UN BON ANTAGONISTE

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Pour créer des protagonistes intéressants, il vous faut au préalable créer des antagonistes intéressants. Sans un méchant à combattre, votre héros en devenir restera en devenir.

Conseils pour l’antagoniste

Votre antagoniste devra être aussi complexe que le personnage principal de votre histoire. Il sera utile de lui consacrer autant d’attention qu’à votre héros.
Déterminez au moins 5 traits de caractères pour votre méchant et écrivez sommairement les scènes dans lesquelles chacun de ces traits de caractère sera illustré. Gardez à l’esprit que vous illustrez des comportements qui seront révélateurs de ces traits de caractère. Comme pour votre personnage principal, votre méchant possède un arc dramatique qui est appelé à évoluer au cours du récit. Planifiez ce changement dans la personnalité du méchant.

Et bien sûr, votre méchant aura aussi un passé qui expliquera les motivations pour faire ce qu’il fait. Et pendant que vous y êtes, écrivez aussi 5 moments de la vie de votre antagoniste qui l’ont amené à être ce qu’il est au début de votre histoire et qui expliquent les raisons de son acharnement contre votre héros.

Votre antagoniste doit avoir une motivation importante et pouvant être associée à ses actions et émotions sinon il perdra en crédibilité. Au moment où vous le créez, vous devez adopter son point de vue car qu’importe comment il sera vaincu ou sera rejeté par les autres personnages, il doit croire en son bon droit. Il doit penser que ce qu’il fait est juste.
Si vous pensez qu’être fou est une raison suffisante pour l’être, vous vous trompez. Vous devez imaginer les raisons de cette folie, vous devez établir pour votre méchant ce qui le rend fou. Si, par exemple, vous souhaitez que votre héros tombe amoureux, vous allez préparer soit dans son passé, soit par les actions qu’il accomplit, le moment de la rencontre de ce coup de foudre. Il en va de même pour l’antagoniste. S’il est fou pour une raison ou une autre, vous devrez donner les clefs de cette folie à votre lecteur.

Le méchant de l’histoire est un être complexe, un déviant magnifique et pitoyable digne de notre compassion sinon de notre sympathie.

Est-ce que votre antagoniste est suffisamment complexe ? Avez-vous imaginé d’ingénieuses et même stratégiques façons de présenter ses problèmes dans votre histoire ?
Le passé, les motivations, le profil psychologique font d’un  personnage qui aime tuer un être que l’on peut comprendre.

Lorsque vous écrivez ou réécrivez votre scénario, mettez-vous à la place de votre antagoniste. Adoptez son point de vue, inquiétez-vous pour lui. Cela vous permettra de donner chair à cet être de fiction et de justifier les obstacles qui opposeront votre héros au méchant mais cela vous permettra aussi de comprendre la progression de votre histoire du point de vue de l’antagoniste, de prendre une nouvelle perspective sur votre récit.

Au lieu de prendre le même bus que votre héros, soyez votre méchant attendant la venue du héros. Lorsque celui-ci sera au creux de la vague (ce qui doit nécessairement se produire), votre antagoniste, quant à lui, sera le grand vainqueur. Les actions et les émotions du méchant se reflètent dans les moments majeurs de la structure du récit : passage entre les actes, le point médian, le All is lost et dépendent de ce qu’a fait l’antagoniste, de la tonalité qu’il donne à ces moments.

Le méchant de l’histoire a lui aussi un arc dramatique qui doit évoluer. Il sera certainement différent de celui du héros mais il existe néanmoins. A la fin de la plupart des histoires, soit le méchant est vaincu et il l’accepte, il a compris ses erreurs, soit il est tué. La relation entre lui et le protagoniste doit être résolue d’une manière ou d’une autre. Vous ne pouvez pas laisser en suspens une relation. Celle-ci doit être fermée à moins que vous ne trouviez une bonne raison pour que cela ne soit pas.

Bien sûr, dans la gamme des antagonismes possibles, certains ne sont pas personnifiés. Une entité politique ou religieuse, une catastrophe naturelle, un monstre ou un alien, le choix est large. Pourtant, vous pouvez gérer ces forces en leur attribuant un certain nombre de caractères humains ou créer un second antagoniste (probablement sbire de la force véritable d’antagonisme) qui sera un obstacle plus tangible pour votre héros et sur lequel celui-ci pourra passer sa colère face à un antagoniste insaisissable.
Une chose certaine aussi : un méchant bien conçu devient souvent une icône alors que le héros, bien que vainqueur, reste sous son ombre.

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