Une alternative à la structure en 3 actes est la pyramide de Freytag ou structure en 5 actes. Elle fut utilisée notamment par Shakespeare. Elle se révèle une aide précieuse pour les scénaristes ayant quelques difficultés à combler le trou béant du second acte. Cette théorie avec quelques modifications pourrait s’adapter avec grand succès pour un scénario.
Au préalable, définissons quelques notions :
ARC DRAMATIQUE
Cet arc peut recouvrir deux concepts :
– celui de la progression de votre intrigue, son évolution au cours du temps avec l’ensemble des obstacles mis en place tout au long du récit.
– celui du parcours de votre héros ou de votre héroïne, sa progression, son évolution, son voyage jusqu’à la réalisation de ses objectifs.
La notion d’arc est reprise dans la théorie développée par les auteurs de Dramatica sous le terme de Throughline.
RISING ACTION
A partir du moment où une situation dramatique contenant un conflit sérieux a été créée et qui doit être d’une manière ou d’une autre résolu, vos lectrices et lecteurs commencent à percevoir la direction qu’empruntera votre histoire, à accepter les espoirs et les désirs du personnage principal et dans le même temps commencent à réaliser dans quel abysse votre héros et votre héroïne risquent de plonger.
A partir de là, c’est-à-dire le début du second acte, des efforts sont faits pour résoudre cette situation difficile qui peut être due à une indignation face à un outrage (ou bien un méfait), une injustice ou simplement une erreur.
Ces efforts se concrétisent en une série de séquences illustrant des événements qui marquent la progression de votre histoire. C’est cette progression de l’action que l’on définit ici par l’expression de Rising Action.
Espoirs et attentes sont créés, des directions ou des approches alternatives sont mises dans la balance, des doutes et des hésitations sont combattues, des décisions sont prises et des actions sont lancées.
Les premiers obstacles à la réalisation de l’objectif du personnage principal sont surmontés et vers le milieu du second acte, les choses atteignent un niveau tel qu’une possible situation semble se dessiner. Le point atteint qu’il soit haut, positif ou bas, négatif pour le héros (cela dépend de vos intentions d’auteur & d’autrice) est connu aussi sous le terme de point culminant mineur.
Mais ce n’est pas fini. Les conséquences directes des actions précédentes, les contre-réactions de l’antagoniste (généralement le méchant de l’histoire), de nouvelles complications inattendues (mais pourtant parfaitement explicables dans les conditions du récit) et de nouveaux obstacles viennent se dresser sur la route du héros le forçant à exacerber toutes ses facultés (y compris celles qu’il a découvertes au fil de son évolution).
L’implication de votre lecteur/spectateur se renforce elle aussi. Son intérêt à en savoir plus s’ancre davantage dans son esprit jusqu’au point culminant majeur qui intervient au cours de la dernière séquence du second acte.
FALLING ACTION
La Falling Action est le moment de votre intrigue où le conflit entre le protagoniste et l’antagoniste se démêle progressivement avec un protagoniste l’emportant ou non sur l’antagoniste. Il est intéressant parfois d’y placer un dernier suspense quant à la résolution du problème.
Selon Freytag, une œuvre dramatique se décompose en 5 parties ou actes qui constituent son arc dramatique : l’exposition (ou introduction), la rising action, le climax, la falling action et finalement le dénouement (ou résolution).
L’exposition est le moment ou peut-être un terme plus approprié serait le mouvement pendant lequel vos thèmes seront présentés.
Non seulement vous introduisez votre personnage principal et le monde dans lequel l’action se déroulera, mais vous devez aussi exposer tous vos thèmes qui résonneront tout au long de votre intrigue ainsi que tous problèmes ou buts auxquels votre héroïne et votre héros devront se confronter (il s’agit d’expliquer, de montrer le conflit, d’en déterminer les origines).
Les pièges du pouvoir, la futilité d’une vengeance, l’inconstance de l’amour.. sont des exemples classiques de conflits et de thèmes qui doivent être établis au moment de cet acte Un de l’exposition.
Durant la rising action, c’est-à-dire à partir du moment où l’action a démarré et progresse, le conflit initial se complexifie par l’ajout de conflits secondaires, d’obstacles de moindre importance dont le but est d’éloigner le héros de l’atteinte de son objectif principal.
Il pourrait s’agir de nouveaux antagonistes moins puissants que le principal d’entre eux et qui s’allieraient ou non avec le principal antagoniste de l’histoire.
Vous avez peut-être déjà convenu avec vous-même que votre personnage principal finirait par vivre heureux pour toujours, mais en attendant ce jour, il devra se battre pour conquérir cette félicité et c’est quand se lance la rising action que ce combat commence.
C’est au cours de la falling action que les choses commencent à se démêler entre le protagoniste et l’antagoniste. Un vainqueur ou un perdant sont explicitement désignés. Un dernier moment de suspense pourrait être ajouté comme un ultime doute sur l’issue du conflit ou bien il reste encore quelques possibilités suggérées de développement de l’intrigue.
Le dénouement règle les derniers détails et termine l’histoire. Le personnage principal retrouve une normalité, la tension est retombée et le lecteur/spectateur éprouve un sentiment de soulagement, de libération (comme Aristote le souhaitait avec sa propre définition de la catharsis).
Dans les comédies, le héros et l’héroïne se retrouvent bien mieux qu’ils n’étaient au début de l’histoire et dans les tragédies, ils deviennent l’ombre de ce qu’ils étaient au commencement.
Comme dans la vie, votre scénario doit être le reflet d’un grand huit d’actions et d’émotions. Une bonne habitude à prendre est de faire suivre immédiatement les actions de votre héros ou de votre héroïne d’une conséquence directe. Elle peut être positive mais généralement, elle est négative.
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