LES 12 PRINCIPES A LA SOURCE D’UN SCENARIO

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dramatiquesPrincipes énoncées par Michael Hauge s’appuyant sur Avatar pour en faire la démonstration.

Une structure se compose de principes structuraux et d’outils narratifs qu’il faut savoir utiliser. Ces dispositifs narratifs sont destinés à maximiser l’expérience émotionnelle du lecteur.

L’Outer Motivation 

MICHAEL HAUGE : OUTER MOTIVATION

Chaque scène, événement ou personnage devraient contribuer à l’Outer Motivation de l’héroïne ou du héros, c’est-à-dire à leur objectif extérieur. En quoi consiste cette contribution ? Soit à les rapprocher de leurs objectifs, soit à les rapprocher de leur besoin, soit à créer des obstacles sur la voie de l’objectif ou du besoin. Dans Avatar, l’objectif de Jake est de protéger les Na’vi de la volonté expansionniste des humains.
Son besoin est de gagner l’amour de Neytiri.

Une gradation dans l’intensité des épreuves et des obstacles

Le conflit doit se construire. Chaque épreuve que doivent affronter le héros ou l’héroïne sera de plus en plus difficile à surmonter. Il arrive d’ailleurs assez souvent que les premières difficultés posent rarement un sérieux problème au protagoniste. Ce qui instille en lui une fausse confiance qui intervient ensuite dans la difficulté croissante du conflit.
Gardez à l’esprit que ce conflit doit être maximal au moment du climax (l’ultime confrontation).

Le rythme de l’histoire

Dans Avatar, le premier acte contient beaucoup d’exposition sur Pandore, sur l’avatar.. Grace et Quaritch fournissent beaucoup d’informations. L’acte Deux possède plus d’actions ce qui incidemment augmente le rythme de la narration.
Et l’acte Trois avec la séquence de la bataille finale et des moments de conflits qui se succèdent rapidement a poussé le rythme à son maximum.

Le rythme se définit donc bien dans la succession de scènes dont la durée est de plus en plus écourtée ce qui donne une impression de rapidité. Selon ce point de vue, la durée des scènes se réduit donc au fur et à mesure de l’avancée de l’intrigue.
Et il est aussi logique que l’exposition ait lieue dans l’acte Un, acte pendant lequel l’histoire n’exige pas de prendre un véritable élan.

Le rythme peut être aussi considéré sur un plan plus abstrait, plus émotionnel lorsque les scènes se mettent à créer du conflit ou de l’anticipation de conflit. Par exemple, dans les scènes d’exposition de Pandore et des avatars, on apprend de la bouche de Quaritch (l’antagoniste, nemesis dans le vocabulaire de Hauge) à quel point est hostile Pandore.
Grace aussi est très conflictuelle avec Jake quand elle lui fait comprendre qu’il n’y connait rien en science et sur ce qu’elle fait ici.

Un grand huit d’émotions

Il est préférable de ménager des moments de calme après de grosses séquences de tension. Simplement pour préserver le lecteur/spectateur qui pourrait céder comme un barrage s’il est trop abreuvé d’actions.
Ces moments de relâchement de la tension permettent au lecteur de reprendre son souffle et de préparer la prochaine scène d’action ou du moins le prochain conflit.

Lire à ce propos :
LE GRAND HUIT DE LA TENSION

Créez de l’anticipation

Le lecteur/spectateur essaie toujours de deviner ce qu’il va bien pouvoir se passer ensuite. Les confrontations entre les personnages, les rebondissements sont souvent brefs. Il n’y a nul besoin de s’étendre sur de tels moments. Il est dans leur nature d’être succincts.
Par contre, l’anticipation d’événements est très rémunératrice vis-à-vis du lecteur et de la lectrice et peut être étendue à l’infini. Un pneu qui se dégonfle par exemple peut être amorcé très tôt dans l’histoire et voir sa conclusion juste avant le climax ou participer au moment de crise que devrait connaître tout héros ou héroïne (moment de crise intérieure où ils ont véritablement conscience d’eux-mêmes).

Dans Avatar, l’importance du masque respiratoire crée une anticipation encore incertaine pour le lecteur/spectateur lorsque cette information est donnée mais qui prend tout son sens lorsque Jake ne peut l’atteindre et suffoque.

Une ironie dramatique

C’est-à-dire en communiquant une information au lecteur et à la lectrice que les personnages ignorent. Le lecteur/spectateur est ainsi dans une position supérieure par rapport aux personnages.
L’ironie dramatique génère elle aussi de l’anticipation d’un conflit à venir lorsque l’information que le lecteur/spectateur possède sera enfin communiquée aux personnages.

L’ironie dramatique appartient à un domaine que l’on peut qualifier de distribution de l’information. Vous devez maîtriser comment vous souhaitez communiquer cette information pour que votre scénario ait un impact maximal sur votre lecteur/spectateur.
C’est ainsi que nous comprenons que Jake est tombé amoureux de Neytiri avant qu’elle-même, ses parents ou Tsu’tey en prennent conscience.

Surprendre

Lecteurs et lectrices sont toujours curieux et souhaitent anticiper ce qu’il va se passer ensuite. Mais pour garder une telle attention éveillée, il vous faut parfois les surprendre avec un rebondissement. Pour Michael Hauge, ces retournements de situation sont primordiaux dans la comédie, le thriller et l’horreur.
Ils ajoutent respectivement à l’humour, à une décharge émotionnelle et à la peur.

Jouez avec la curiosité

N’expliquez pas tout ce qu’il arrive quand cela arrive. Le lecteur/spectateur adore tenter de deviner qui a commis le meurtre, comment le héros va pouvoir surmonter le conflit ou quelles sont ses véritables motifs.

Préfigurez les actions et les possibilités de vos personnages

Pour Michael Hauge, cette préfiguration de ce que peuvent faire les personnages d’un scénario est ce qui rajoute de la crédibilité à l’histoire. Pour faciliter ce présage, il suffit de révéler des informations au lecteur/spectateur bien avant qu’elles n’aient un rôle effectif à jouer dans l’intrigue. C’est le principe du Chekov’s Gun : un fusil accroché au mur est présent dès le premier acte. Mais ce n’est qu’au troisième acte, par exemple, qu’il prendra tout son sens lorsque le personnage principal s’en emparera pour tenter de sauver sa vie.
Ainsi, ce geste est logique. Si par le plus grand des hasards (un Deus Ex Machina), le personnage principal se procurait un fusil, cette scène aurait été impossible à croire.

Marquez l’évolution psychologique du personnage

Comme si vous placiez un traceur sur le parcours psychologique du personnage aux différentes étapes du scénario. Vous répétez une situation, un objet ou des dialogues. Ainsi le lecteur/spectateur peut comparer avec la fois précédente où une situation a déjà été vécue par un personnage, où un objet est déjà apparu ou bien des dialogues déjà dit. Par exemple, dans Avatar, le mot Cœur et l’expression Je te vois sont répétées pour marquer le déplacement de Jake d’une vie de devoir aveugle et désespéré à une vie du cœur alors qu’il se rapproche de plus en plus de lui-même, des autres et d’un véritable pouvoir spirituel.

Définissez un enjeu personnel pour chaque personnage

En plus du héros ou de l’héroïne qui devraient être motivés par un enjeu puissant, chaque personnage quelque peu important pour l’intrigue devrait être en mesure de tout risquer pour préserver ce qui est important pour lui. Bien sûr, l’enjeu est multiple dans ses représentations : de l’argent, son emploi, un être aimé, sa dignité, un rejet ou sa propre destinée..
Et gardez à l’esprit que l’enjeu se concrétise par une menace.

Une question de durée

Plus la durée diégétique de votre histoire est courte et plus le lecteur/spectateur restera engagé dans celle-ci. Dans Avatar, Quaritch dit à Jake qu’il a trois mois pour que les Na’vi abandonnent leur territoire sinon les mercenaires attaqueront. Cela condense l’histoire, lui donne une durée ; ainsi qu’un compte à rebours, facilitateur de tension dramatique.

Tentez d’ailleurs de toujours placer un compte à rebours lorsque l’histoire s’y prête. Dans Avatar toujours, Jake est prévenu que sans son masque, il sera inconscient dans les 20 secondes et mort au bout de quatre minutes.
Voilà un décompte très tendu lorsqu’au moment du climax, Jake ne parvient pas à mettre son masque et s’évanouit.

En conclusion

Pour Michael Hauge, le respect autant que possible de ces 12 outils dramatiques maximisera l’engagement émotionnel du lecteur et de la lectrice envers votre scénario.

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