Chaque histoire a un début, un milieu et une fin, chacun étant parfaitement délimité.
Dans Bonnie et Clyde de David Newman et Robert Benton dirigé par Arthur Penn, le début relate la rencontre entre Bonnie et Clyde et la formation de leur gang. Le milieu les décrit braquant des banques et poursuivis par Hamer des forces de l’ordre.
La dernière partie montre leur fin tragique orchestrée par les forces qui régissent en fin de compte la société soulignée par la contemplation passive de Hamer et de ses hommes des corps du couple criblés de balles.
Selon Syd Field, dès que vous pouvez articuler votre sujet en quelques phrases, vous êtes prêt à développer une histoire et à la décomposer en ses éléments structuraux.
Pour rappel, un sujet pour Syd Field est la combinaison d’un personnage et d’une action. Par exemple, un super héros doit sauver le monde. Dans le cas de Avengers de Zak Penn et Joss Whedon, une équipe de super héros doit sauver le monde. Le personnage est le super héros (ou bien les super héros). L’action et le personnage se combinent pour sauver le monde.
Maintenant, le thème (différent du sujet) est ici que l’union fait la force. En effet, les super héros que tout oppose devront aplanir leurs différents et réaliser une sorte d’union sacrée à même de combattre à armes égales et de vaincre le mal incarné par Loki.
Le thème
Le thème est un outil dramatique précieux car cet outil autorise plusieurs thématiques. On distingue nichés tout au long du scénario un thème majeur et des thèmes secondaires.
Un autre thème lié à Loki et qui justifie son action est que la liberté dans son expression du libre-arbitre est une illusion.
Loki étant le personnage par qui l’action arrive et qui est à l’origine de la nécessité pour les super héros de s’unir en une fraternité est en fait le personnage principal de cette histoire et protagoniste.
Loki désire plus que tout le pouvoir. Ne pouvant l’obtenir ailleurs que sur Terre, il décide d’asservir l’humanité et la forcer à l’adorer.
L’idée de Loki est que l’humanité, toute occupée à cette adoration, ne connaîtra plus de guerres. Il se propose donc d’apporter la paix mondiale par la tyrannie, la liberté ne pouvant pas par essence réussir à instaurer cette paix universelle sur Terre.
En fait, si l’on étudie un peu le personnage de Loki, il n’a cure de la terre, tout ce qu’il souhaite est de retourner sur Asgard. Mais le thème de la liberté qu’il permet de mettre en avant semble bien être le thème majeur de cette histoire. Loki en tant que personnage est une toute autre histoire.
Si l’on combine les deux thèmes principaux du récit, on aboutit à la prémisse que l’union préserve le monde libre.
La recherche passe par le brainstorming
Comme vous le constatez ici, réduire le sujet de son histoire à une ou deux phrases peut prendre un certain temps en brainstorming, à se laisser aller à un jeu d’associations d’idées. C’est une étape nécessaire pour saisir l’essentiel de son sujet.
Le choix est une des qualités les plus importantes à la disposition d’un auteur. Vous choisissez votre sujet, vous choisissez vos personnages, vous choisissez l’action.
Rien dans votre scénario n’apparaît par nécessité.
Syd Field établit que le sujet est là quelque part à vous attendre. Ce sera votre choix d’écrire ou non à son propos. L’idée d’une histoire ne surgit pas du néant. Syd Field donne pour exemple Le pianiste de Roman Polanski et Ronald Harwood d’après l’œuvre de Władysław Szpilman.
Le pianiste est une histoire qui parle de survie basée sur les mémoires d’un survivant de l’Holocauste mais il reflète aussi l’enfance de Polanski. C’est comme si Roman Polanski portait en lui ce sujet et que ce dernier émergea de la rencontre littéraire de Polanski avec Szpilman.
Votre sujet vous trouvera et les opportunités ne vous manqueront pas si vous commencez avec un personnage et une action.
Ainsi Syd Field résume le sujet comme : C’est l’histoire d’une personne, dans ce lieu (le lieu de l’action) qui fait ce qu’il a à faire.
Il suffit alors d’étoffer l’action et de se concentrer sur le personnage du sujet. Ainsi la ligne dramatique de votre histoire se dessinera et vous pourrez y accentuer les détails au cours de son déroulé.
C’est à ce moment que vous vous plongerez dans une recherche documentaire indispensable si vous souhaitez que votre sujet ait du corps et non pas que votre récit fasse preuve d’un manque patent de connaissances sur ce qu’il a à dire.
La recherche documentaire permet de ne pas effleurer son sujet et de rassembler le matériel qui sera le plus avantageux pour votre récit. Le but de cette recherche documentaire comme préalable à l’écriture est de savoir de quoi vous parlez impliquant de ce fait votre responsabilité dans ce que vous écrivez.
L’information indispensable à l’écriture
Un manque d’informations peut vous faire passer à côté d’actions cruciales dans le cadre de votre histoire. Collectez donc le maximum d’informations possibles sur votre sujet.
Un effet collatéral très remarquable de la recherche d’informations et ce quelque soit le sujet ou le genre de l’histoire est que l’auteur dans sa quête d’informations passe par de nombreux états émotionnels et éprouve des passions diverses lorsque son sujet se déploie progressivement devant lui. Les émotions et les sentiments (dit autrement, les passions) seront alors ensuite transmises aux personnages dans un effort d’éducation de ceux-ci.
Partez du principe que moins vous en connaissez sur un sujet, plus vous devrez passer de temps à vous renseigner sur lui. C’est à cette condition que votre histoire sera crédible et offrira toutes les apparences d’une réalité.
Et cette réalité s’applique aussi au fantastique, à l’horreur ou à la science-fiction qui sont pourtant des réalités hors de notre expérience quotidienne. Si les limites de la réalité de votre histoire sont au-delà de notre connaissance actuelle, les événements qui pourraient alors arrivés doivent être soigneusement documentés et expliqués comme des possibilités logiques au cours du récit pour être légitimes et acceptés par votre lecteur.
Merci pour votre soutien.