La linéarité est simplement le rapport de causalité qui existe entre les événements décrits dans l’histoire. De sorte que chaque scène est le résultat (ou conséquence) d’une scène qui l’a précédée (quel que soit le moment où cette précédente scène ait pu se produire).
Ainsi, des événements du passé d’un personnage peuvent intervenir dans le présent du scénario (l’histoire contée) pour suggérer chez le personnage un type de comportement qui fut autrefois influencé par exemple par un trauma.
Le scénario met donc en place une chaine d’événements. Ces moments de l’histoire sont autant de points qui intéresseront le lecteur et qui le maintiendront dans l’histoire.
Une scène se déploie devant nous. Nous commençons à nous intéresser à ce qui s’y passe. Puis une seconde scène (immédiate ou différée) se source auprès de la première scène. C’est ainsi que l’auteur relance mon intérêt.
Or si j’attends vainement sur ce quoi devrait déboucher la scène que je viens d’observer, les conséquences d’un choix du héros… mon intérêt pour ce qui se passe dans l’histoire se dissipe. Puisque j’attends quelque chose qui ne vient pas.
Maintenir l’intérêt du lecteur dans le scénario
Lorsque chaque scène mène ou se résout dans une scène en devenir, je ne cesse de me demander ce qu’il va bien pouvoir se passer ensuite. Ce qui crée aussi de la tension dramatique. Mais surtout, je m’implique davantage dans l’histoire.
Cet intérêt est crucial en particulier pour les séries. Nous devenons si passionné par ce qui peut arriver aux personnages au fur et à mesure des épisodes que nous restons absorbés au fil des saisons. Ce n’est certes pas facile car l’auteur doit aussi consteller son scénario avec des intrigues secondaires qui sont autant de lignes dramatiques possédant leur propre rapport de causalité.
Comment s’assurer qu’une scène bénéficie d’un sens dans l’ensemble ? Il suffit de se demander si l’histoire fait toujours sens sans cette scène. C’est-à-dire si l’on comprend d’où elle vient (c’est-à-dire pourquoi elle est là) et que l’on entrevoit une scène subséquente, c’est-à-dire que cette scène deviendra le passé d’une scène future.
Si votre interrogation répond à ces deux exigences, alors votre scène est fermement ancrée dans le scénario. Elle participe à la logique de votre scénario. Elle fait partie du Tout. Car si vous décidiez de la retirer (gardez en tête qu’une histoire est d’abord un ensemble de décisions et de choix que fait l’auteur), il y aurait un trou. Le lecteur ressentira qu’il manque quelque chose de nécessaire.
Alors autant combler dès la planification les trous possibles.