Chaque action a une motivation. Rien ne provient du vide. Les gens ne réagissent pas s’ils ne sont pas incités à le faire. Il faut toujours une stimulation.On se gratte parce que cela nous démange : action et motivation. Les individus réels sont des êtres éminemment complexes et même si nous dessinons des personnages aux psychés complexes, il n’en reste pas moins que nos personnages de fiction ont une identité quelque peu soulignée à grands traits.
Le facteur principal de la motivation
Lorsque nous construisons la personnalité de notre personnage, il nous faut déterminer un événement dans le passé de celui-ci. Un événement ponctuel ou qui s’inscrit dans le temps comme une situation qui a perduré de nombreuses années. Cet événement a façonné la personnalité du personnage tel que nous le découvrons au début de l’histoire.
Dans Les dents de la mer par exemple, nous apprenons de la bouche même de Quint l’histoire de l’USS Indianapolis qui est à l’origine de sa détermination.
Vous noterez d’ailleurs (et la comédie en fait généralement bon usage mais elle n »est pas la seule) que certains traits de la personnalité du personnage (du moins ceux qui servent l’histoire) sont quelque peu exagérés pour mettre l’accent sur la motivation.
Lorsque l’on crée un personnage, on manipule sa vie afin de raconter l’histoire que l’on veut raconter. Cela signifie que l’on manipule leur passé pour les façonner en des personnages qui réagiront de la façon dont nous avons besoin qu’ils réagissent.
Il nous faut seulement nous assurer que leurs comportements, attitudes et réactions soient crédibles.
Que le conflit soit en nous
Le conflit doit être le guide qui tiendra votre main lorsque que vous élaborerez la personnalité de vos personnages. Utilisez le passé d’un personnage, ses besoins et ses peurs pour nourrir le conflit.
Ce conflit doit être une dynamique interne chez votre personnage. En tant que force, il est une énergie qui doit être alimentée.
Ce sont ses propres peurs, ses propres faiblesses mais aussi ses propres forces qui vont servir contre lui, qui alimenteront en interne le conflit intime et personnel du personnage auxquelles viennent s’ajouter quelques traits de personnalité pour créer la motivation pour tout ce qu’il sera amené à faire et les décisions qu’il prendra au cours de l’histoire.
Elles seront en grande partie responsables de l’objectif du personnage dans cette histoire et définiront sa façon de réagir aux situations.
Gardez à l’esprit que même si votre prémisse est solide et prometteuse, si les conflits (intérieur et extérieur) sont superficiels, ils ne soutiendront pas votre intrigue (dont la force est le conflit). C’est dans la confrontation que se concentrent la passion et l’énergie. Des choses qui ne peuvent qu’aider à faire avancer votre intrigue.
Les conflits, les obstacles ou épreuves auxquels le héros devra faire face dans son aventure – qui est bien souvent un voyage personnel dont la destination est la marque d’un changement profond de la personnalité du personnage – devront sembler comme impossibles à surmonter. Si une situation paraît en effet impossible à résoudre, cela la rend étrangement réelle et crédible pour le lecteur.
La motivation justifie le conflit
Ce qui implique qu’à la source du conflit, il y ait une motivation qui tienne la route, qui soit suffisamment forte pour justifier et rendre légitime ce conflit. Mais ce n’est pas tout car à la sortie du conflit, c’est-à-dire au moment de sa résolution, il faut que celle-ci soit aussi vraisemblable.
Ne créez pas de Deus Ex Machina. Ne faites pas intervenir le hasard ou une coïncidence qui vous permettent de vous sortir (en tant qu’auteur) d’une situation dans laquelle vous avez placé vos personnages et dont vous êtes incapables de trouver un moyen plausible pour les en faire sortir.
Même le manque de motivation est une motivation à agir. Prenez le lapin blanc de Alice au Pays des merveilles.
Combien de temps dure toujours ?
Le lapin blanc est en boucle car il n’a plus de motivation, de raison à faire les choses.
Ce qui est intéressant aussi avec le conflit, c’est qu’il permet de tirer des émotions chez vos personnages. Ce sont les émotions qui sont le mieux partagées que ce soit dans nos vies réelles que chez nos personnages de fiction. Lorsque l’un de nos personnages éprouve des émotions, le lecteur peut les identifier, les comprendre et s’investir dans l’histoire auprès du personnage.