Continuons l’étude approfondie du thème dans VOTRE SCENARIO ETAPE PAR ETAPE
Notez que les conseils prodigués par Melanie Anne Philips fonctionnent tout autant avec un scénario.
Traduction des étapes 122 à 125.
Nous vous conseillons vivement la lecture ou la relecture de
Etape 122 : Etablir le contre-argument (Acte Un)
Dans cette étape, vous n’avez pas seulement à déterminer si le contre-argument est une chose bonne ou mauvaise (ce n’est pas la bonne approche). Mais s’il est meilleur, pire ou le même que l’argument moralement parlant dans le contexte spécifique de votre roman (ou de votre scénario).
Pour une approche du contre-argument tel que Dramatica le voit :
VOTRE SCENARIO ETAPE PAR ETAPE (21)
Gardez à l’esprit que l’argument thématique (le débat autour de la thèse et de l’anti-thèse si nous cherchons une analogie) le plus fort se construit lorsque les deux côtés du problème (tout comme le pile et le face d’une même pièce de monnaie) sont montrés indépendamment ayant à la fois des attributs bons et mauvais et comparés l’un à l’autre. Ils ne sont ni tout blanc ni tout noir, ni l’un étant tout bien et ni l’autre tout mauvais.
Dans l’étape précédente, vous avez déjà choisi laquelle des illustrations de votre message vous souhaitez utiliser comme introduction pour capter l’attention de votre lecteur/spectateur dans l’acte Un.
Dans cette étape, listez les exemples du contre-argument que vous avez déjà développés au cours du chapitre sur l’exposition du thème que vous utiliserez comme première impression de l’autre face de votre argument thématique au cours de l’acte Un.
Nous vous enjoignons à lire les étapes précédentes pour bien profiter de cet article :
VOTRE SCENARIO ETAPE PAR ETAPE
Etape 123 : Etablir le dilemme du personnage principal (Acte Un)
Le dilemme du personnage principal est un autre outil pour illustrer l’argument thématique. Parce que votre lecteur s’identifie avec votre personnage principal, lorsque celui-ci oscille entre les valeurs respectives du problème soulevé par votre message et celles du contre-argument, l’argument thématique (votre argumentation, en somme) devient personnel.
Cela aide à faire de votre message un processus émotionnel plutôt qu’un débat intellectuel.
Fort des illustrations du dilemme du personnage principal que vous avez déjà développé au cours du chapitre sur l’exposition des personnages, choisissez celles qui vont permettre à votre lecteur et à votre lectrice de se fondre avec le point de vue personnel du personnage principal sur les problèmes tels qu’il les expérimente dans l’acte Un.
Décrivez comment votre lecteur et votre lectrice seront amenés dans le cours de l’acte Un au dilemme de votre personnage principal, un dilemme qui est au cœur du conflit thématique de votre histoire.
Sur le conflit thématique :
VOTRE SCENARIO ETAPE PAR ETAPE (27)
Lectures conseillées :
. WILLIAM INDICK : DU CONFLIT – PART 2
. WILLIAM INDICK : DU CONFLIT – PART 3
. EQUILIBRE ENTRE DELIBERATION & INTRIGUE
Puis concevez toutes les illustrations additionnelles dont vous sentez qu’elle pourrait solidifier l’importance centrale de ce dilemme du personnage principal dans l’acte Un.
Etape 124 : Etendre le sujet – Acte Deux
Dans l’acte Un, vous avez choisi parmi trois méthodes pour développer votre thème dans votre roman (ou votre scénario) :
- Du général au détail
- Du détail au général
- Un mélange des deux précédents
Note de traduction :
– Du détail au général
C’est le principe de l’induction qui permet de remonter de l’observation des faits (le détail) aux lois qui, à défaut de les régir, du moins les expliquent. Cela pourrait par exemple permettre d’induire (ou d’inférer) les conséquences d’un événement ou d’un ensemble d’événements qui se sont déjà produits.
Ou bien dont on peut imaginer ou prédire les conséquences si on se lance dans des conjectures ou des hypothèses.
– Du général au détail
On déduit les faits particuliers à partir de généralisations. Si on généralise le fait que tous les hommes sont mortels, alors cet homme-là, particulier, sera lui aussi nécessairement mortel. En somme, la théorie sur les choses apporte des conclusions nécessaires auxquelles, dans notre domaine d’étude, un personnage ne peut échapper.
Si vous allez du général au détail, vous devriez choisir quelques illustrations de moyenne importance qui doivent se produire maintenant, donnant un peu plus de détail mais encore dans une perspective assez large.
D’un point de vue conceptuel, vous voulez emmener votre lecteur d’une vue globale, objective du sujet (c’est-à-dire le thème) vers une appréciation plus focalisée, plus individuelle, plus spécifique (donc un thème décomposé en motifs. Prenons l’exemple d’une heure. Nous pouvons considérer cette heure tel quel, globalement. Maintenant, nous pouvons comprendre aussi cette heure comme plusieurs choses qui se sont produites pendant ce laps de temps. En choisissant et décrivant chacune de ces choses, vous donnez votre thème en l’illustrant par le choix de vos motifs, de vos raisons sur ce thème particulier).
Si vous avez décidé de développer votre thème du détail au général, vous pourriez aussi introduire des exemples de moyenne importance mais le sentiment que vous créerez chez votre lecteur sera différent.
Avec cette approche, le lecteur acquiert une perspective plus large sur les sujets (ou thèmes) de moindre étendue déjà décrit dans leurs détails.
Si vous avez choisi de tisser des illustrations importantes, de faible ou de moyennes importances tout au long de votre roman (ou de votre scénario), l’acte Deux continuera cette approche.
Souvenez-vous que l’acte Deux est le lieu où vous réaffirmez l’importance de votre thème ou inversement, où vous altérerez l’importance ou le contexte de ce que vous avez déjà établi dans l’acte Un.
Quelque soit la méthode que vous avez choisie, dans cette étape, la tâche est de sélectionner ou de développer des illustrations additionnelles de votre thème, c’est-à-dire des moments, des scènes ou des séquences qui apporteront une compréhension et une profondeur supplémentaires à votre thème et comment ce matériel s’applique à votre roman (ou à votre scénario).
Etape 125 : Etendre le message – Acte Deux
Note de traduction : Il est assez difficile de suivre la pensée de Melanie Anne Phillips. Nous nous rendons compte qu’une certaine confusion peut prendre place dans les termes de thème, de sujet, de message. Je pense qu’il est préférable de lire chaque étape et de tenter de suivre les nuances que nous distinguons en français.
Peut-être pourriez-vous laisser dans les messages à la suite de cet article votre propre opinion suite aux éventuelles réflexions que vous pourriez avoir sur ces étapes.
Pour cette étape, souvenez-vous que l’argument (Message Issue tel que l’emploi Melanie Anne Phillips) et le contre-argument ( ou Counterpoint) doivent figurer dans chaque acte mais jamais dans la même scène (ou moment dramatique) ou en règle générale, dans le même temps.
Ici, dans l’acte Deux, vous avez l’opportunité de changer l’évaluation [par évaluation, nous pouvons comprendre appréciation ou jugement] du lecteur sur la valeur de votre argument (c’est-à-dire la comparaison entre deux approches concernant un même sujet. La bonté et la méchanceté par exemple seraient deux approches possibles pour parler du déchirement moral qui oscille dans le cœur d’un personnage). Par des illustrations additionnelles, un problème qui apparaissait initialement positif peut devenir très négatif, neutre voire même plus positif.
Pour sa détermination intuitive de la valeur d’un argument, le lecteur/spectateur fera la moyenne des valeurs que l’argument prend dans chaque acte (l’intuition par définition échappe au raisonnement mais même si cette moyenne des valeurs est proche d’un acte raisonnable, ce n’est pas un jugement raisonné).
Note de traduction :
Gardez à l’esprit que l’argument et le contre-argument ne sont pas ou tout blanc ou tout noir. A l’intérieur de ce que Melanie Anne Phillips nomme des illustrations de votre argumentation, certains points portent des valeurs négatives et d’autres positives.
Le lecteur fait ainsi une sorte de moyenne entre les valeurs des différents points que soulève l’argument (illustrés par les différentes scènes ou séquences ou moments dramatiques). De cette manière, l’auteur peut rendre légitime un acte immoral de son personnage principal sans que cet acte ne soit attribué au contre-argument (en d’autres mots, l’antagonisme). Par ailleurs, le contre-argument fait de même. Dans sa tentative de nuire au protagoniste, les actions de l’antagoniste portent elles aussi des valeurs nuancées (entre le positif et le négatif) d’un point de vue moral.
Plus tard, dans l’acte Trois, vous placerez un point final sur l’argument pour créer un jugement définitif sur cet aspect de l’argument émotionnel.
Note de traduction :
Comprenez bien que la voie royale pour atteindre un lecteur est sur un plan émotionnel. C’est bien sur des passions que l’auteur joue pour exprimer son argumentation. Comme l’a signalé Melanie Anne Phillips, il ne s’agit pas d’un débat intellectuel auquel est convié le lecteur.
En quelque sorte, l’auteur manipule émotionnellement le lecteur en simulant (ou convoquant chez lui) des passions.
Pour le moment, prenez bien la mesure de où vous a mené votre histoire jusqu’à présent afin de ne pas faire basculer la balance trop hâtivement chez le lecteur. Vous ne pourriez plus alors atteindre l’évaluation finale que vous souhaitez établir d’ici la fin de l’acte Trois chez ce lecteur.
A partir des illustrations et des scènes (ou séquences) que vous avez déjà développées au cours des étapes du chapitre sur l’exposition, sélectionnez pour l’acte Deux celles qui vont contribuer à votre argument et lui donner une signification et une profondeur additionnelles.
Concernant ce chapitre sur l’exposition, nous vous conseillons la lecture ou la relecture de :
- VOTRE SCENARIO ETAPE PAR ETAPE (23)
- VOTRE SCENARIO ETAPE PAR ETAPE (24)
- VOTRE SCENARIO ETAPE PAR ETAPE (25)
- VOTRE SCENRAIO ETAPE PAR ETAPE (26)
- VOTRE SCENARIO ETAPE PAR ETAPE (27)
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