Pour John TRUBY, écrire une histoire qui tienne la route, c’est d’abord posséder une profonde et exacte compréhension de ce que sont le comment et le pourquoi de la vie et être capable de traduire cette compréhension en une histoire.
Après avoir étudié plus ou moins Aristote, beaucoup d’auteurs en viennent à utiliser la structure en trois actes peut-être plus simple à mettre en pratique que les théories d’Aristote. La structure en trois actes stipule qu’il y a un début (Acte Un), une fin (Acte Trois) et un milieu (Acte Deux). Le temps est réparti entre 25 % du script pour l’acte Un, idem pour l’acte Trois et les 50 % restants sont dédiés à l’acte Deux. John Truby trouve cette technique d’écriture un peu trop mécanique qui rappelle par bien des côtés les origines du théatre ce qui ne convient pas pour l’écriture d’un script. Les ruptures causées par cette distribution en actes sont extérieures à l’histoire. La structure en trois actes serait un mécanisme dramatique venant se superposer sur l’histoire et n’ayant aucun rapport avec la logique interne du récit, c’est-à-dire là où il devrait ou bien ne devrait pas se diriger.
Les événements décrits et répartis entre les actes manqueraient de causalité et ne formeraient pas un Tout. Une histoire doit être organique, elle est un Tout qui croît et se développe en un climax. Même si l’auteur est responsable des actes de ses personnages, ceux-ci doivent sembler agir par eux-mêmes. En d’autres termes, les outils dramatiques dont se sert l’auteur pour écrire son histoire doivent s’effacer devant la beauté de l’histoire.
Posée simplement, un auteur raconte à un lecteur ce que quelqu’un a fait pour obtenir ce qu’il veut et pourquoi. Trois éléments sont à retenir dans cette définition : l’auteur, le lecteur et l’histoire qui est racontée.
L’auteur raconte ce qui s’est passé exposant toute une série d’actions qui ont été complétées d’une façon ou d’une autre (elles ont été initiées et se sont déroulées jusqu’à leur terme). L’auteur résume ainsi tous les événements qui sont perçus comme un Tout (une histoire complète) par le lecteur. La ligne dramatique suivie par l’histoire est composée d’événements successifs qui se fondent en une histoire qui est globalement perçue. Les événements n’ont de sens que relativement à la signification de l’histoire.
Ces événements ont cependant un rôle important à jouer dans la réception par le lecteur de l’histoire. Ces moments choisis par l’auteur ne doivent pas se contenter de faire jouer quelques réminiscences dans l’esprit du lecteur.
lls doivent être une expérience de vie. Le lecteur doit partager ce morceau choisi de la vie d’un personnage, éprouver l’expérience du personnage par empathie ou reconnaissance mais quel que soit la méthode employée par l’auteur, les moments, les pensées, les événements cruciaux de son histoire doivent résonner comme une expérience de vie pour le lecteur. Généralement, ce partage se fait sur un plan émotionnel. Le lecteur doit comprendre les forces, les choix, les émotions qui poussent et motivent le personnage.
Afin de parvenir à ce résultat, l’auteur utilise deux techniques principales à propos de ses personnages. Il communique au lecteur certaines informations les concernant tout en en retenant d’autres formant ainsi une sorte de puzzle autour de ses personnages.
Cela force le lecteur à se livrer à une sorte de gymnastique cérébrale tentant d’imaginer qui est le personnage et ce qu’il fait. Cela permet d’engager le lecteur dans l’histoire auprès du personnage. Lorsque le lecteur n’a plus rien en pâture, il n’est plus lecteur et donc l’histoire s’arrête.
Le lecteur apprécie à la fois de partager des émotions avec un personnage et se questionner à son propos. Certaines formes d’histoire privilégient un aspect plutôt que l’autre, d’autres jouent sur les deux tableaux.