Rendre ses personnages moins ennuyeux pourrait paraître facile mais ce n’est bien souvent pas aussi simple qu’il y paraît. Voici quelques ficelles dramatiques pour y parvenir.
Le passé de vos personnages
C’est la première étape. Travaillez l’histoire de vos personnages avant de commencer à écrire votre histoire. Débusquez le passé de vos personnages n’est probablement pas nécessaires pour tous (cela dépend de votre histoire), mais bien travaillé, un passé servira de point d’appui pour le charisme de vos personnages et aidera à les rendre attachants.
Autre élément d’importance : vous informez votre lecteur sur les origines de vos personnages, il peut ainsi mieux les comprendre et les relier à l’arc dramatique de votre histoire (Overall Story Throughline).
Fouillez vos personnages intérieurement
Essayez de comprendre vos personnages de l’intérieur. Trouvez ce qui les motive, établissez une liste de leurs valeurs. Que ce soit de l’intérieur ou bien au vu et su des autres personnages, montrez ce qui les fait agir.
Ce qui se passe à l’intérieur d’un personnage doit se voir de l’extérieur. Le comportement de vos personnages est directement relié à leurs motivations.
Apprenez à connaître ces motivations et vous saurez quel comportement vos personnages adopteront dans n’importe quelles circonstances où vous les placerez.
Les forces et les faiblesses
Elles font partie de chacun d’entre nous. Idem pour vos personnages. Ne posez pas une liste de forces et de faiblesses sans approfondir les raisons pour chacune d’entre elles. Vos personnages sembleront beaucoup plus réalisés si leurs faiblesses et leurs forces sont mises en avant dans le déroulement de votre intrigue.
Ces forces et ces faiblesses, peut-être même beaucoup plus que leurs valeurs et leurs motivations, dessinent l’arc dramatique de vos personnages. C’est ainsi qu’elles interviennent directement dans l’intrigue.
Les faiblesses ont du bon
Alors que les forces de vos personnages peuvent être utiles dans certaines situations, ce sont encore leurs faiblesses qui les rendront plus humains. Ce sont elles qui feront de vos personnages des êtres à trois dimensions.
Ce sont elles qui les rendront attirants et sur lesquelles votre lecteur pourra asseoir sa compassion envers vos personnages.
Un autre atout primordial des faiblesses : c’est par elles que vous différencierez vos personnages dans l’esprit de votre lecteur. Celui-ci les identifiera mieux par leurs faiblesses que par leurs forces ou encore par les valeurs morales qui les habitent.
Cela peut paraître étonnant mais un personnage excessif, par exemple, sera plus fascinant qu’un personnage qui joue la carte de la modération comme style de vie.
Vos personnages doivent épouser votre cause
Qu’il soit votre personnage principal ou bien son antagoniste, ils doivent avoir des objectifs. Ces objectifs (bien que celui de l’antagoniste est bien souvent d’entraver celui du héros, il pourrait très bien avoir lui aussi son propre objectif à réaliser) sont ce dont votre histoire parle. Vos personnages sont les vecteurs par lesquels vous pouvez vous exprimer.
Et vos personnages doivent avoir de sérieuses difficultés à atteindre leurs objectifs.
Les dilemmes
Faire éprouver à vos personnages des dilemmes moraux conduit à de nouveaux conflits. Cela augmente les enjeux pour votre personnage et plus les enjeux sont élevés, plus la tension est haute. Les dilemmes sont un bon dispositif dramatique pour inciter votre lecteur à éprouver une compassion particulière pour le personnage car le dilemme est une situation facilement identifiable.
Les buts : Conséquences des dilemmes
En exprimant les buts de vos personnages par le biais des dilemmes auxquels ils font face, non seulement vous affinerez les comportements de vos personnages mais leurs objectifs personnels seront bien mieux compris par votre lecteur.
Il sera plus simple d’expliquer l’objectif de votre personnage si cet objectif prend racine dans un dilemme. Vous pourrez ensuite mieux travailler en explicitant l’origine du dilemme.
Si l’incident déclencheur conduit à un dilemme pour votre héros, le choix qu’il sera obligé de faire (et qui par la nature même du dilemme devra être celui qu’il pense le moins pire) doit le conduire à se fixer un objectif qui devra réparer les conséquences issues de son choix initial. C’est d’ailleurs en cela que votre héros rejoint votre cause.
D’ailleurs, il serait même préférable que l’objectif soit précisé au début de l’acte Deux. A partir de l’incident déclencheur, le personnage principal adapte son comportement, il ne s’est pas encore réellement fixé d’objectif à réaliser. Ce dernier sera très précisément défini soit au début de l’acte Deux, soit au point médian de cet acte (le point médian de votre histoire, en fait).
Ainsi, dès le dilemme, vous pouvez apporter toutes les informations nécessaires à votre lecteur pour qu’il accepte l’objectif ultime du héros lorsque cet objectif lui sera présenté.
La vulnérabilité
Différente des faiblesses de votre personnage, sa vulnérabilité est ce qui le rend encore plus humain. Humaniser vos personnages est l’astuce pour les rendre attachants et provoquer chez votre lecteur un sentiment d’empathie envers lui.
Plus l’antagoniste (sous quelque forme qu’il se présente) est actif et plus, votre héros doit être vulnérable. Cela vous aidera d’ailleurs à créer les obstacles et les épreuves qu’il devra surmonter tout au long de son voyage au cours de l’histoire.
La vulnérabilité possède aussi l’avantage d’influer puissamment sur ce qui est en jeu pour votre personnage principal puisque l’on sait qu’il peut être atteint directement par cette vulnérabilité. L’impact émotionnel est lui aussi renforcé par montre de cette vulnérabilité.