LA DIEGESE OU ARENE DE VOTRE HISTOIRE

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Votre monde fictif a besoin de limites. C’est l’espace (ou un contexte) à la fois physique mais aussi historique, politique, social, spirituel où se joue l’action dramatique.
L’époque dans laquelle se déroule l’histoire fait aussi partie intégrante de l’arène ou diégèse.

Tout ce qui trouve à l’intérieur appartient à l’histoire, à sa diégèse.
Tout ce qui lui est extérieur est extradiégétique.
La diégèse est unique à votre histoire. Pour John Truby, si vous brisez les limites (vues comme une abstraction) de votre arène, l’action dramatique se dissipera littéralement.

Créer son arène

Aristote a mis en avant l’unité de lieu et de temps. Mais cette définition est insuffisante pour créer une arène qui autorise une variété de lieux et d’actions nécessaires à une bonne histoire.

Etablir le monde dans sa totalité

Dans cette approche de création de son arène, l’auteur établit dès le départ l’univers dans lequel évolueront ses personnages.
Il y dessine aussi les différents murs qui distribueront les différents espaces qui constituent cette diégèse.

Les anglo-saxons nomment cette arène le Storyworld, le monde de l’histoire.

Et comme l’histoire progresse, l’auteur détaille les mondes que portent en eux ces espaces.
Bien sûr, l’univers (ou arène, ou diégèse) peut être aussi grand qu’un désert ou aussi étroit qu’une chambre d’hôtel (qui peut aussi posséder des espaces spécifiques malgré l’étroitesse des lieux).

Quelques exemples donnés par John Truby :
Alien, Casablanca, Matrix, Un tramway nommé désir… La vie est belle.

Le road-movie

Ce qu’il faut éviter avec ce type de voyage est que les différents endroits fréquentés par les personnages apparaissent fragmentés.
C’est-à-dire qu’ils ne soient pas connectés d’une manière ou d’une autre à l’histoire.

Vous avez une ligne dramatique et le monde se développe du début à la fin dans le respect de cette ligne.
C’est le cas dans Titanic ou dans Les Blues Brothers.

Le sentiment d’unité ou d’apparence de l’unité selon Truby est maintenu. Des lieux différents peuvent s’accorder au thème de l’histoire en permettant le surgissement d’événements ou des actions des personnages dans une sorte de relation d’adéquation.

Tout concourt à la même signification en quelque sorte. Concrètement, ce n’est pas parce que vous tombez amoureux d’une fabrique dans les détours d’une folie que vous devez l’inclure dans votre histoire.
Surtout si celle-ci ne l’exige pas.
Par contre, si l’une de ces constructions participe à la caractérisation de votre personnage ou bien si elle a un rapport avec l’atmosphère de votre histoire ou son intrigue, elle est alors un élément dramatique précieux et nécessaire.

La circularité

Dans le road-movie, il y a clairement un point de départ et un point d’arrivée. On peut donc considérer que la progression est linéaire.

Mais vous pourriez opter pour un retour au point de départ. Dans ce cas, le monde retrouve son équilibre du début.
Le magicien d’Oz, King Kong, Don Quichotte, Alice au Pays des Merveilles sont des exemples de cette circularité.

Ce qui est intéressant avec cette dernière, c’est qu’elle contraste le personnage principal avec le monde. Le monde est inchangé mais c’est pour mieux illuminer le changement qui s’est produit dans la personnalité du personnage.

Cela est d’autant plus facilité que l’arène dans laquelle évolue le héros est appropriée à ce personnage.

La double arène

Le flic de Beverly Hills, Witness font partie des doubles arènes. La technique consiste à montrer le personnage principal et ses qualités dans une première arène comme, par exemple, Baltimore et l’univers des flics pour John Book.

Puis une fois que les qualités du personnage ont été fermement établies, déplacer le personnage dans une seconde arène distincte de la première mais en laquelle il fera toujours usage de ses qualités.

Donc, apparemment, le personnage n’est plus dans son univers. Les deux mondes semblent superficiellement assez différents mais dans un sens un peu plus profond, ils sont partie intégrante de la même diégèse.
Crocodile Dundee, par exemple, agit dans la jungle de New York comme dans son bush australien même s’il semble qu’il a quelques difficultés à s’adapter.

En règle générale, la première arène ne dépasse pas le premier acte. Dès que le héros est suffisamment caractérisé, la seconde arène prend aussitôt ses marques.
C’est comme si l’univers originel servait de tremplin pour l’histoire dont l’action principale réside dans la seconde arène.

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