L’ennéagramme est une méthode de développement personnel, de connaissance de soi et de l’autre, qui décrit neuf types (ou profils) de personnalité. Il permet une large gamme de différentiations et décrit les dynamiques internes d’une personnalité. C’est une méthode très pratique à appliquer à nos personnages.
Ennéagramme provient des racines grecques ennea qui signifie 9 et gramma (figure, signe). L’ennéagramme est un cercle de 9 points équidistants. Chaque point représente un modèle spécifique de comportement.
Les psychologistes Maria-Anne Gallen et Hans Neidhart ont écrit qu’au cours de notre enfance, nos modèles comportementaux sont marqués de manière décisive. Nous expérimentons des conflits et des contraintes extérieurs avec nos parents, nos frères et sœurs, nos amis, des groupes sociaux et les normes sociales.
Une recherche d’harmonie
Nous adaptons alors notre comportement afin d’éviter ces situations conflictuelles. C’est ainsi que nous répondons à notre besoin fondamental d’harmonie. Afin de réaliser cette harmonie, nous développons inlassablement de nouveaux modèles comportementaux. Notre vision du monde et nos actes dépendent alors de ces modèles. Notre système de valeurs serait lié à notre perception du monde de notre enfance.
L’ennéagramme distingue trois groupes de modèles comportementaux humains. Ces groupes sont dénommés centres parce que le mot centre marque que chacun de ces trois modes de fonctionnement a un rôle particulier et des objectifs propres.
- Le centre instinctif qui préfère l’action.
- Le centre émotionnel qui fait parler le cœur, les sentiments.
- Le centre mental qui met la préférence sur la réflexion, la sécurité.
Gardez à l’esprit qu’un esprit humain est éminemment complexe mais il s’agit ici d’adapter l’ennéagramme pour rendre nos personnages de fiction plus crédibles et plus réels qui, bien que pouvant s’avérer complexes, n’en sont pas moins plus simples que des êtres réels.
L’ennéagramme nous permettra néanmoins de développer nos personnages de manière causale. L’évolution sera justifiée logiquement par une relation de cause à effet et l’ennéagramme permet de décrire cette relation.
Quels sont les traits caractéristiques de ces 3 types de base ?
Le centre instinctif est dominé par les pulsions et compulsions et a une forte orientation sexuelle. Le centre instinctif permet de créer des personnages qui réagissent directement et immédiatement sans accorder trop de réflexions à leurs actes.
Ils se fraient leur propre chemin dans la vie. Ils sont très sûr d’eux et sont volontaires. Mais derrière la façade, ils sont vulnérables et doutent souvent. Ils se demandent d’ailleurs assez souvent s’ils sont appréciés. Ils ont tendance à dire aux autres ce qu’ils doivent faire, aspirent au pouvoir et apprécient la justice.
Le centre émotionnel privilégie les sentiments, les passions et les relations. Les personnages créés à partir du centre émotionnel s’intègrent socialement très bien. Ils aiment d’ailleurs être reconnu pour leur engagement auprès des autres.
C’est à travers les yeux des autres qu’ils trouvent une justification à leur existence. Ils sont très communicatifs et recherchent inlassablement de nouvelles relations. Ils montrent d’ailleurs une telle exigence à capter l’attention des autres qu’ils peuvent parfois se montrer inopportuns et hypocrites. La solitude ne leur convient pas du tout. Ils parviennent à masquer leur agressivité pour dénouer une relation conflictuelle. Ils aiment à être populaires. Ils gagnent d’ailleurs en popularité en se mettant au service de la communauté, n’hésitant pas à sacrifier leurs propres désirs. D’un point de vue objectif, ils semblent harmonieux et heureux mais intérieurement, ils se sentent futiles et mélancoliques.
Les personnages créés sur la base du centre mental réfléchissent longuement devant une situation puis agissent conformément au plan. Ils ont une prédisposition à être modérés, sérieux. Ils respectent énormément des valeurs telles que l’ordre et le travail. Ce sont des personnages très anxieux qui cachent leurs sentiments pensant que ceux-ci les rendent vulnérables. Ils sont dans une stratégie de défense vis-à-vis des autres.
D’une façon plus sincère que le centre émotionnel, ils aiment faire passer les besoins des autres avant les leurs sans rien attendre en retour. Du point de vue extérieur, ils apparaissent pondérés et bien équilibrés mais de l’intérieur, ils se sentent seuls et révoltés.
Chacun de ces types fondamentaux se subdivisent en trois sous-types qui correspondent chacun à un modèle comportemental que le personnage empruntera pour solutionner un problème.
A – L’occultation
Le personnage met en place un mécanisme d’occultation d’une partie de la réalité. Ils refusent de prendre conscience du problème mais comprenez bien qu’il ne s’agit pas de fuir un problème. C’est plutôt un processus de résolution du problème consistant à ne pas le voir en l’endormant en quelque sorte par des substituts (boulimie, alcool, autres addictions, télévision ou jeux vidéo ou quoi que ce soit d’autres).
B – La suractivité
Le personnage entre dans une hyperactivité afin de se détacher du problème, de la situation conflictuelle.
C – La conversion
Le personnage va puiser dans la relation ou la situation conflictuelles l’énergie nécessaire pour se stimuler lui-même. Il se nourrit du problème pour le surmonter.
Les neuf configurations différentes de la personnalité ou ennéatypes sont les suivantes :
– Le piège est le biais par lequel le personnage est vulnérable et facilement atteignable par une force antagoniste.
– La compulsion d’évitement décrit toutes ces situations que le personnage cherche à éviter par tous moyens – même immoraux.
– L’image idéale de soi n’est pas une question de gestus social. Ce n’est pas l’image de soi qu’on cherche à renvoyer aux autres (dénommée habituellement persanæ) mais bien l’image qu’on se fait de soi-même.
Centre instinctif
Ennéatype 1 : Les perfectionnistes, les idéalistes, les croyants
Image idéale de soi : La droiture
Compulsion d’évitement : La colère
Motivation : La perfection
Traits : Pédagogue, tolérant, patient
Mécanisme de défense : Le contrôle de soi
Piège : La sensibilité
Défaut : La paresse
Ennéatype 9 : Les médiateurs, les pacifiques, les indécis
Image idéale de soi : L’harmonie
Compulsion d’évitement : Le conflit
Motivation : L’humilité, l’oubli de soi
Traits : Une paix intérieure, la placidité, réceptif aux autres
Mécanisme de défense : La narcotisation ou la fusion
Piège : L’inertie spirituelle, la résistance au changement
Défaut : L’impudence
La narcotisation consiste à endormir son malaise et ses objections pour ne pas rompre son harmonie. Ainsi, on ne confronte pas le problème pour ne pas entraîner de conflits. Elle se concrétise en se lançant dans une activité routinière, à se soucier du moindre détail d’un projet sans jamais le finir. Ce peut être par exemple vouloir débloquer tous les niveaux d’un jeu vidéo quitte à y passer une éternité.
La fusion consiste à prendre le point de vue de l’autre pour éviter une confrontation directe. Ses attentes deviennent nos attentes.
Ennéatype 8 : Les chefs, les combattants
Image idéale de soi : La force, le courage, la puissance
Compulsion d’évitement : La faiblesse
Motivation : Prêt à se battre pour leur propre idée de la justice
Traits : Confrontant, décisif, leader
Mécanisme de défense : Le déni
Piège : La vengeance, la loi du talion poussée à l’extrême
Défaut : L’excès
Centre mental
Ennéatype 7 : Les épicuriens, les optimistes, les immodérés
Image idéale de soi : La joie de vivre
Compulsion d’évitement : La souffrance
Motivation : L’idéalisation
Traits : Optimisme, vitalité, refus de souffrir
Mécanisme de défense : La rationalisation
Piège : La planification
Défaut : Anxiété et peur
L’ennéatype 7 a la faculté de détecter le potentiel d’une situation, de voir l’idéal dans le réel. Par cette attitude d’idéalisation à l’égard du monde, dans la relation aux autres ou dans le rapport à soi-même, l’ennéatype 7 rend le monde bien plus supportable. Son optimisme et son enthousiasme peuvent cependant l’inciter à ne pas regarder là où la souffrance règne et dans sa relation avec son partenaire, rester aveugle au malaise de celui-ci.
La rationalisation consiste pour l’ennéatype 7 à élaborer des raisonnements dans lesquels il se réfugie pour se rassurer ou atténuer sa souffrance. Il reste ainsi à distance de la souffrance des autres marquant ainsi une superficialité dans sa relation aux autres.
La planification consiste à rechercher inlassablement la prochaine expérience agréable afin d’éviter une souffrance réelle ou imaginée. Il ne s’agit pas revivre encore et toujours des expériences agréables (que l’on a connues) mais plutôt de tordre les choses afin de connaître de nouvelles expériences agréables.
Ennéatype 6 : Les loyaux, les sceptiques, les craintifs
Image idéale de soi : Le devoir
Compulsion d’évitement : La déviance, l’inconduite
Motivation : La quête de sécurité
Traits : fidèle, dévoué, conformiste
Mécanisme de défense : Projection et méfiance
Piège : Doute et suspicion
Défaut : La peur de l’isolement
La projection est un mécanisme de défense qui consiste à projeter ses craintes, ses peurs sur autrui. Elle peut aussi servir à tester ses propres croyances en questionnant les opinions et les croyances des autres.
Ennéatype 5 : Les observateurs, les penseurs, les avares
Image idéale de soi : La connaissance
Compulsion d’évitement : La vacuité
Motivation : La quête de connaissance
Traits : Distant, retenue émotionnelle, sensible
Mécanisme de défense : Le retrait
Piège : L’avarice
Défaut : La cupidité
Le retrait se concrétise en une certaine attitude réservée pour l’ennéatype 5. L’ennéatype 5 pense que les émotions ne sont que des interférences dans la pensée d’où aussi cette cuirasse affective qu’il arbore et qui s’ajoute au mécanisme de défense. Il s’isole alors des autres et adopte une attitude d’observateur.
L’avarice est à comprendre non pas dans le sens où l’ennéatype 5 ne partage pas ses connaissances mais plutôt dans son incapacité à donner et à recevoir de l’amour.
La cupidité de l’ennéatype 5 se comprend sous le sens de quoi que vous possédiez, ce n’est jamais assez.
Le centre émotionnel
Ennéatype 2 : Les altruistes, les usurpateurs
Image idéale de soi : La serviabilité
Compulsion d’évitement : L’apitoiement sur soi-même
Motivation : Prendre soin des autres
Traits : La compassion, solidaire, chaleureux
Mécanisme de défense : La répression
Piège : La flatterie, le dédain, la complaisance
Défaut : Manipulation, orgueil
La répression se justifie dans le fait que l’ennéatype 2 réprime ses propres besoins au profit de ceux des autres. Il pourrait même aller jusqu’à les supprimer.
Les usurpateurs sont des personnages de l’ennéatype 2 car leur volonté indéfectible de prendre en charge les besoins des autres, de substituer les besoins d’autrui à leurs propres besoins les mènent à se fondre dans l’autre, à usurper son identité pour éprouver avec le plus d’acuité possible la nature des besoins ressentis.
Le défaut de l’ennéatype 2 est que son besoin de reconnaissance (plus je donne, plus je reçois) peut les conduire à manipuler ceux qui reçoivent ses libéralités. De plus, il se dégage un certain orgueil à faire ainsi don de sa personne.
Ennéatype 3 : Les battants, les séducteurs
Image idéale de soi : La réussite
Compulsion d’évitement : L’ échec
Motivation : La quête de succès, l’efficacité, la compétence
Traits : Ambitieux, énergique, déterminé
Mécanisme de défense : L’identification
Piège : La vanité, la fatuité
Défaut : La duperie, la tromperie
L’identification est un mécanisme de défense qui consiste pour l’ennéatype 3 de confondre l’image qu’il projette avec ce qu’il est en réalité. Il se fond dans le rôle que l’on attend de lui. On peut considérer cette identification comme la mauvaise foi que décrit Sartre avec son image du garçon de café.
La duperie et la tromperie de l’ennéatype 3 consiste à présenter les choses sous leur meilleur jour possible ce qui cache une partie de la réalité. Cela consiste aussi pour l’ennéatype 3 à se mentir à lui-même sur sa vraie nature ou bien pour détourner un sentiment d’échec.
Ennéatype 4 : Les individualistes, les mélancoliques
Image idéale de soi : La différence
Compulsion d’évitement : La banalité
Motivation : L’ authenticité, Être soi-même
Traits : hypersensible, créatif, tendance à se dévaloriser
Mécanisme de défense : L’introjection, la sublimation
Piège : La mélancolie, la dépression
Défaut : Envieux
La sublimation, en psychologie, est l’acte de détourner une pulsion (sexuelle ou agressive) dans la création artistique, par exemple. Par la créativité dont il fait preuve, l’ennéatype 4 parvient à l’acceptation de soi ce qui lui permet de dénouer certains conflits internes.
L’ennéatype 4 a tendance à idéaliser les qualités qu’il trouve chez les autres mais pas en lui. L’introjection consiste alors à tenter d’intégrer en soi ces qualités idéalisées.
Complétez votre lecture :
L’ENNEAGRAMME POUR VOTRE PERSONNAGE – PART 2
L’ENNEAGRAMME POUR VOTRE PERSONNAGE – PART 3
L’ENNEAGRAMME POUR VOTRE PERSONNAGE – PART 4
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