ARCHÉTYPE : ISIS, LE MESSIE FÉMININ

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Parmi les emblèmes de la déesse Isis figure le disque solaire. on peut interpréter ceci comme une illumination pour ceux qui l’entoure.
Les artistes et les poètes ont fait de Isis le symbole des lois cachées de la nature.

Isis, ayant volée le nom secret de Rê, put bénéficier des pouvoirs vivificateurs et créateurs du dieu.
Selon certaines théories, le christianisme, syncrétisme de cultes plus anciens, s’est inspiré du Pouvoir de Vie de la déesse dans sa conception de la résurrection par le mystère de la croix de vie éternelle.
Ignorant ceux dont l’étroitesse d’esprit la récusait et la traitait d’impie, Isis est toute consacrée à aider ses enfants à trouver le salut et la liberté.

Une puissance créatrice

Symbole de puissance créatrice, elle est beauté, amour, compassion et par sa capacité créatrice, source de transformation.
Pour décrire cet archétype de messie féminin, la déesse Isis est surtout utile comme forme possible de cet archétype.

Mais il faut surtout voir en lui un androgyne. Ce qui permet de puiser en lui des traits de caractère et des comportements pour la définition de personnages de fiction. La seule différence du messie féminin est que la part féminine est amour et illumination alors que la part masculine se contente de montrer la voie de l’amour et de l’illumination.

Le messie féminin est le salut. Jeanne d’Arc par exemple serait le sauveur de son peuple. Et non pas un prédicateur qui ne fait que prêcher la parole de Dieu.
Le messie féminin s’inscrit dans l’action alors que la part masculine s’installe dans la passivité.

Afin de décrire concrètement l’action de ce messie féminin, des traits de caractère de l’archétype de Artémis (l’amazone) peuvent être empruntés.

Concernant cet archétype, lire :
SOURCE D’INSPIRATION : ARTEMIS

Un modèle malgré elle

L’archétype du messie féminin n’a pas nécessairement à être lié au divin. Ce serait davantage symbolique : il sait qu’il doit accomplir quelque chose d’important. Comme si sa vie était prédestinée à ce quelque chose qui affectera la vie de beaucoup d’autres.

Ce type de personnage (inspiré de Isis) est fortement concerné par les situations difficiles dans lesquelles autrui peut se trouver (et en particulier des femmes). L’une des solutions qu’il apporte est l’épanouissement spirituel.
Cet archétype aide les autres à trouver leur propre voie par son engagement auprès d’eux. Il aide à soigner autant les corps que les âmes.

Sa facilité à comprendre autrui dote ce personnage d’une grande écoute et dans le même temps, inspire en lui la crainte que sa présence auprès des autres ne soit pas interprétée comme une aide désintéressée.
C’est une source de conflits qui effraie ce personnage.

Par ailleurs, c’est quelqu’un qui a un véritable but dans la vie et qui n’est pas enclin à s’en détourner. Ce qui l’autorise à se montrer ferme envers les autres (d’où peut-être un rejet de ceux-ci).
Les relations sont parfois houleuses lorsque les autres personnages nie ou refuse l’aide que ce messie féminin leur impose de manière si intransigeante.

Cependant, bien qu’il défende ses propres valeurs, l’archétype de Isis ne fait pas de prosélytisme. C’est d’abord un observateur des religions et des systèmes de croyances. C’est un personnage assez positif persuadé que les efforts fournis sont toujours récompensés.

Une autorité spirituelle ?

Ce messie féminin possède un vrai pouvoir intellectuel et moral.Il n’offre aucunement aux autres une persona. C’est une personnalité pure qui échappe aux conditions matérielles et culturelles de son époque.

Son engagement auprès d’autrui pourrait par exemple l’inciter à prendre position contre l’aliénation et la prostitution des femmes. C’est cet aspect de sa personnalité cherchant toujours le salut des hommes et des femmes de ce monde qui pourrait en faire une autorité spirituelle.
Néanmoins, lorsqu’il est représenté sous les traits d’une femme, son apparence féminine est critiquée par l’opinion publique toujours prompte à nier qu’une femme puisse servir de guide à l’humanité.

Cette figure féminine est souvent en butte aux préjugés sur l’égalité des sexes. Mais elle tente malgré cela de faire accepter son message quitte à se mettre en péril. Comme l’a fait Jeanne d’Arc.
Elle peut être considérée comme une hystérique par une bonne partie de l’opinion publique. D’autres s’horrifieraient qu’une femme puisse ainsi s’exposer et sortir de son rôle de femme au foyer.
Et ce qu’elle accomplit en actes est souvent nié ou dénigré.

Cet archétype est assez pratique pour en faire un héros car il possède comme ce dernier un but dans sa vie qu’il cherche à accomplir avec une farouche volonté.
Et il a tout comme le héros un sens du sacrifice.
Rosa Parks, la mère du mouvement des droits civiques, a beaucoup sacrifié pour devenir cette figure emblématique  de la lutte contre la ségrégation raciale aux Etats-Unis.

La défense des femmes et des faibles

La cause des femmes a toujours préoccupé cet archétype dans les systèmes sociaux fondés sur le patriarcat. Il a toujours cherché à élever le statut des femmes.
Pour le messie féminin (que votre personnage soit un homme ou une femme et qu’il lui emprunte des traits de caractère), toute manifestation de la vie est suffisante pour expliquer son action auprès des hommes et des femmes qui souffrent.

On peut peut-être reproché à cet archétype que son combat soit davantage orienté vers une élévation spirituelle des individus et s’aveugle sur les nécessités dans lesquelles ceux-ci se trouvent. Mais l’attention qu’il porte aux enfants et aux animaux et à tous ceux qui n’ont pas les moyens de se défendre eux-mêmes prouve que son action morale n’est pas stérile.

Ses actes cherchent à faire évoluer moralement et spirituellement les hommes et les femmes mais pour le messie féminin, c’est le préalable à une transformation fondamentale de la société.
Il valorise davantage l’âme que le corps. Néanmoins sa lutte ne permet pas de dissiper la souffrance.
C’est comme s’il considérait que celle-ci soit la voie de la rédemption par la mortification.

C’est probablement par ses peurs qu’un personnage est le mieux défini. Dans une fiction, le regard de l’antagonisme vise ce qui effraie le héros.
Le messie féminin peut alors éprouvé que les personnages pour lesquels il donne tant de lui-même soient entraînés sur le mauvais chemin par ceux qui l’ont déjà emprunté ou qui sciemment cherchent à égarer les hommes.
Cet antagonisme pourrait être alors une force politique, religieuse… Une institution ou une autorité ou encore une entreprise dont le pouvoir de ses dirigeants s’appuie sur une quelconque relation d’asservissement des hommes et des femmes (qu’ils emploient ceux-ci ou non).

Le martyr

Face à quelque chose de plus puissant que lui et pour lequel il représente un danger, le messie féminin encourt le risque d’être persécuté. Mais il acceptera ceci parce qu’il le comprendra comme part de sa destinée.

Par contre, si d’autres souffrent à cause de son action, il peut en éprouver une forte culpabilité. Et de les voir souffrir le dévaste.
C’est aussi un personnage pressé qui a toujours peur de manquer de temps pour accomplir ce pour quoi il est fait dans ce monde.

C’est un être qui a besoin de se sentir lié à quelque chose qui le dépasse. Mais c’est aussi quelqu’un qui a besoin d’un amour inconditionnel. La négation de cet amour ou l’indifférence le blesse.
Et comme beaucoup de héros de fiction, il va d’abord devoir combattre ses propres démons s’il veut trouver sa place dans ce monde et mener à bien la mission qu’il ne peut s’expliquer que par l’intuition qu’il y a quelque chose de plus grand que lui qui le lui commande. Peut-être quelque chose de divin.

Pour ce personnage, l’autre n’est pas un objet. Mais cet autre est-il capable de ne pas voir en lui un simple objet ? Est-il capable de saisir toute la conscience qui lui fait face ?

L’effort moral du messie féminin est intense et se confronte à la réalité quotidienne. Son choix, cependant, est de s’engluer dans des réalités où sa lucidité saigne devant le spectacle misérable qui s’offre à son regard.
Et pourtant, son humilité ne le place jamais au-dessus des autres.

Le regard des autres

Sa persévérance est proche de l’insistance. Les autres personnages peuvent le voir comme une chose bien autant que mauvaise. Cet archétype peut être vu comme un idéaliste ou bien comme un fou. De toutes façons, cela lui importe peu.

Un antagonisme possible envers le messie féminin peut être les autorités religieuses qui peuvent voir en lui une concurrence néfaste. Comme ce fut le cas pour Jeanne d’Arc.

Ce regard antagoniste peut forger les certitudes du messie féminin si vous en faîtes le héros de votre histoire. Il n’y a pas grand chose à changer dans sa personnalité. Au contraire, ses croyances se trouvent renforcées par l’opposition qu’il subit.
Une opposition qui vient titiller ses peurs.

Il faut donc inventer les peurs ou bien se demander comment il peut vaincre ce qui l’effraie dans sa vie. Vous pourriez même travailler sur les obstacles et en déduire les peurs que ces obstacles pourraient signifier.

Vous pourriez vouloir mettre l’accent sur ses qualités de guide spirituel. Et devra-t-il apprendre alors à être le porte-parole d’une communauté en colère ?

Son engagement social peut-il conduire un tel personnage à une crise d’identité ? A t-il besoin de découvrir en lui son individualité en se détachant du groupe ?
Ou doit-il apprendre à vivre ses croyances pour s’épanouir totalement ?

Une nature à découvrir

Un arc dramatique intéressant à travailler est celui d’un messie féminin en devenir. Lorsqu’il nous est exposé dans son quotidien au cours de l’acte Un, il lui manque quelque chose dans sa vie.

Il a besoin de s’engager auprès des autres même s’il ne le sait pas encore. Il va devoir agir et apprendre à dépasser les résultats de ses actes. Ce personnage doit saisir l’essence spirituelle des événements et mener ceux qu’il illumine vers une compréhension nouvelle du monde.

Il lui faudra néanmoins non seulement faire face à ceux qui l’accusent et à ses propres doutes.
Cet archétype est plutôt destiné à aider les autres à grandir plutôt que d’évoluer lui-même au cours de l’intrigue. On peut en faire un héros mais dans une fonction de mentor, il sera plus facile à créer.

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