Le méchant apporte le conflit et l’histoire est conflit donc les plans du méchant sont votre histoire, d’après William C. Martell dont nous trans-créons ici les pensées.
Si vous sous-estimez les plans de votre méchant, vous jouez contre votre histoire. En accordant un travail d’écriture aussi important à votre antagoniste qu’à votre protagoniste, vous multipliez les chances de succès de votre scénario.
Plus les manigances du méchant seront intelligentes et plus votre héros devra faire montre d’ingéniosité pour les contrecarrer.
Si votre lecteur ne croit pas une seconde aux plans du méchant, s’il pense qu’ils ne sont pas réalisables ou que le méchant pourra s’en tirer facilement ou encore, plus gênant, si votre lecteur ne comprend pas pourquoi le méchant agit ainsi, il rejettera votre histoire.
Gardez à l’esprit que les difficultés et les épreuves que votre héros rencontrera au cours de son aventure ne doivent pas être faciles à surmonter.
Donc, si les plans du méchant ne sont pas à la hauteur de l’effort qui sera demandé à votre héros, l’image de celui-ci se dégradera sérieusement dans l’esprit de votre lecteur.
Vous avez une situation. Vous avez un méchant. Mettez-vous à sa place, c’est-à-dire faites le agir humainement. Et surtout, donnez du sens à ses actions.
Ce que fait le méchant doit être logique avec la toile de fond que vous avez créée pour ce personnage. Votre méchant doit être motivé. Il doit avoir des raisons évidentes pour agir.
Ces motivations peuvent aussi puiser à la source de son inconscient. Des événements survenus dans son enfance peuvent avoir fait de lui l’être qu’il est devenu aujourd’hui.
La présence du méchant dans l’histoire, vu l’importance de sa fonction (il est un étai pour le récit), doit être expliqué en décrivant ses motivations. Sa présence doit être rendue légitime pour justifier les actions et l’engagement du héros à le combattre.
Le Joker de The Dark Night : Le Chevalier Noir est un psychopathe particulièrement dangereux. Il est complètement fou et imprévisible mais il a un plan que Batman doit stopper.
Le Joker n’arrête pas de dire que cela fait partie du plan mais manifestement il a perdu la tête mais cette folie fait partie du plan même : Anarchie. Le Joker est un terroriste dont l’ambition est de plonger Gotham City dans le chaos.
C’est cela le plan, c’est du moins ce que nous comprenons être le plan du Joker. Bien que sa démence pourrait nous être complètement obscure, aussi obscure que le comportement d’un aliéné que seuls des psychiatres pourraient expliqués, nous acceptons la folie du Joker car nous sommes capables de la relier à son plan que nous avons préalablement deviné.
Dans l’épisode des ferrys piégés, l’un emportant des civils et l’autre des prisonniers, ce n’est pas juste une action gratuite à mettre sur le compte d’un esprit particulièrement dérangé. Cela fait partie de son plan de mettre à bas la société et toute forme de civilité (ou de vie sociale).
Il y a chez le Joker tout un champ de motivations différentes et conflictuelles qui au-delà de sa folie apparente le font agir logiquement et même raisonnablement.
Même le pire des serial killers ne tuent pas au hasard. Ils ont toujours un plan et des motivations qui le supportent.
Vos méchants ont besoin d’un plan motivé qui d’une manière ou d’une autre est significatif d’une démarche logique et raisonnée.
Devenez donateur de Scenar Mag. Votre soutien et vos encouragements permettent de vous être encore plus utile dans tous vos projets d’écriture. Aidez-nous à vous aider.
Merci à ceux qui nous aident déjà et Merci à ceux qui pourront nous aider.
