expectations d’autrui auxquelles nous nous conformons. Mais qu’en est-il des nôtres ? Et un personnage de fiction surtout s’il est le protagoniste doit se battre pour que sorte au grand jour ses valeurs et ses croyances.
La conformité est la voie royale de l’anonymat. Et non seulement cette disparition littérale de la vie ne nous permet pas de vivre mais elle nous donne aussi un sentiment de gâchis répugnant.
Assumer ses valeurs, c’est se donner un but, une direction, un sentiment de complétude. Et certainement, le sentiment d’aimer la vie. Ce que d’aucuns appellent le bonheur.
Les décisions du personnage sont selon ses valeurs
Peut-être avons-nous une idée confuse de nos valeurs, de nos croyances. Nous sommes encore dans l’hésitation. Lorsque nous prenons une décision qui ne nous correspond pas, nous entrons en conflit avec nos croyances et nos valeurs.
Faire un choix conduit à l’action. Si ce choix est forcé, nous ne pouvons que rencontrer la frustration. Si nous prenions le temps de la réflexion et si nous méditions sur ce que nous valorisons, nous pouvons alors trouver le courage et la confiance de prendre des décisions fondées sur nos valeurs véritables.
Le plus difficile ne sera plus d’être confronté à des dilemmes insolubles. Puisque lorsque nous serons face à un choix, le questionnement sera seulement de s’interroger si les options possibles s’alignent avec nos valeurs et nos croyances.
Et un personnage de fiction résoudra son dilemme ultime de la même façon puisque qu’au cours de ses pérégrinations, il aura appris à reconnaître ce en quoi il croit vraiment.
Se tenir à ses valeurs est une forme de liberté par l’autonomie et l’indépendance que cela offre en regard des opinions qui ne sont rien d’autres que préjugés, idées toutes faites et autres à priori qui ne sont certainement pas nous.
Nos valeurs nous permettent de faire les bons choix en période de crise. Et j’en reviens au personnage principal d’une fiction qui doit connaître vers la fin de l’acte Deux un grand moment de doute au cours duquel tout semble perdu.
C’est en s’accrochant à ses valeurs que se produira alors une illumination épiphanique (ou bien en prenant conscience de ses valeurs). Il trouvera alors en lui les ressources nécessaires pour affronter dans un ultime moment décisif la force antagoniste.
Et dans nos vies réelles, c’est aussi pour nous le moyen de faire face à l’adversité.
Découvrir ses valeurs, ce n’est pas se fixer un objectif
Le questionnement doit porter sur ce que nous considérons comme vraiment important pour nous. Il suffit de se remémorer ces moments dans nos vies où l’on s’est senti accompli, entier. Ce sont des moments où nous avons été heureux.
Ce bonheur n’est pas anodin. Il témoigne qu’au cours de ces moments particuliers, ce qui nous a fait agir était en harmonie avec ce que nous sommes vraiment. Concrètement, nous étions en accord avec nos valeurs.
Lorsque nous inventons un personnage, il est bon de lui attribuer au moins 5 valeurs qui le définiront. Peut-être n’aura-t’il point conscience de tout ou partie de ces valeurs. Il lui faudra apprendre alors à les découvrir au cours de l’intrigue.
Et dans nos vies réelles, nous pouvons nous aussi nous mettre à la recherche d’au moins 5 valeurs et ensuite les classer par ordre d’importance. Dans l’idéal, ces valeurs se complètent. Il peut arriver cependant que deux d’entre elles soient conflictuelles.
Cela signifie probablement que vous vous mentez à vous-mêmes concernant l’une de ces valeurs. Prenez le temps de remettre en question votre liste de valeurs et croyances afin qu’aucune d’entre elles ne soit contraire. Par exemple, supposons que parmi vos valeurs les plus cruciales figurent la famille et l’activité professionnelle.
Ces deux valeurs sont antinomiques. On ne peut privilégier dans sa vie à la fois sa famille et son activité professionnelle. Aucun mouvement, aucune dialectique n’est possible.
Vivre ses valeurs au quotidien nous permet d’aller au-delà de limites imposées. Si elles s’opposent, c’est un statut quo. Nous n’avançons plus. Nous perdons le sens de l’avenir.
Quelques exemples de valeurs
- Un esprit aventureux
- La recherche d’un équilibre dans sa vie
- La confiance en soi
- La maîtrise de soi
- La créativité
- La soif de connaissance ou le besoin de vérité ou de sagesse
- La foi en Dieu ou toute autre spiritualité
- La famille
- La sécurité financière ou se sentir en sécurité
- L’amitié
- La liberté ou l’indépendance (ou autonomie)
- Un épanouissement personnel
- Une sorte de rédemption
- Profiter de la vie
- Evoluer dans sa vie
- Etre heureux
- Etre en bonne santé (ou soigner son corps)
- Croire en un monde meilleur
- L’honnêteté ou l’intégrité
- L’humour
- La bonté
- La paix de l’esprit
- Le pouvoir
- Privilégier la réflexion
- Le don de soi (donner de son temps aux autres)
- La force physique
- La réussite sociale
- …
Parce que j’en ai vraiment besoin.