Il y a plusieurs manières d’évoquer l’émotion dans une histoire. En fait, l’impact émotionnel d’une fiction devrait être un dommage collatéral pour le lecteur.
Une intrigue bancale sera pardonnée si l’auteur parvient à engager son lecteur dans son histoire.
Un point de vue même tendancieux ne sera pas systématiquement rejeté si l’auteur a réussi une onction émotionnelle sur notre âme curieuse.
Une définition simple
Un investissement émotionnel doit être suffisamment puissant afin de nous transporter du début à la fin de l’histoire.
Tout en nous permettant de nous interroger sur l’issue possible de celle-ci.
Que l’intrigue soit alambiquée ou qu’elle présente un conflit des plus simples, notre intérêt sera maintenu tant que l’émotion sera ressentie. Concrètement, nous devons nous fasciner pour au moins l’un des personnages, vecteur de l’émotion.
Joachim dans son commentaire a cité le conseil de Stephen King aux auteurs débutants. Dans le même ordre d’idée, si l’on ne maîtrise pas encore très bien les rouages narratifs ou scénaristiques, l’image de l’opprimé ou celle plus orientée de l’orphelin sont des voies royales pour invoquer un attrait que l’on peut qualifier d’universel et de la sympathie envers un personnage.
Faciliter l’émotion
Un personnage en quelque sorte facilitateur de l’émotion devrait non seulement avoir un objectif extérieur à accomplir mais aussi posséder un but interne, émotionnel.
Pour le personnage principal, le déploiement émotionnel du lecteur commence par un sacrifice que le héros doit assumer.
Celui-ci doit faire un sacrifice pour un autre personnage ou pour une cause.
Dans Armageddon, l’aspect sacrificiel du personnage est assumé lorsque Harry Stamper se porte volontaire pour déclencher l’arme nucléaire.
Un exemple similaire est mis en place dans Terminator 2 : Le Jugement dernier lorsque le T-800 se sacrifie dans le métal en fusion.
Un renoncement aux forts enjeux
Pour justifier le sacrifice, les enjeux doivent être à la hauteur. L’exploration de l’objectif du personnage principal et des conflits auxquels il est confronté est la première démarche pour définir quelque chose de significatif.
Si son code moral lui interdit d’avoir recours à la violence pour solutionner les problèmes, menez ce personnage dans une extrémité où il n’aura d’autres choix que de se défaire violemment de quelqu’un pour sortir de l’impasse.
C’est un sacrifice.
En effet, sacrifier ses propres valeurs, ses propres croyances pour une grande cause ou pour l’amour, par exemple, est aussi un sacrifice.
Comme de sacrifier son ambition pour préserver sa famille.
Une voix authentique
Comme le dit Cécilia Najar, ce qui touche l’auteur trouvera son chemin chez le lecteur.
CONSEILS POUR UN SCENARIO EFFICACE
La sincérité d’un auteur crée une harmonie de reconnaissance immédiate. Cela embrase une compréhension, une identification et établit un lien avec le lecteur.
Ce que l’on se souvient d’une histoire, c’est d’abord ce qu’elle nous a fait ressentir.
On ne dit pas à un lecteur comment il doit se sentir. On ne lui impose pas un sentiment. Il est partagé.
Il faut préparer l’émotion jusqu’à la scène clef qui embrasera cette émotion chez le lecteur. L’impact se résume en fin de compte à partager une expérience.
Mais le lecteur participe lui-même à la formation de l’émotion intrinsèque à cette expérience.